Le titre de notre article peut sembler pompeux, tant on pourrait croire qu’on ne peut pas réfuter sérieusement toutes les thèses d’un conférencier des domaines religieux, new-age et médiocrement géopolitiques. Même si la lecture de cet article peut peut-être prêter à controverse, le lecteur pourra comprendre facilement qu’en effet, les thèses de ce monsieur sont simples à résumer, et recontextualiser.
Notre objectif n’est pas de porter atteinte à la dignité de cet homme, qui est probablement un interlocuteur agréable, mais d’apporter un point de vue qui, par élargissement du sien, fera la lumière sur les erreurs factuelles et sur les impasses auxquelles mènent ses discours actuels. Aussi, nous tenons à dénoncer les perquisitions récentes aussi honteuses que médiatisées qu’a menées la République au centre Zahra à Grand-Synthe. Nous savons très bien que la République n’avait pas besoin de cela pour assurer une quelconque sécurité et qu’il s’agît d’une opération médiatique à la demande des services israélo-saoudiens qui exigent toujours plus de gages de soumission au pouvoir en France. Nous dénonçons cette énième larbinerie et atteinte à la quiétude et à la tranquillité de gens qui, manifestement, ne représentent aucun danger.
Brève description du personnage
Né en 1949 en Algérie, cet Algéro-Français de confession Chiite a commencé à se distinguer dans les années 2000 par un militantisme auprès de diverses associations musulmanes et antisionistes en Île-de-France en cachant soigneusement son appartenance au chiisme (que nous ne lui reprochons évidemment pas) et ses connivences avec l’Imam Khomeini en personne.
Ses activités antisionistes ont été particulièrement intenses, allant de l’organisation de plusieurs manifestations à la présentation d’une Liste Antisioniste aux élections européennes en 2009, et à la diffusion de vidéos expliquant les enjeux sionistes contemporains. Monsieur Gouasmi a été agressé, diffamé, perquisitionné pour cela. Malgré ces prestiges que nous ne lui retirons pas, il demeure que peu de gens doutent aujourd’hui du fait qu’il est au minimum un agent des services iraniens. Nous ne lui reprochons pas non plus cela, car la République dite française est infestée d’autres agents étrangers, à commencer par les Sayanim sionistes ou les réseaux américains jusque dans nos logiciels administratifs, mais il faut savoir d’où une personne vous parle pour comprendre où elle peut vous emmener. Depuis environ 18 mois, ce monsieur diffuse de nouvelles thèses sur l’islam et l’eschatologie qu’il convient de recadrer.
Voici les deux principales vidéos compilant ses thèses, la trentaine d’autres n’étant qu’une reprise éclatée :
[arve url=”https://www.youtube.com/watch?v=1yRtN2-vkko” align=”center” /] [arve url=”https://www.youtube.com/watch?v=kC19rV09SRI” align=”center” /]
Thèse : Les extra-terrestres sont des Djins et la technologie contemporaine est d’origine Djin.
Nous ne pensions pas un jour avoir à écrire sérieusement là-dessus. Normalement, la simple évocation de cette thèse de cette manière suffit à la réfuter. Mais allons-y.
À moins de parler directement avec des Djins et d’être capable de démontrer indubitablement qu’il s’agît bien de cela, il est impossible de traiter du sujet de manière aussi certaine que ne le fait M. Gouasmi. La seule chose que l’on peut poser comme base à ce sujet serait de reprendre ce que le Coran et certains Hadiths expliquent. On ne peut pas honnêtement ajouter à cela des témoignages de gens qui prétendent que la technologie humaine provient des Djins. La même chose s’applique aux « extra-terrestres ». Notion floue et impossible à utiliser dans un argumentaire, tant on ne sait pas à quoi elle s’applique.
Nous avons là un discours d’une personne qui mélange le flou au flou et le fait précéder de versets coraniques pour faire passer la pilule. Certains se demandent si M. Gouasmi nous fera une « Roqya » en direct pour étayer ses propos par le témoignage d’un Djin et pouvoir se baser dessus. Nous attendons de M. Gouasmi de nous expliquer si les technologies en question proviennent de Djins marins ou célestes. Si les Djins du désert sont plus bavards que ceux des forêts. Il nous renseignera aussi sur la planète habituelle des extra-terrestres qui sont interrogés par les hommes d’élite qui échangent avec eux.
