Il était enfin temps ! Ouf ! RFI vient de publier un article sur le carnage à Gaza, bien qu’utilisant des mots neutres, qui revient sur le nombre ahurissant de journalistes palestiniens tués par Tsahal. Sur l’absence de journalistes étrangers également, ce qui est sans précédent ! Le journaliste ose parler de « situation inédite dans l’Histoire contemporaine » ! L’article parle également du nombre fou de morts et de blessés, une majorité écrasante de civils ! Le tout a été camouflé par la presse occidentale sionisée via un black-out méthodique avec une soumission totale et entière à Tel-Aviv. Ce qui rend la presse européenne complice du génocide au même titre que la radio des Mille collines…
Dès le début de la guerre dans la bande de Gaza, Israël a imposé ses règles : interdiction des journalistes étrangers et traque des reporters palestiniens. Une situation inédite dans l’Histoire contemporaine.
« Chaque matin quand je me réveille, je pense que c’est peut-être le dernier jour de ma vie », témoigne depuis la bande de Gaza Maha Hussaini, journaliste palestinienne.
Il n’y a jamais eu autant de gilets portant le logo « presse » ensanglantés que depuis le 7 octobre 2023. Et les journalistes qui sont toujours en vie, qui travaillent malgré les coupures d’électricité et d’internet, qui sont souvent déplacés comme Maha Hussaini, sont désormais craints des populations car ils sont devenus de véritables cibles de l’armée israélienne : « Ma simple présence en tant que journaliste fait courir des risques à mon entourage. »
Une décennie s’est écoulée après l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU de la résolution « La sécurité des journalistes et la question de l’impunité », proclamant à la date du 2 novembre* la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Cette résolution exhorte les États membres à prendre des mesures précises pour combattre la culture actuelle d’impunité.
Elle condamne, entre autres, toutes les attaques et violences perpétrées contre des journalistes et des travailleurs des médias, exhorte les États membres à faire tout leur possible pour prévenir cette violence, en rendre compte, traduire en justice les auteurs des crimes commis, et veiller à ce que les victimes disposent de recours appropriés.
Un black-out médiatique délibéré
Cependant, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, mais aussi en Cisjordanie occupée, en Israël, au Liban, en Syrie, pas moins de 182 journalistes ont été tués. Du jamais vu dans le monde dans un laps de temps si court, treize mois. Le plus lourd tribut est payé par les journalistes palestiniens dans l’enclave assiégée de Gaza où plus de 130 d’entre eux ont été tués, dont au moins 32 dans l’exercice de leurs fonctions. « Au rythme où les journalistes sont tués, le droit à l’information libre et indépendante est en péril », alerte l’ONG Reporters sans frontières.
Dans la bande de Gaza, la présence de journalistes étrangers est interdite par Israël, sauf si ces derniers sont « embarqués » aux côtés de l’armée israélienne. Armée qui contrôle par la suite chaque image et chaque son et qui donne, ou pas, l’autorisation de diffusion. Ainsi depuis plus d’un an, seuls les journalistes palestiniens qui étaient présents lors du déclenchement de la guerre, et qui sont bloqués sur le territoire, peuvent documenter ce qu’il s’y passe. Ils sont présents sur la quasi-totalité de l’enclave pour témoigner du drame qui s’y déroule, qu’ils vivent eux-mêmes, et qui a fait plus de 43 000 morts et plus de 100 000 blessés depuis le 7 octobre 2023…