Le groupe Orpéa n’en est pas à son premier scandale puisque c’est au moins le 7e ou 8e qui défraie la chronique en France. Pourtant, rien n’a été fait depuis, on comprend mieux pourquoi vu la proximité à l’époque de l’ex-ministre de la Santé Xavier Bertrand avec Orpéa, selon l’ouvrage Les fossoyeurs. Il est de plus en plus clair que les 250 000 résidents du groupe sont en danger. Ils n’ont pas assez de couches pour les maintenir propres durant une journée entière ! Il est question aussi de rationnement de biscottes chez des résidents qui payent entre 6 et 10.000 € par mois ! Comment est-ce possible ?
Ce sont ces mêmes voyous qui nous dirigent qui vont vous expliquer qu’il faut absolument se faire vacciner pour “protéger les plus fragiles” alors que ces derniers sont maltraités au point de perdre 20 kg en 3 mois comme ça a été le cas pour une résidente décédée suite à une escarre mal soignée, causée par le manque d’hygiène. Il est difficile de trouver une société aussi hypocrite que la nôtre car la distance entre le discours tenu et la réalité de terrain est immense.
Quelques « bonnes feuilles » dans Le Monde et c’est un colosse qui vacille.
Le groupe de maisons de retraite et de cliniques privées Orpea est dans la tourmente, mardi 25 janvier, au lendemain de la publication de premiers extraits du livre-enquête Les Fossoyeurs, signé du journaliste indépendant Victor Castanet. Cet ouvrage, à paraître mercredi aux éditions Fayard, fait état de “dysfonctionnements” généralisés au sein des Ehpad (Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) français du groupe, accusé d’avoir mis en place « un système qui maltraite nos aînés ».
L’entreprise, qui s’affiche comme “un leader mondial” du secteur de la dépendance, a démenti en bloc et déploré une “volonté manifeste de nuire”. Malgré cette défense, son titre s’effondre à la Bourse de Paris et le gouvernement exige des explications.
1. Que dénonce le livre ?
Dans Les Fossoyeurs, fruit de trois ans d’enquête et de 250 entretiens, Victor Castanet décrit un système où les soins d’hygiène, la prise en charge médicale et les repas des résidents sont parfois “rationnés”, du fait d’une “politique de réduction des coûts” visant à améliorer la rentabilité du groupe. Une ancienne auxiliaire de vie raconte à quel point elle devait “se battre pour obtenir des protections” pour les résidents, qui vivaient dans une “odeur de pisse”.
« Nous étions rationnés : c’était trois couches par jour maximum. (…) Peu importe que le résident soit malade, qu’il ait une gastro, qu’il y ait une épidémie.»
Saïda Boulahyane, auxiliaire de vie, dans « Les Fossoyeurs »
À la tête de 65 500 collaborateurs dans 23 pays, le groupe Orpea revendique 372 établissements en France, dont une grande majorité de maisons de retraite. Certaines sont de “haut standing”, comme la résidence Les Bords de Seine, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). C’est dans cet établissement qu’est morte l’écrivaine et comédienne Françoise Dorin, en 2018, des suites d’une escarre mal soignée. “La vérité, c’est que cet établissement à plus de 7 000 euros le mois n’est pas un organisme de santé, mais une entreprise à but lucratif”, déplore un petit-fils de la romancière, compagne du comédien Jean Piat.
Les maisons de retraite, même privées, bénéficient d’importants financements de la part de l’Etat et des conseils départementaux, rappelle l’auteur. “Au moins de manière indirecte, une partie de cet argent public ne va pas au bénéfice des personnes âgées”, estime-t-il. Le journaliste appelle l’Etat à revoir ce système et les modalités de contrôle de tels mastodontes.
L’ouvrage révèle aussi des liens entre Orpea et Xavier Bertrand, ministre de la Santé de Nicolas Sarkozy de 2005 à 2007 et de 2010 à 2012. Victor Castanet rapporte un échange avec un ancien directeur médical du groupe : “Vous comprenez maintenant, Victor, pourquoi on se sentait tout-puissant, chez Orpea ? On avait le ministre de la Santé de l’époque dans notre poche.” Interrogé, Xavier Bertrand affirme qu’il n’était “pas question d’aider qui que ce soit”.
2. Que répond le groupe Orpea ?
“Nous contestons formellement l’ensemble de ces accusations que nous considérons comme mensongères, outrageantes et préjudiciables”, a réagi la direction d’Orpea, lundi soir, dans un communiqué. Fustigeant des “dérives sensationnalistes”, le groupe dit avoir saisi ses avocats pour donner “toutes les suites, y compris sur le plan judiciaire”, à la publication du livre, afin “de rétablir la vérité des faits”.
Selon le directeur général du groupe, Yves Le Masne, les témoignages à charge émanent d’une minorité d’anciens collaborateurs de l’entreprise, qui auraient nourri une “rancœur” à son encontre après l’avoir quittée. “Nous n’avons jamais demandé le moindre rationnement. Il n’a jamais été question de sacrifier la moindre prise en charge, ça ne correspond ni à nos directives, ni à nos valeurs”, a ajouté le directeur général pour la France, Jean-Christophe Romersi.
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Photo d’illustration : Une résidente d’un Ehpad Orpea est attablée dans sa chambre, le 5 novembre 2020, à Waterloo (Belgique). (DAINA LE LARDIC / ISOPIX / SIPA)
France Télévisions25 janvier 2022