Ceci s’appelle l’effet cocktail : 2 plus 5 égal 30, 50 voire plus car il y a une potentialisation de l’action des perturbateurs endocriniens. Ainsi, même si les quantités initiales sont très faibles, l’effet est important et les risques multipliés.
Une nouvelle recherche scientifique vient de prouver que les perturbateurs endocriniens peuvent être extrêmement dangereux pour la santé, et ce malgré leur présence en faible quantité sur un produit. Réunies sur un même objet, deux substances chimiques peuvent voir leurs effets multipliés par 10, 50 ou 100 fois par rapport à leurs seules actions individuelles. Une découverte qui remet en cause les seuils de toxicité en vigueur.
Atlantico : Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?
William Bourguet : Les perturbateurs endocriniens sont des molécules qui vont interagir avec le système hormonal humain et le perturber. C’est en effet un système biologique fragile, finement régulé dans le temps et dans l’espace. On a découvert l’existence de ces perturbateurs endocriniens il y a une vingtaine d’années. Leur augmentation est liée au développement industriel des sociétés.
Où trouve-t-on principalement des perturbateurs endocriniens ?
On trouve des perturbateurs endocriniens un petit peu partout, au niveau de l’alimentation, du contact avec des contenants alimentaires (que ce soit de l’alimentation solide ou liquide), de l’utilisation de produits ménagers ou encore du contact avec des pesticides.
En quoi les perturbateurs endocriniens sont-ils dangereux pour la santé ?
Ils sont dangereux pour la santé parce qu’ils vont dérégler notre système endocrinien, qui est extrêmement important pour nombre de fonctions physiologiques, en attaquant nos récepteurs hormonaux.
Il existe 48 récepteurs hormonaux chez l’être humain, et ils ont tous des fonctions physiologiques toutes très importantes dans la vie de tous les jours. On aura donc des pathologies différentes en fonction du récepteur qui est ciblé par le perturbateur endocrinien.
Le récepteur des estrogènes est par exemple impliqué dans le développement du cancer du sein. Le récepteur PPARγ , qui lui est impliqué dans tout ce qui est métabolisme, va éventuellement sensibiliser l’organisme (…)
William Bourguet