C’est extraordinaire de vulgarité, cette situation ubuesque dans laquelle — suprême insulte à la raison — les époux Balkany passent l’éponge sur la dette d’un milliardaire ! Comment osent-ils encore parler ? Comment ? L’abandon du recouvrement de cette créance profite à un milliardaire puisqu’elle sera payée par les modestes habitants de leur municipalité. Tout simplement INCROYABLE ! Mais s’en soucient-ils seulement ?
C’est une petite phrase glissée dans le rapport 2014 des comptes de la Semarelp, société d’économie mixte de Levallois et qui n’est pas passée inaperçue auprès de l’association des contribuables de la ville. Cette dernière s’intéresse de très près aux finances locales depuis les mises en examen successives du maire (LR) Patrick Balkany, pour blanchiment de fraude fiscale et corruption passive. «Les titres et les créances de la SAS Tours de Levallois ont été dépréciés en totalité» stipule le document qui devrait être présenté prochainement aux élus. En clair, la Sem et par conséquent la ville, aurait décidé de renoncer aux 15 M€ que lui doit le cheikh Al-Jaber dans le cadre du projet abandonné des tours de Levallois. Dans ce dossier, l’homme d’affaire, considéré comme la 5e fortune d’Arabie saoudite, a été condamné en 2011 par le tribunal de commerce de Paris à verser à la Sem près de 20 M€ de dommages et intérêts. Une somme finalement ramenée à 15 M€ dans les comptes par un complexe croisement des créances des uns et des autres. Une somme surtout très difficile à récupérer puisque la filiale qui portait le pharaonique projet immobilier, domiciliée au Luxembourg, a depuis fait faillite. Quant au Cheikh, il a été mis en examen pour « corruption active » par les juges parisiens du pôle financier qui le soupçonnent d’avoir participé à l’achat du riad de Marrakech des époux Balkany.
Autant dire que le fait de renoncer aujourd’hui au remboursement des 15 M€ sonne pour les opposants au maire comme un curieux cadeau. « La réalité est que rien n’a jamais été fait pour récupérer cette somme qui plombe un peu plus les comptes de la Sem avec des conséquences pour tous les habitants, estime Sébastien Blanc, secrétaire général de l’association des contribuables de Levallois (ACLP) qui assure que des procédures existent pour remonter jusqu’à la maison mère afin de faire appliquer la condamnation. « Faux, répond, Isabelle Balkany, première adjointe et actuelle présidente de la Semarelp qui rappelle que c’est le tribunal de commerce qui a condamné la filiale luxembourgeoise plutôt que Al Jaber. «Nous étions obligés de déprécier cette dette pour des raisons purement comptables, poursuit-elle. Mais nous ne baissons par les bras pour autant.».