M. Gouasmi explique aussi à son auditoire que Salomon le prophète était à peu près un scientifique contemporain, utilisant des technologies de centrales nucléaires et de soucoupes volantes, comme si, juste parce que le monde occidental se concentre sur ces technologies, elles étaient de facto les seules possibles ou les plus intéressantes pour les civilisations qui nous ont précédés. Nous attendons avec impatience que M. Gouasmi nous explique pourquoi Salomon préférait les centrifugeuses nucléaires à la Sonoluminescence ou à la Géothermie. D’ailleurs, concernant ses soucoupes, pourquoi celles-ci plutôt que des portails spatio-temporels comme dans la série américaine Stargate.
Il est impossible de réfuter sérieusement la théorie officielle du 11/09 ou d’autres attentats d’Éat, de prétendre combattre les mensonges sionistes, lorsque, en même temps, on utilise les mêmes approximations pour promouvoir d’autres théories.
Thèse : Le projet NEOM est un danger pour le monde entier
Le projet NEOM est un projet Saoudien qui, comme à leur habitude, fait la démonstration de l’arrogance et l’obscénité Wahabite, mélangeant ostentation et discours religieux dominateur. L’objectif est de créer, partant de zéro, une mégapole propulsée par les dernières innovations technologiques. Cette mégapole sera construite sur le Mont Jabal El Lawz, au nord-est du Saoudistan, qui est — si l’on en croit M. Gouasmi qui a l’air d’être particulièrement bien renseigné sur ce projet embêtant pour l’Iran — situé juste là où les contemporains de Moïse ont adoré le Veau d’Or pendant son absence. Tout un symbole, en effet, surtout quand il est tenu compte de la perversité hors-normes du prince héritier saoudien qui n’est pas à détailler ici.
M. Gouasmi explique que cette ville sera celle de l’antéchrist/Dajjal et que le monde entier est en danger.
Nous avons en effet l’intuition que les desseins globalistes judéo-wahabo-occidentaux vont dans le sens de la construction d’une ville antéchristique. Mais encore une fois, il faut étayer et ne pas donner de fausses démonstrations qui discréditent tout.
Le monde entier n’est pas en danger. À travers toutes les étapes de l’histoire de l’humanité actuelle, des cataclysmes et des épreuves nous ont touchés de manière localisée. Les Hindous ont une civilisation sœur de celle de Pharaon et sont toujours là aujourd’hui, longtemps après l’époque du Veau d’Or (qui ne les a pas concernés pour des raisons fondamentales), et bien après le cataclysme de Noé qui n’a certainement pas touché la planète entière. Les Chinois et les Kabyles par exemple sont toujours là après au moins 3 millénaires. Les deux guerres dites mondiales n’ont pas touché le monde entier non plus, loin de là. La doctrine des cycles, qui n’est nulle part contredite par l’islam (bien au contraire), enseigne qu’après le retour du Messie, un nouveau cycle de paix arrivera, sans que cela n’implique la disparition du monde entier…
Thèse : L’intelligence artificielle (I.A) quantique est un danger pour l’humanité / L’I.A est Dajjal / Le Veau d’Or était un Robot
Cette thèse est répétée à l’envi dans ses vidéos. L’I.A n’a d’intelligence que le nom. En réalité, ces algorithmes impressionnants doivent être entraînés et s’appliquent à des situations précises. Par exemple, prenez Spot, le fameux robot de Boston Dynamics capable de marcher et courir comme un animal ou Atlas capable de marcher comme un humain. Malgré toute son intelligence artificielle, mettez-le dans une situation pour laquelle il n’a pas été conçu, et il ne pourra rien faire. L’I.A a pour objectif d’agrandir ses champs d’application pour pouvoir s’adapter à un grand nombre de situations prédéfinies, mais il est impossible de toutes les prédéfinir. Le nombre des « possibilités potentielles » dépasse la capacité humaine et matérielle à les concevoir à l’avance. On ne peut pas compter l’infini. Aucune boîte ne pourra contenir l’extérieur.
Même si on appliquait un « algorithme » pour essayer d’augmenter encore ces possibilités pré-conçues, cela représentera toujours une infime partie d’un nombre indéfini de possibilités, donc rien de significatif.
Prenez par exemple l’I.A de Google qui permet aux machines de parler en langage naturel au téléphone sans être distinguable d’un humain. Malgré toute sa puissance, cette I.A, isolément, ne peut rien faire. Et il est impossible, sauf dans l’imagination de M. Gouasmi et des transhumanistes, de créer une « super intelligence » à partir de cela.
