Il est très curieux de constater que les cultes en France ont tous droit à des lieux spécifiques, des temples à la mesure du nombre de fidèles et de leurs moyens. Même les sectes les plus abjectes ont droit à leurs lieux de culte et personne ne les en empêche. La situation de l’islam est assez particulière puisque l’on reproche aux musulmans de prier dans la rue et dès qu’ils s’organisent en construisant une mosquée, elle est interdite ou bloquée administrativement ! Il n’y a pas que le FN qui soit impliqué dans ce racisme primaire puisque l’expérience marseillaise (Gaudin-UMP) de la grande mosquée est assez parlante… Bref, la laïcité est piétinée quotidiennement, son principe même a été inversé pour faire bloc contre l’expression cultuelle privée des musulmans.
Le maire FN de Fréjus refusait l’ouverture de la mosquée. Le Conseil d’État avait alors été saisi par le gestionnaire de l’établissement religieux.
Le Conseil d’État a enjoint mardi au préfet du Var de se substituer, dans les 72 heures, au maire FN de Fréjus pour autoriser l’ouverture provisoire de la mosquée de Fréjus (Var). Le juge des référés du Conseil d’État avait été saisi en appel le 13 janvier par l’association El Fath, gestionnaire de la mosquée, à la suite d’une ordonnance rendue le 24 décembre 2015 par le tribunal administratif de Toulon qui avait rejeté une demande d’autorisation d’ouverture présentée par cette association cultuelle.
Le Conseil d’État précise que « les décisions d’un juge des référés sont des décisions de justice exécutoires et obligatoires, les autorités administratives devant prendre les mesures qu’elles impliquent ». Cette mosquée, dont les travaux ont été achevés en 2015 au cœur d’un ensemble immobilier de Fréjus, oppose depuis plusieurs mois l’association El Fath, gestionnaire de la mosquée et le maire de la ville qui en refuse l’ouverture au motif, notamment, qu’une autre procédure, sur le fond, devant le tribunal correctionnel de Draguignan, est en cours.
Dans ce second volet de l’affaire, le procureur de la République de Draguignan a requis, en novembre 2015, la démolition de la nouvelle mosquée estimant que l’association musulmane El Fath n’était pas propriétaire de l’intégralité des terrains au moment de la construction du bâtiment. Le jugement du tribunal de Draguignan doit être rendu le 26 février.
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