Voici maintenant le vrai problème de la mondialisation et des délocalisations chinoises : la France n’est même pas capable de se procurer des masques médicaux sans parler des traitements médicamenteux ! D’autant que la Chine ne pourra jamais fournir la planète entière en centaines de millions de masques dans des délais très courts étant donné les distances à parcourir et la lenteur des transports maritimes ! Bref, la globalisation pensée par l’Occident n’est rien d’autre qu’un suicide collectif !
Cette épidémie, en mettant l’économie chinoise à l’arrêt, révèle la dépendance des entreprises françaises aux fournisseurs chinois.
La réponse passe par le retour en Europe de certaines productions stratégiques, juge la secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie Agnès Pannier Runacher.
La Croix : Alors que l’épidémie prend de l’ampleur, quelles conséquences économiques anticipez-vous pour la France ?
Agnès Pannier Runacher : Les mesures pour limiter la circulation des biens et des personnes soulèvent deux difficultés : d’une part il peut y avoir des perturbations sur les chaînes de production, et d’autre part, les Chinois réduisant leur consommation, l’industrie du luxe, du vin, ou encore du tourisme font face à une baisse d’activité.
Concernant les chaînes de production, toutes les entreprises sont aujourd’hui face à une question : faut-il attendre en espérant que la situation se résolve d’elle-même d’ici quelques semaines ? Ou bien faut-il chercher des fournisseurs alternatifs ? Pour nous, à ce stade, l’important est l’accompagnement des entreprises confrontées à des situations de trésorerie difficiles. Cela veut dire des reports de paiement de charges ou le recours à l’activité partielle financée par le ministère du Travail, s’il y a des baisses de cadence du fait de l’absence de clients ou de pièces détachées.
Nous avons aussi demandé aux entreprises de vérifier leur degré de dépendance aux fournisseurs chinois. Parfois, elles ne le savent pas, car elles achètent des pièces à des sociétés dont elles ne connaissent pas les fournisseurs. Elles doivent donc retracer la filière d’approvisionnement de leurs fournisseurs. Nous allons également tenir à jour, avec les services de l’ambassade de France, à Pékin, un état des lieux précis de la reprise de production en Chine, afin d’informer au mieux les entreprises.
Dans quel domaine les entreprises ont-elles besoin de fournisseurs alternatifs ?
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Photo d’illustration : Agnès Pannier Runacher : « La transformation vers l’usine du futur, plus automatisée et personnalisée, permet d’envisager des relocalisations, d’autant plus que les coûts augmentent en Asie. » / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP
26 février 2020