La Synthèse de la conscience n’est pas le Syncrétisme des technologies.
Les algorithmes dits quantiques ne s’appliquent pas de manière indéterminée à toute situation. D’ailleurs, ils ne sont pas « 100 millions de fois plus performants ». Ils s’appliquent seulement à des situations pour lesquelles nos algorithmes actuels ne sont pas adaptés pour le moment. Par exemple : ils peuvent servir à factoriser des nombres de manière très efficace (ce qui, en effet, permet de craquer les cryptages actuels en quelques secondes), mais ne seront pas forcément plus efficaces pour des tâches plus linéaires. Pour les cryptages, la parade actuelle consiste justement à les faire évoluer pour les rendre résistants aux « craquages » quantiques, ce qui est déjà en cours, y compris dans les cryptomonnaies.
L’I.A ne pourra jamais rien faire avec toutes les données qu’elle collecte sur nous, pour deux raisons. La première est qu’elle n’est pas consciente (et ne le sera jamais). La deuxième est que nous aurons toujours la liberté de donner ou pas ces informations, quitte à payer de notre vie.
Les globalistes et promoteurs de l’I.A omniprésente diffusent, en parallèle de leurs recherches, une contre-propagande pour les déresponsabiliser en cas de problème (Films Terminator, Matrix, I-robot, etc.). « Ce n’est pas nous, c’est la machine ». Cela montre bien qu’ils préparent quelques petits cataclysmes à desseins politiques. Des petits (ou grands) « 11 septembre » sans auteurs ni coupables humains, en apparence. Quelques petits « hold-up » boursiers sous couvert de bugs de l’I.A. Quelques petites « pertes humaines » sous couvert d’une décision « ultra-efficiente » de l’I.A qui aura ordonné de tirer sur des cibles qui arrangeront bien ceux qui en parleront en boucle sur i24 news.
Le danger n’est donc pas l’I.A, mais les humains derrière l’I.A. D’ailleurs, il faut connaître les notions technologiques impliquées, et ne pas faire du discours de la peur sur des approximations conceptuelles et de la spéculation épistémologique. Avoir peur sans pouvoir expliquer pourquoi, c’est la meilleure manière d’ajouter de la confusion au désordre, ou de rassurer ses contradicteurs sur la faiblesse de notre sérieux.
Thèse : Les « enfants d’Israël » sont les enfants de Jacob / Jacob est Israël
Le cursus théologique de M. Gouasmi est passé à côté d’une information importante : contrairement à ce que prétendent beaucoup de religieux, Israël n’est pas Jacob.
Premièrement, le Coran dit expressément des « enfants d’Israël » qu’ils sont la descendance de ceux qui ont été transportés avec Noé sur son arche (Sourate 17, Verset 3), il précise ce point-là de sorte qu’on ne puisse pas affirmer que les « enfants d’Israël » sont descendants de Noé. Jacob est la descendance de Noé. Pas Israël. Ensuite, le Coran fait longuement la distinction entre juifs (enfants de Juda fils de Jacob, « الْيَهُودُ », mentionnés à Sourate 5 verset 18 par exemple) et « enfants d’Israël » (« بَنِي إِسْرَائِيلَ » tels que mentionnés Sourate 2 verset 40 par exemple). Le Coran qualifie même les descendants de Jacob de « musulmans » (Sourate 2 verset 133) mais ne qualifie absolument jamais les « enfants d’Israël » de musulmans.
On peut ajouter à cela que l’ancien et le nouveau testament parlent distinctement du Royaume de Juda fils de Jacob et du Royaume d’Israël (qui, d’ailleurs, se sont fait la guerre). Aussi, la Bible se contredit sur l’identité d’Israël. Un coup, il est Jacob (Genèse 32 verset 28), deux coups, il n’est pas du tout Jacob (Esaïe 9 verset 8, Esaïe 14 verset 1). On n’est pas à une contradiction près dans le corpus biblique, mais rapportées au Coran, toutes ces incohérences deviennent un jeu de piste qui nous renseigne précisément sur qui a modifié quoi et dans quel but. Puis, Jésus a dit aux Pharisiens (enfants d’Israël), qu’ils viennent d’une lignée bien précise (qui n’est pas celle de Jacob) de tueurs de prophètes (Matthieu 23 versets 29 à 31, Actes 7 verset 52, Luc 11 versets 47 à 51), de menteurs, et de gens qui « rendent un culte qui ne sert à rien parce qu’ils enseignent des doctrines des commandements d’hommes » (Matthieu 15 versets 1 à 11). Jésus a été envoyé spécifiquement à Israël, pas à la Judée-Samarie, pays de Juda fils de Jacob (Matthieu 10 versets 5 et 6).
