“La bonne connaissance c’est celle qui nous fait retrouver notre intuition perdue, cette intuition qui nous conduisait infailliblement vers la lumière, et la mauvaise connaissance est celle qui nous éloigne toujours plus de cette intuition, ce que l’on enseigne dans les écoles et universités relève malheureusement de plus en plus de cette dernière connaissance”, me disais-je l’autre jour, dans un café à Solférino… lorsque je surpris une conversation à une table à côté, entre Cambadégueu et Yassine Chibanne, un internaute de 36 balais, activiste de gôche, qui n’a pas eu son bac mais qui le repasse courageusement chaque année depuis 15 ans.
Cambadégueu : on a besoin d’un ministre des affaires étrangères, ça t’intéresse ?
Yassine : ouais, faut voir… tu payes combien pour le taf ?
Cambadégueu : la longueur de ton nez multipliée par ta grande gueule.
Yassine : ça va, j’me renseigne. Allez, c’est bon, j’me casse.
Cambadégueu : non, reste, c’était pour rire. Faut bien rire quand on se retrouve seul. Ils se sont tous barrés chez Macron, ces enculés. Si tu te barres toi aussi, la gôche est finie. Est-ce que t’y crois à la gôche ?
Yassine : ben ouais, j’y crois… La lutte des casses, et tout… la grande soirée avec les cerises…
Cambadégueu : ouais… c’est bien… t’as tout compris… Le problème c’est que même Macron n’est pas sûr de gagner cette élection… On pensait avoir carbonisé Fillon, mais il s’accroche encore le catholique… On n’avait pas prévu ça à la rue Cadet. Surtout que maintenant, il décrédibilise sévèrement Hollande, avec son cabinet noir, en décrédibilisant du même coup son successeur : Macron. Tu piges ?… Et si Macron baisse, ça fera pas remonter Fillon, on l’a trop sali, mais ça fera grimper Marine, toujours plus, et elle emportera le second tour… Alors j’ai un plan, on va foutre le feu dans un foyer d’immigrés et on dira que c’est le FN, tu piges ?
Yassine : ouais… mortel !
Cambadégueu : t’es partant ?
Yassine : qui ? Moi ? Attends mon frère, je suis ministre des histoires étrangères… Oh ! Un peu de respect.
Cambadégueu : ouais, ministre c’est après, si on gagne les élections… Et pour les gagner, il faut suivre mon plan, ok ?
Yassine : ok, vas-y… On foutra le feu, avec des tags “FN en force” et “La France aux Français”, partout…
Cambadégueu : ouais ! C’est bien ça… du bon boulot ! Avec des mecs comme toi, on l’aura la victoire !
Yassine : oh, attends… C’est pas fait encore, gros… Et si on se fait gauler… C’est chaud, ton affaire. C’est brûlant.
Cambadégueu : si tu te fais gauler, tu cries : “Marine présidente !”, c’est pas compliqué.
Yassine : ok… tu vas te chercher un autre pigeon…
Cambadégueu : c’est ça la politique. Tu croyais quoi ? Tu veux la gloire tout de suite ?
Yassine : nan… j’veux d’abord de l’oseille.
Cambadégueu : ok, tu seras payé pour ta mission… 20000 euros avant et 20000 euros après, ça t’va ?
Yassine : un p’tit effort jusqu’à 50000 et ça m’va…
Cambadégueu : allez, c’est d’accord… marché conclu ! On va t’ouvrir un compte à Hong-Kong.
Yassine : quoi, Hong-Kong ? Nan nan, tu me payes en espèces, mon gars. Tu vas pas me la faire à l’envers.
Cambadégueu : même le FN passe par Hong-Kong, semble-t-il… Ils me font rire ces anti-mondialistes qui planquent leur pognon à l’étranger… tous ces leaders anti-système, ces gourous… Ah, tant qu’ils aimeront l’argent, on sera peinard, enfin…, tant qu’ils n’en prendront pas le contrôle. C’est pour ça que Marine ne doit pas passer… elle pourrait initier en Europe quelque chose de très dangereux pour nous… Bon, alors… si tu me fais pas confiance, on pourra pas continuer… T’es pas irremplaçable, tu sais. Des comme toi, je claque des doigts, y en a mille qui me mangent dans la main. Alors,… tu me fais confiance, ou tu restes dans ta poubelle ?
Yassine : ok, c’est bon, gros.
“Allez, pour la cause !”, fit Cambadégueu en faisant tinter son verre contre celui de Yassine.
“C’est quoi pour toi, la cause ?”, demanda ce dernier.
Cambadégueu : la cause, c’est l’Internationale, la destruction de toutes volontés et de toutes velléités nationales, la destruction totale de toutes les frontières, la liberté… tu piges ?
Yassine : ouais… J’voulais t’dire… Y a de la meuf à Hong-Kong ?
Cambadégueu : y a que ça. Autre chose ?
Yassine : ouais… Avant de cramer… la cible, j’aimerais une pute de luxe… une blonde…
Cambadégueu : ok, no problemo. Bon, faut que j’y aille, on m’attend rue Cadet.
Yassine : ok, tu me donneras l’adresse de la cible…
Cambadégueu : bien-sûr. Tu l’auras. Et n’oublie pas la cause !
Les deux hommes se serrèrent la main, et Cambadégueu se dirigea vers la sortie.
Yassine : eh, attends… Si c’est Macron qui gagne ? J’deviens quoi ?…
“T’inquiète, il est de la maison ; on s’arrangera… Tu l’auras ta part du gâteau… Si tu fais ce que je te dis. Allez… Réfléchis pas trop”, lui répondit Cambadégueu en quittant enfin le café.