Chère Marion Maréchal, me voilà. Me voilà tout à fait réjoui de votre dernier fait d’arme. Oui, celui dont tout le monde parle. En effet, avoir écrasé le cafard à la tête européenne de la Reconquête de la France est tout à votre honneur. Même si je n’ai aucune illusion quant à la possibilité de défendre la France dans cette gangrène criminelle sans fond qu’est cette pseudo-union européenne, qui a déjà englouti l’italienne Meloni, qui finalement se révèle être une infernale traitresse, vous avez néanmoins la possibilité de créer une dynamique que vous pourrez développer en France.
Plus qu’une nouvelle dynamique, une nouvelle esthétique politique est entre vos mains. Esthétiser veut dire rendre sensible ; en l’occurrence, rendre sensible les idéaux bafoués du peuple de France, bafoués par les cancrelats qui dirige cette nation. Libérer la France c’est la rendre belle. La beauté devrait être la seule cause politique. Car la beauté a du sens, un sens métaphysique, un sens qui révèle l’humanité en nous. Malheureusement la beauté et les charmes peuvent aussi transformer certains en bestiaux meurtriers, et certaines en jalouses hystériques… Mais globalement, la beauté adoucit les mœurs. Tout comme la musique les adoucit, la musique digne de ce nom. La beauté est ce langage muet qui met tout le monde d’accord, sans le moindre endoctrinement, ni la moindre propagande. Et vous êtes la personne idéale pour instituer ce langage en France.
On est parfois ébloui par les beautés saisissantes de la nature, sans comprendre que ces esthétiques sublimes ne sont qu’un infime échantillon de la bonté divine. C’est précisément la grâce divine qui dirige l’univers, tous les univers, et cette grâce est d’une insondable et infinie beauté. Chez les mystiques, on parle du chemin de vertu, du chemin de connaissance, du chemin de dévotion, de prière, mais on parle rarement du chemin de beauté. Après tout, l’élucidation de la beauté est l’accomplissement suprême de la sagesse. On commence par la beauté des formes, des traits, puis la beauté d’un regard, d’une attention, d’une intention, la beauté du sens, la beauté d’une pensée ou d’un message, enfin la beauté d’un caractère, d’un geste, d’un acte, d’une œuvre, d’un cœur, d’un esprit… et d’une âme. Je ne sais plus dans quel dialogue de Platon, le Gorgias je crois, un des débatteurs évoque « la belle esthétique des actes ». On cherche désespérément un bon guide pour l’action, l’action politique notamment, en misant fiévreusement sur la raison, la science, les experts, les statistiques, ChatGPT, Jacques Attali… Mais si le seul bon guide pour l’action n’était rien d’autres que la beauté ultime, le sublime, qui suscite en nous respect, fascination et soumission… Et si la dernière religion se révélait comme le culte du sublime qui transcende toutes les dualités. « La beauté sauvera le monde », disait le prince Mychkine sous la plume de Dostoïevski. Après tout, la religion primordiale née en Hyperborée était justement le culte rendu à l’harmonie, à toutes les harmonies, toutes les beautés et toutes les grâces naturelles s’étalant à profusion en Hyperborée, harmonies qui traçaient la voie de l’harmonie intérieure chez les Hyperboréens, jusqu’à la beauté morale, sens ultime de l’existence humaine ; la matière aussi sophistiquée soit-elle reste périssable, comme les artifices de la beauté. Les parures pour les femmes et les armes pour les hommes, ne sont finalement que des artifices périssables, des tropismes funestes… dénoncés par Enoch il y a quelques millénaires…
À en croire Bal Gangadhar Tilak, le fameux savant hindou, qui s’appuyait sur les hymnes du Rig Veda pour analyser la position des astres, les Hyperboréens étaient le peuple qui créa ces hymnes, et qui entretenaient en particulier un feu sacré – autour du dieu Agni –, tout comme les vestales romaines d’ailleurs. Tiens, à ce propos, saviez-vous que ces vestales étaient habillées en abaya ? C’est drôle, non ? Au fait, à toutes fins utiles, si vous arriviez au sommet de l’État, si vous arriviez à nous débarrasser de cet Héliogabale maniaco-sadique et de sa maman louche qui ont si salement défiguré et mutilé la France, et que le poste de ministre de la Culture était vacant, je suis disponible. Je voudrais faire de ce ministère un ministère régalien, et pour tout vous dire, le plus important des ministères auxquels tous les autres seraient subordonnés. La première mesure à prendre sera naturellement d’abolir complètement la télévision et toute espèce de publicité, et d’envoyer aux champs tous les parasites médiatiques et politiques, qui se ressemblent tant qu’on a du mal à ne pas les confondre. Ainsi, l’agriculture se verrait renforcée par cet afflux massif de bras et de jambes. D’abolir ensuite toute cette folie des ordinateurs personnels et autres smartphones, dont on limitera l’usage uniquement à la sphère professionnelle. Pour la sphère publique, tout, tous et toutes auront obligation d’être voués au culte du beau, de la beauté divine, le jour comme le soir. La science elle-même ne devra être vouée qu’à la belle harmonie. L’existence humaine n’aura de sens que dans ce culte, qui sera déclaré culte national, à l’exclusion de tous les autres, sauf s’ils s’inscrivent complètement dans celui-ci. Des temples consacrés à ce culte seront édifiés dans tous le pays. Tous les artistes du pays seront évidemment invités à y créer des œuvres, à l’instar de Phidias et Praxitèle sur l’Acropole d’Athènes. Naturellement, la profanation de ce culte sera sévèrement punie. Travaux forcés. Expulsion. Peine de mort pour les cas extrêmes. Écartèlement sur la place publique… Soyez assurés que l’esthétique de l’écartèlement public ravira la nation entière. Mais je ne veux pas empiéter sur le travail de votre futur ministre de la justice. Vous allez me dire, et l’argent ? La valeur de l’argent, la nouvelle monnaie, pourrait être établie en fonction du dévouement au beau, et non plus en fonction du temps de travail ou de l’objet produit. Contactez votre futur ministre des finances, il vous dira, j’en suis sûr, que tout cela est parfaitement concret et réalisable.
Un rude combat vous attend donc pour accomplir le salut de la France. Vous aurez beaucoup de personnes qui voudront vous conseiller, mais de grâce, n’écoutez pas les cancrelats, chassez-les plutôt, expulsez-les. Tout est à réinventer dans ce pays pour qu’il redevienne la douce France.
Bonne reconquête
Esthétiquement vôtre
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