C’est scandaleux et inacceptable et pourtant c’est ce que l’on peut constater : le rapporteur du projet de loi Retraites est actionnaire et salarié d’Axa ! Il semble que ce mélange des genres ne dérange personne au gouvernement ni dans la secte Larem ! Ils ont donc privatisé l’État et l’Assemblée !
Le député LREM des Hauts-de-Seine, ancien haut cadre d’Axa, détenait 13 000 actions de l’assureur, pour un montant estimé, début 2019, à 360 000 euros.
Un portefeuille qu’il aurait revendu il y a peu, selon son entourage.
Question posée par Damien le 13/02/2020
Bonjour,
La députée France insoumise Mathilde Panot s’étonnait, le 11 février, que son homologue LREM Jacques Maire, fils de l’ancien secrétaire général de la CFDT Edmond Maire et rapporteur du projet de loi Retraites, détienne plus de 13 000 actions de l’assureur Axa. Et alors même, selon elle, que le projet du gouvernement serait favorable aux assurances.
.@JMaireofficiel détient 13 836 parts dans Axa pour des dividendes de 7355 euros en 2017. Il n’est clairement pas à même d’être rapporteur d’une loi retraite. Serait ce un loi pour les assurances par les assureurs ? #Retraitesparpoints pic.twitter.com/tshlUfw5jW
— Mathilde Panot (@MathildePanot) February 11, 2020
Vous nous demandez si le député détient un tel portefeuille d’actions, et si cela ne représente pas un conflit d’intérêts avec son rôle de rapporteur.
À noter, tout d’abord, que la réforme des retraites comporte effectivement une mesure qui peut apparaître bénéfique au monde de l’assurance, dans la mesure où elle exclut du régime de retraite par répartition la partie des revenus des actifs supérieure à trois plafonds sécu (10 300 euros par mois), contre huit plafonds jusqu’à maintenant (27 500 euros). Un ajustement qui toucherait quelque 200 000 salariés à très hauts revenus, contraints à l’avenir de se tourner – s’ils souhaitent conserver un même niveau de pension – vers des dispositifs d’épargne retraite par capitalisation, commercialisés, notamment, par les assureurs.
L’entreprise Axa a reconnu elle-même l’intérêt que pouvait représenter le projet du gouvernement pour le secteur des assurances, n’hésitant pas à lancer une campagne publicitaire dénonçant une « baisse programmée des futures pensions » suite à la mise en œuvre de la réforme du gouvernement. Et vantant donc la nécessité de se tourner vers la capitalisation.
Jacques Maire, dans ces conditions, est-il en situation de conflit d’intérêts, en tant qu’actionnaire d’Axa et rapporteur du projet du gouvernement ?
Concernant son patrimoine, le député des Hauts-de-Seine est bien détenteur, au moins jusqu’à une période récente, d’un nombre conséquent d’actions Axa. Selon sa dernière déclaration (du 30 janvier 2019) faite à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), il détenait 13 938 actions de la société Axa, pour un montant estimé à 358 935 euros. Une participation qui lui a permis d’engranger, en 2017, 7355 euros de dividendes au titre de l’année 2016.
Un portefeuille qui, à en croire les notes ajoutées par le député dans sa déclaration d’intérêts, aurait été constitué lors de son passage au sein de la société, lui-même évoquant un plan d’épargne entreprise (PEE).
Car Jacques Maire a occupé, pendant dix ans, un poste de « directeur général » au sein d’Axa, avant de quitter l’assureur en 2012. Un passé professionnel qui peut lui aussi…
Photo d’illustration : Jacques Maire, député LREM des Hauts-de-Seine, à l’ Assemblée Nationale, en juillet 2019. © STEPHANE DE SAKUTIN
22 février 2020