Cela fait maintenant plus d’une décennie que l’on ne cesse d’attirer votre attention sur le danger que représentent les couches-bébés pour la santé de vos enfants. Premièrement, chez les garçons, elles sont responsables d’une augmentation préjudiciable de la température au niveau des bourses ; deuxièmement, du fait de l’herméticité de la couche, l’augmentation de la chaleur et de l’humidité causée par l’urine et la sueur, les produits chimiques issus du pétrole et de l’industrie et contenus dans la couche vont pouvoir traverser la peau très fine et très perméable des bébés. Il ne faut pas non plus négliger le paramètre écologique puisqu’il est question de milliards de couches pour bébés qui finissent à la poubelle chaque année alors qu’il suffit de confectionner soi-même des couches traditionnelles en tissu de coton lavable qui permettent, de surcroît, de réaliser des économies substantielles.
Il n’en demeure pas moins choquant de se rendre compte qu’il aura fallu attendre l’année 2019 pour que le gouvernement réalise une étude sur la dangerosité des produits chimiques contenus dans ces couches pour bébés !
L’Agence nationale de sécurité sanitaire dévoile une étude sur les risques liés aux couches pour les bébés.
L’Anses appelle à supprimer toutes substances parfumantes.
Tous les fabricants et distributeurs de couches jetables pour bébé sont convoqués mercredi 23 janvier au ministère de l’économie. Ils vont prendre connaissance d’une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur les risques liés aux substances chimiques dans les couches, mettant en évidence « des dépassements de seuils sanitaires pour plusieurs substances chimiques. » L’Agence appelle à instaurer « un cadre réglementaire plus restrictif » pour encadrer l’usage de ces produits, et recommande de « renforcer les contrôles » et d’éliminer – ou réduire au maximum la présence de ces substances dans les couches jetables.Ces substances peuvent entrer dans l’urine des bébés
« Certaines de ces substances sont ajoutées intentionnellement, telles que des substances parfumantes qui peuvent entraîner des allergies cutanées. D’autres substances identifiées peuvent provenir de matières premières contaminées ou de procédés de fabrication (PCB-DL, furanes et dioxines, HAP) », explique l’Anses, qui souligne que ces substances peuvent ensuite migrer dans l’urine des bébés, ou entrer en contact avec leur peau. Selon l’Anses, un bébé utilise en moyenne 4 000 couches jetables au cours des trois premières années de sa vie.
L’Agence appelle donc à supprimer toutes substances parfumantes, en commençant par celles susceptibles d’entraîner une réaction cutanée, à mieux maîtriser l’origine des matières premières naturelles qui peuvent être contaminées avant même la fabrication, et à améliorer les procédés de fabrication des couches.Une première enquête à l’international
Dans son communiqué, l’Anses précise avoir « été saisie par la Direction générale de la santé, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et la Direction générale de la prévention des risques » pour évaluer les risques liés à des substances chimiques présentes dans les couches pour la santé des bébés. « Cette expertise est une première évaluation de risques de la sécurité des couches pour bébé, effectuée par une agence de sécurité sanitaire au niveau international », rajoute l’Anses.
Des mesures exigées
Toutes les couches ne sont pas concernées, mais pour le moment les autorités sanitaires préfèrent ne pas dévoiler de liste noire, de chiffres et de marques de produits. Elles assurent simplement que les substances incriminées ont été retrouvées dans des couches classiques, mais aussi dans des couches bio. Les fabricants et distributeurs de couches culottes, convoqués par les ministres de l’Économie, de la Santé et de la Transition écologique, vont être appelés à revoir les compositions et les modes de fabrication. D’ici 15 jours, ils devront prendre des engagements pour éliminer les substances dangereuses des couches.
Photo d’illustration : un bébé avec sa couche. (NEVILLE MOUNTFORD-HOARE / MAXPPP)