C’est tout de même assez extraordinaire puisque l’on observe ici la violence de l’État au service du capital ultra libéral avec utilisation plus qu’abusive des forces de l’ordre (sic) alors que l’on a jamais vu ces mêmes forces cueillir au petit matin le criminel de masse J. Servier de la sorte… Tout ça pour une chemise déchirée alors que la police ne se déplace même plus pour une tentative de CAMBRIOLAGE !!! Il y a tant d’autres criminels et voyous hauts placés qui sont traités bien mieux que ces salariés exaspérés. Il existait même des pédocriminels au gouvernement Sarkö qui ne choquaient pas nos politiques. On comprend que cette action n’a pour but que d’intimider les autres, les faire réfléchir avant de vouloir gueuler un peu trop fort.
La CGT et l’extrême gauche dénoncent ces gardes à vue. Outre les sanctions pénales, les employés risquent le licenciement.
Rappelons le déroulement des événements de lundi dernier dont les images ont fait le tour de la planète en donnant le sentiment que le siège d’Air France à Roissy était l’une des «No go zones» françaises.
Le comité d’entreprise d’Air France, au cours duquel les dirigeants de la compagnie présentaient un plan de réduction d’activité et la suppression de 2900 postes, avait été envahi par des manifestants massés devant le siège de la compagnie à Roissy. Face à l’escalade de violence, plusieurs cadres s’étaient alors enfuis sous la protection de vigiles. Vestes et chemises arrachées, jetées au sol, ils avaient échappé à leurs assaillants en escaladant une barrière métallique. Un vigile était même tombé dans le coma. D’autres arrestations pourraient suivre ces prochains jours puisqu’une vingtaine d’employés seraient mis en cause.
Une « volonté de faire peur »
Tous sont poursuivis pour violences volontaires en réunion et entrave au déroulement d’un comité d’entreprise, des faits passibles en théorie d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison. Selon nos informations, la direction de la compagnie a également adressé des lettres de convocation à une vingtaine de salariés pour un entretien préalable à une sanction. Parmi eux, les «casseurs» mais aussi les pilotes qui ont fait entrer les manifestants en utilisant leur badge ou encore l’hôtesse camouflant la caméra de surveillance. Les sanctions sont de deux natures: soit un blâme, soit une mesure disciplinaire qui peut aller jusqu’à un licenciement. Par ailleurs, certains salariés pourraient se voir confisquer leur badge aéroportuaire, qui leur permet de travailler en «zone réservée». Une décision qui revient au préfet de Roissy mais qui, de fait, conduit à une rupture de contrat entre le salarié et son employeur.
L’opération de police qui a conduit à ces arrestations a enflammé les ténors du Parti de gauche et d’Europe Écologie-Les Verts lundi matin. Sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon a déclaré: «Jour de deuil. 4 salariés arrêtés pour fait de lutte. Que la résistance et la colère soient plus contagieuses que la peur! #AirFrance»… Éric Coquerel, un proche de Mélenchon, s’est voulu plus explicite: «Voilà qu’on arrête des salariés chez eux et que l’on communique sur cette arrestation comme s’il s’agissait de terroristes ou de dangereux criminels!» Dans la même veine, Cécile Duflot a également réagi sur Twitter: «Arrêtés chez eux à 6 h du matin? Pourquoi? pour les humilier devant leurs familles ou parce qu’ils préparaient une fuite à Saint Martin?» François Fillon, au contraire, a justifié le coup de filet: «Je ne vais pas pleurer. La police fonctionne comme ça avec tout le monde, y compris avec les responsables politiques.»
Lundi soir, France Info a affirmé que sur les six salariés arrêtés, cinq étaient membres de la CGT dont un délégué. Une information que ni la direction ni le syndicat n’ont confirmée. Un peu plus tôt, la CGT d’Air France, qui avait apporté lundi son soutien aux dirigeants agressés, a cette fois jugé que les interpellations participaient d’une «tentative d’intimidation» et d’une «volonté de faire peur pour museler un peu tout le monde». Des arguments en ligne avec ceux de la «maison mère». Mercredi dernier, Philippe Martinez, le numéro un de la CGT, avait résumé le point de vue de la centrale: «Nous ne cautionnons pas ce genre d’incidents, mais cela relève plusieurs paradoxes: s’il n’y avait pas eu cela, quel temps on aurait consacré à un plan de licenciements de 3 000 salariés?»
Un rassemblement organisé par le PCF et la CGT «en solidarité avec les six salariés» devant le siège d’Air France Cargo n’a réuni que 150 personnes lundi après-midi. «On tente de criminaliser l’action syndicale et les salariés», a estimé Miguel Fortea, le secrétaire général de la CGT Air France, pour défendre ses camarades.
Valérie Collet