Voici un énième rapport catastrophique de la Cour des Comptes concernant la gestion de la ville de Saint-Raphaël. Entreprises fictives, marchés publics truqués et favoritisme, subventions à des clubs sportifs… le résultat est catastrophique puisque la dette locale explose.
La Cour des comptes pointe du doigt les finances de Saint-Raphaël et de l’agglo, dirigés par Georges Ginesta, sur fond de conflits d’intérêts.
La Cour des comptes tire la sonnette d’alarme dans le Var. Après un examen des finances de la commune de Saint-Raphaël et de la communauté d’agglomération Var-Esterel-Méditerranée (Cavem), la chambre dénonce une situation « dégradée », doublée d’un système d’attribution des marchés publics nébuleux qui semble tenir de petits arrangements entre élus et sociétés privées varoises, plus que de mise en concurrence classique.
Une dette de 3 000 euros par habitant
Georges Ginesta, maire Les Républicains de Saint-Raphaël, mais également président de la Cavem, apparaît comme le mauvais élève du rapport. Dans la seule commune de Saint-Raphaël, la dette a dépassé les 3 000 euros par habitant en 2014, soit deux fois l’endettement moyen des communes de même taille en France. En cause ? Un investissement démesuré dans les infrastructures touristiques, dont un contrat colossal signé par la commune pour la réalisation et l’entretien d’une gare routière, d’un parc de stationnement, mais également d’un cinéma multiplex. Ce dernier projet fait « courir un risque de perte plus élevé » si le lieu ne s’avérait pas rentable, explique la Cour des comptes. Elle cite l’exemple d’une discothèque – un chantier à 5 millions d’euros – construite par la ville en 2015, qui s’était soldée par un échec. […]
Entreprise « coquille vide »
Autre grand chantier contesté : « la zone d’aménagement concertée dite pôle production », un parc économique de 20 hectares dont les travaux s’élèvent à 27 millions d’euros. Selon la chambre, ce chantier piloté par la Cavem a été confié à une société « coquille vide » impliquant Alexandre Barbero d’une part et le président de la fédération du BTP du Var, Philippe Donat, d’autre part. « Là encore, la chambre a relevé l’absence d’offres concurrentes », peut-on lire dans le rapport. Cette société « dépourvue notamment de personnel » a en réalité confié les travaux à des entreprises sous-traitantes, toutes détenues par ses actionnaires. Le but d’un tel montage ? « La rentabilité de l’opération, initialement évaluée à 0,4 million d’euros, pourrait atteindre 2,4 millions d’euros », note ainsi la Cour des comptes. […]
Des associations sportives sponsorisées
En plus de ces arrangements, la Cour des comptes condamne les subventions et autres traitements de faveur accordés aux associations sportives locales, que certains élus gèrent ou président. La cour cite l’exemple de Jacques Morénon, premier adjoint de Puget-sur-Argens et délégué à la collecte, au traitement et à la valorisation des déchets de la Cavem. L’élu, impliqué dans un club sportif, a octroyé le marché du matériel de collecte des ordures ménagères de Fréjus à l’entreprise du président de ce même club sportif, dont le sponsor est également prestataire de la collecte des déchets. Dans sa réponse à la Cour des comptes, Georges Ginesta reste évasif face à ces différentes observations.