Thomas Thévenoud a toujours voulu paraître propre comme un sou neuf alors qu’il s’est rendu coupable de fraude fiscale. Dans un premier temps, il mettra en cause sa phobie administrative pour expliquer ses manquements graves, puis comme tous les autres avant lui, il se dira victime d’une cabale. Pourquoi pas ? Il faut savoir que l’accusation de conspirationnisme est la plus commode des excuses brandies par les élites prises en défaut. Bienvenue donc à Thomas Thévenoud qui entre au Conspiracy Club par la grande porte.
[citation source=”Le Point.fr”]Thomas Thévenoud n’en a pas fini avec sa phobie administrative. Selon Le Monde, l’ex-secrétaire d’État est désormais visé par une plainte pour fraude fiscale, déposée par Bercy. « Autorité administrative, la Commission des infractions fiscales est la seule instance habilitée, lorsqu’elle le juge nécessaire, à saisir la justice en cas de fraude fiscale manifeste. Nombre de contribuables indélicats rattrapés par l’administration fiscale échappent à des poursuites judiciaires », notent les journalistes Fabrice Lhomme et Gérard Davet. Cela n’a pas été le cas de Thomas Thévenoud, dont le cas a peut-être été trop médiatisé pour espérer qu’il soit réglé discrètement… Thomas Thévenoud dénonce « une volonté manifeste d’acharnement » dans la plainte de Bercy contre lui pour fraude fiscale alors qu’il ne “doit plus un centime à l’administration fiscale » après avoir « tout régularisé depuis septembre dernier ». « Il y a deux poids deux mesures : au moment où on régularise en catimini des milliers de comptes cachés à l’étranger, on poursuit quelqu’un comme moi qui n’a jamais eu de comptes à l’étranger ni de revenus cachés», a-t-il déclaré. « L’administration fiscale connaissait tous mes revenus ainsi que ceux de ma femme”, a-t-il insisté. « Je ne comprends pas. Sur le passé, tout a été régularisé, j’ai payé chaque année les pénalités de retard et sans aucun passe-droit », a-t-il affirmé en assurant qu’il « s[e] défendrai[t] ».
Ascension politique brisée : Nommé le 26 août 2014 secrétaire d’État au Commerce extérieur, Thomas Thévenoud avait été débarqué du gouvernement seulement… neuf jours plus tard ! Le politique avait « omis » de payer ses impôts, et n’avait pu justifier de nombreux retards de paiement dans sa vie quotidienne révélés par la suite par la presse. Il s’est toujours défendu d’avoir commis la moindre infraction. L’ascension politique de Thomas Thévenoud avait été brisée net par cette affaire de fraude fiscale. Neuf jours après sa nomination comme secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, de la promotion du Tourisme et des Français de l’étranger, sa démission avait été annoncée, le 4 septembre. En cause, la non-déclaration de ses revenus et donc le non-paiement d’impôts pendant plusieurs années, une situation signalée au gouvernement par la Haute Autorité pour la transparence (HATVP). Thomas Thévenoud avait reconnu des « retards de déclaration et de paiement », selon lui « intégralement régularisés ». Son épouse avait également été mise en congé de la présidence du Sénat, où elle était chef de cabinet. L’affaire, qui faisait écho au scandale sur le compte caché de Jérôme Cahuzac, avait été suivie d’une autre polémique. Après avoir quitté le gouvernement, Thomas Thévenoud avait récupéré son siège de député de Saône-et-Loire et avait refusé de démissionner de l’Assemblée nationale. Il a quitté le PS et siège chez les non-inscrits. Il siège aussi au Conseil général de Saône-et-Loire. [/citation]