Le Pr Didier Raoult relève que l’erreur commise dans la gestion de cette crise sanitaire est d’avoir commencé à traiter les malades avant même de connaître la maladie, c’est-à-dire sa pathogénie. En effet, ce n’est que maintenant que l’on peut décrire 3 stades successifs avec pour chacun des stades un traitement spécifique. En outre, dans l’étude Recovery, des malades ont été étiquetés Covid-19 sans en avoir apporté la preuve absolue. Maintenant que l’on connaît mieux la maladie, on peut affirmer que le signe clinique pathognomonique est l’anosmie, c’est-à-dire la perte de l’odorat. Il fallait donc administrer le traitement idoine en fonction du stade de la maladie. Le premier stade, viral, est celui où c’est le virus qui s’exprime et entraîne les signes que nous connaissons ; c’est à ce stade que l’hydroxychloroquine est efficace et qu’elle doit être administrée. Les stades suivants sont ceux de la réaction immunologique d’abord modérée, puis violente au point où l’on a parlé de véritable orage immunitaire. À ce stade, le traitement fera appel aux anti-inflammatoires à type de corticostéroïdes. Le stade final relève de la réanimation et correspond au stade des lésions viscérales qui nécessitera le maintien du malade en réanimation jusqu’à ce que la réparation des lésions soit obtenue.
C’est cette méconnaissance de la maladie par ceux qui étaient en charge de la crise sanitaire qui explique les errements observés ainsi que les divers revirements, notamment en ce qui concerne le confinement et le port du masque, à tel point que, n’était-ce la gravité de la situation, on serait enclins à parler de vaudeville sanitaire.
Publiée le 9 juin 2020
Les Marx Brothers font de la science : l’exemple de RECOVERY
Bulletin d’information scientifique de l’IHU
– Nous avons le droit d’être intelligents !
Pr Didier Raoult, Directeur de l’IHU Méditerranée Infection.