Donald Trump cultive le paradoxe au point où ses changements brutaux étonnent de moins en moins les observateurs politiques. Peut-être Thierry Meyssan et Jean Michel Vernochet voudront-ils éclairer nos lanternes et expliquer au reste du monde la palinodie en passe de devenir légendaire du chef de l’Exécutif américain ? Vous n’avez plus besoin d’aller sur Netflix ou FX pour voir des films de science-fiction, la réalité dépasse de très loin les scénarios les plus fous.
En réalité la stratégie est très simple, ils vont nous faire le coup de la guerre Iran/Irak, ils vont armer les deux camps afin qu’ils s’autodétruisent mutuellement. Au passage, ils encaissent quelques milliards de dollars tout en criant à la face du monde qu’ils sont les humains les plus civilisés, les plus gentils sur terre et que leur seule mission est de répandre l’amour et la fraternité ! Conséquences humaines de cette folie destructrice, des millions de musulmans vont tomber sous les bombardements des armes américaines.
PARADOXAL – Les États-Unis ont annoncé mercredi la vente de 12 milliards de dollars (10,750 milliards d’euros) d’armements au Qatar, une semaine après les critiques de Donald Trump contre l’émirat qu’il accuse de financer le terrorisme “à un très haut niveau”.
Une façon pour l’exécutif américain de montrer qu’il n’abandonne pas la pétromonarchie, actuellement empêtrée dans la crise avec ses voisins du Golfe.Après la claque, la caresse : avec le Qatar, Donald Trump souffle décidemment le chaud et le froid. Moins d’une semaine après avoir ordonné à l’émirat d’arrêter de financer “immédiatement le terrorisme”, ce qu’il l’accuse de faire “historiquement” et “à un très haut niveau”, le président américain a, semble-t-il, choisi de tourner la page : les États-Unis viennent d’annoncer mercredi avoir conclu un accord avec la pétromonarchie pour la vente d’avions de combat F-15. Étonnant ? Pas forcément.Ce juteux contrat (12 milliards de dollars) signé par le chef du Pentagone James Mattis doit en effet permettre de dissiper le brouillard – et les tweets de Trump – entre les deux pays et montrer que Washington ne lâche pas Doha, empêtré depuis le 5 juin dans une crise diplomatique avec son puissant voisin saoudien mais aussi l’Égypte, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Yémen ou les Maldives.
Comme Donald Trump, ceux-ci reprochent au Qatar de “soutenir des organisations extrémistes” et de se rapprocher de l’Iran, grand rival chiite des États sunnites du Golfe.
Alexandre DECROIX – LCI