Du coup, qui est réellement Israël ? Pourquoi beaucoup de globalistes et de mondialistes ont strictement besoin de cacher l’identité réelle d’Israël en le confondant avec d’autres, notamment Jacob ? Pourquoi faire la même chose que les Pharisiens ? D’où a commencé, immédiatement après Adam, cette histoire de serviteur de Dieu qui faute puis se retrouve condamné à errer et vagabonder ? Qui, pour la première fois de l’Histoire de l’humanité actuelle, a reçu une « marque » pour que les gens sachent à qui ils ont à faire, à l’instar de l’étoile jaune dont les juifs se sont parfois vus affublés ? Qui, selon la Bible, a été le premier homme à être désagréable avec son voisinage ? Qui a été le premier constructeur de cités (pour le contrôle), le premier tyran ? Qui a été le premier tueur de prophète de l’humanité ? Les « enfants d’Israël » sont-ils les enfants de Juda fils de Jacob ?
Nous ne posons pas ces questions par faiblesse, mais pour faire méditer sérieusement. Il est fâcheux de professer de la géopolitique et de la théologie en passant à côté de cette information. Nous renvoyons le public qui ne saurait pas qui est Israël, à l’œuvre de Lotfi Hadjiat, et, entre autres, du Dr. Ali Mansour Kayali. Nous n’allons pas faire un cours sur Israël ici, mais nous attendons de M. Gouasmi qu’il éclaire de lui-même ce point, après ses recherches, ce qui lui permettra d’ajouter, s’il est de bonne foi, une arme puissante à son arsenal antisioniste, beaucoup plus puissante que les spéculations sur l’informatique.
Conclusion
Si les thèses de M. Gouasmi surfent sur une intuition souvent partagée parmi les personnes éclairées sur les notions eschatologiques et de géopolitique actuelle, il mène ses auditeurs à une impasse : l’absence de moyens discursifs et intellectuels pour expliquer ces thèses. Les arguments utilisés, quand ils ne sont pas approximatifs sont souvent complètement faux ou farfelus. Cela peut être une stratégie voulue, afin de n’attirer que des personnes attirables, justement, par un discours aussi pauvre qualitativement.
M. Gouasmi représente des intérêts iraniens avec d’autant plus de ferveur qu’il est un franco-algérien converti au chiisme qui cherche à se prouver. Les Iraniens ont intérêt à tenter de mettre à mal le projet NEOM et à avoir une communauté organisée sur le territoire français à l’instar de ce que font Américains, Israéliens, Gladio et autres, cela est compréhensible. Cependant jouer la carte universaliste lorsqu’on ne l’est pas, c’est un manque d’honnêteté qui ne présage pas en faveur d’une action constructive, c’est ajouter du désordre au désordre, c’est se comporter aussi mal que ses ennemis. C’est exclure ceux qui ne sont pas « Iraniens » des bénéfices de l’action à laquelle ils auront participé en la pensant universelle.
En utilisant la religion, on séquestre le débat. Le désaccord sur les interprétations, même les plus farfelues, peuvent très vite devenir un désaccord avec l’islam. M. Gouasmi ne cherche pas à faire un travail de fond pour soutenir ses thèses (pas de livre, pas de démonstration…), mais cherche à être cru sur parole, après de longs discours à la voix paternalisante sur un fond de flûte orientale, avec une belle présentation sur la forme. C’est une technique, voulue ou pas, qui est le contraire d’une méthodologie intellectuelle.
Pour finir, M. Gouasmi baigne dans l’illusion que nous sommes dans une société « de l’évolution », une société évoluée (par rapport à quoi ?) qui a une puissance incroyable. À cela, il ne sait pas opposer que la technologie contemporaine n’est qu’une illusion fragile qui n’a rien de commun avec la maîtrise des éléments et de la Réalité qu’avaient les civilisations qui nous ont précédés (surtout celle de Salomon qui n’avait pas besoin de technologie quand la Création était directement à son service), une maîtrise intrinsèque, notamment par le biais des arts sacrés. Cela le conduit à ne pas pouvoir tenir de discours de fond réellement intéressant et à n’user que de techniques de communication, de « community-management » et de capitalisation sur la crédulité de son auditoire. •