Reste à savoir quelle est l’origine de ces microplastiques Et quelles sont les conséquences de la présence de ces produits chimiques toxiques dans l’organisme à long terme. Une chose est certaine, ces microbilles existent chez les animaux depuis longtemps à cause de la pollution plastique mondiale qui est assez spectaculaire étant donné qu’ils passent leur temps à en manger. Du coup, il serait tout à fait logique de retrouver ces mêmes types de billes dans le corps humain vu qu’on se nourrit de ces animaux contaminés.
Ceci est une réelle urgence sanitaire qui est causée par la pollution de la planète par une industrie folle qui produit du plastique par milliards de tonnes chaque année : Coca-Cola, Pepsi-Cola, les bouteilles d’eau, Nestlé, les pots de yaourts, les emballages en tous genres des biscuits…, des légumes…
Une nouvelle étude publiée dans Environmental Science and Technology, annonce la découverte de médecins à l’hôpital Anzhen de Pékin, en Chine : en observant les tissus cardiaques de 15 patients ayant subi une chirurgie cardiovasculaire, ils ont trouvé des microplastiques.
Selon eux, les opérations chirurgicales cardiaques invasives favorisent l’exposition aux fragments de plastique dans le corps humain.
Des milliers de morceaux de microplastique
« Nous avons utilisé un système d’imagerie chimique infrarouge direct au laser et une microscopie électronique à balayage pour déterminer si des microplastiques existent dans le cœur humain et ses tissus environnants », expliquent-ils dans l’étude. Résultat : les scientifiques ont découvert de minuscules morceaux de plastique de moins de cinq millimètres de long.
Les chercheurs ont pu « détecter des dizaines, voire des milliers de morceaux de microplastiques individuels dans la plupart des échantillons de tissus ». Au total, neuf types de plastiques différents ont été découverts, le plus long mesurant 469 μm. S’ils ont pu être introduits au cours d’interventions chirurgicales, ils peuvent également trouver leur source ailleurs.
Ils ont également examiné des échantillons de sang de patients et découvert des microplastiques. Une autre étude, publiée en 2022 dans la revue Science of the Total Environment, établissait déjà la présence de microplastiques dans les poumons et dans le sang.
© 2023 American Chemical Society
Devons-nous nous inquiéter ?
Le professeur Dick Vethaak, écotoxicologue à la Vrije Universiteit Amsterdam aux Pays-Bas, expliquait au Guardian que de nombreuses questions découlaient de cette découverte qui met encore une fois en évidence les dommages causés par la pollution. « Il est certainement raisonnable de s’inquiéter », déclare le professeur Vethaak, « Les particules sont là et sont transportées dans tout le corps […] sont-elles retenues dans le corps ? Sont-ils transportés vers certains organes, par exemple en franchissant la barrière hémato-encéphalique ? Et ces niveaux sont-ils suffisamment élevés pour déclencher une maladie ? Nous devons de toute urgence financer des recherches supplémentaires pour pouvoir le découvrir. »
« Le problème devient chaque jour plus urgent.»
Si la médecine ne sait pas encore aujourd’hui quels seront les dégâts à long terme sur notre corps, la présence de plastique dans nos selles, nos poumons et le placenta ne devraient pas être sans conséquence.
« Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour examiner l’impact de la chirurgie sur l’introduction des microplastiques et les effets potentiels des microplastiques dans les organes internes sur la santé humaine », conclut le rapport.
Photo d’illustration : microplastiques dans un cœur humain © Getty Images
Chloé Rosier
23 août 2023