C’est tout de même extraordinaire d’écouter le directeur du Conseil d’orientation des retraites (COR), qui est un service affilié au cabinet du Premier ministre, c’est-à-dire Élisabeth borne, nous affirmer qu’il n’y a absolument aucun dérapage des dépenses de retraite en France et pourtant le régime macroniste veut quand même l’imposer. Le COR a été créé en 2000, son objectif est justement d’étudier le fonctionnement et le financement des retraites sur de très longues périodes en prenant en compte les évolutions économiques, démographiques… de la France. Il est composé de 39 membres de tous les secteurs de l’économie française qu’ils soient salariés privés ou publics, libéraux, élus… Il produit chaque année un rapport concernant la question des retraites.
Il se trouve que Monsieur Pierre-Louis Bras a été auditionné à l’Assemblée nationale et son intervention a été filmée et diffusée sur LCP. Cette dernière a eu un effet viral sur les réseaux sociaux comme tout le monde pourra constater. Cet expert qui étudie la question des retraites depuis longtemps nous dit que tout va bien et qu’il y a un fonds de réserve, un matelas de sécurité de 180 milliards d’euros ! De fait, une question s’impose : pourquoi vouloir faire passer de force cette réforme pendant une période extrêmement trouble ? On le sait, ce n’est pas une décision d’Emmanuel macron, lui-même l’avait dit et répété, il n’y a pas de sens à retarder l’âge du départ à la retraite alors que le chômage est endémique. C’est l’inutile et dangereux. C’est l’ Union européenne qui a imposé cette folie comme l’explique parfaitement Clément Beaune dans une interview en 2020 !
“Notre agenda sera présenté dans les prochaines semaines, mais le Premier ministre les a annoncées au Parlement en juillet. La réforme des retraites, des réformes dans le secteur du logement par exemple.” dixit Clément Beaune, Sud-Ouest, 2 sept. 2020.
L’argument des macronistes sera d’affirmer que cette réponse faisait partie du programme présidentiel de 2022 et qu’Emmanuel macron a été élu démocratiquement. Sauf que cet argument ne tient absolument pas la route pour au moins 3 raisons principales. Premièrement, Emmanuel macron a été élu avec un score catastrophique, lamentable. Autant au 1er tour qu’au 2e tour. Au 1e tour son score été risible et au 2e tour il doit son élection au barrage fait contre Marine Le Pen. Deuxièmement, il n’y a absolument pas eu de débat puisque macron a refusé de s’y soumettre. Nous n’avons pas oublié. Ce qui démontre d’ailleurs qu’ il n’ a que faire de la démocratie. Troisièmement, il avait affirmé lors de son élection qu’il se sentait redevable envers les personnes n’ayant pas voté pour lui mais pour faire barrage à l’extrême droite, tout en affirmant qu’il était prêt à mettre en place des référendums notamment pour des réformes importantes. Une fois élu, une fois son objectif atteint, tel un bankster, qu’il est, il renie ses promesses de campagne. Grand classique de la politique française.
Enfin, étant donné les urgences actuelles à gérer comme l’état catastrophique de l’hôpital public qui cumule les morts sur les civières dans les couloirs des urgences (sans oublier les déserts médicaux, les pénuries de médicaments…), l’état lamentable de l’école publique aux résultats scolaires en chute libre, l’état catastrophique de la justice avec des délais très longs pour des affaires simples, des magistrats qui sont obligés de libérer des délinquants car il n’y a pas de place dans les prisons, le prix exorbitant de l’énergie avec une explosion du prix du litre d’essence qui est à 2 € actuellement sans oublier l’électricité et l’inflation… pourquoi le gouvernement ne s’attelle pas à améliorer tous ces secteurs essentiels au lieu d’imposer une réforme des retraites extrêmement impopulaire ?
« Je sais aussi que nombre de compatriotes ont voté pour moi, pour faire barrage aux idées de l’extrême droite. Je veux les remercier et leur dire que j’ai conscience que ce vote m’oblige pour les années à venir. Je suis dépositaire de leur attachement à la République » Emmanuel macron, avril 2022.
“Les dépenses de #retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme”, indique le président du Conseil d’orientation des retraites (COR) Pierre-Louis Bras.