Le journal le Monde est en train de virer complotiste. Peuvent-ils nous expliquer comment l’entreprise ICI a pu vendre ce pesticide mortel pendant des décennies, tuant des dizaines de milliers de personnes, sans rencontrer la moindre résistance des autorités ? Ce poison aurait dû être interdit en 1980, il a pourtant continué à se vendre dans le monde et l’est à ce jour. Encore une fois, on apprend que la firme qui le produit – ICI devenue Zeneca puis Syngenta – aurait pu facilement empêcher le produit de tuer autant de personnes par suicide ou ingestion accidentelle, mais ils ne l’ont pas fait et ont même trafiqué les rapports scientifiques comme à l’accoutumée.
De plus, on apprend que ce paraquat cause la maladie de parkinson, il y aura bientôt un procès dans l’Illinois aux USA, concernant cette accusation ; on attend avec impatience l’issue de la procédure.
Encore une fois, les autorités corrompues ont été incapables de protéger la santé des consommateurs car le système est totalement pourri de l’intérieur. Cette affaire n’est rien d’autre que la preuve du complot meurtrier de l’agrochimie.
Devenu lanceur d’alerte, un ancien employé du producteur de cet herbicide révèle les manipulations visant à protéger la rentabilité de ce produit, lié à des dizaines de milliers de morts.
Le petit Américain a 15 mois quand, un jour de 2000, une bouteille colorée de Gatorade qui traîne là attire son attention. Mais au lieu du soda, elle contient du paraquat, un pesticide ultratoxique, qu’il boit. Les soins intensifs qui lui sont prodigués à l’hôpital n’y font rien. Après treize jours d’agonie, ses reins et son foie cessent de fonctionner. L’enfant meurt.
Longtemps après, en 2018, la lecture de cette « histoire vraie », sur le site de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), plonge Jon Heylings dans un profond désarroi. Ce récit-là et d’autres plus récents, aux Etats-Unis, au Costa Rica, en Inde et ailleurs. Car ce pesticide, le Britannique en a une connaissance intime. Près de Manchester, sur les paillasses du laboratoire central d’Imperial Chemical Industries (ICI), son fabricant, le scientifique a consacré la majeure partie de sa carrière à s’efforcer de le rendre moins dangereux. En 2008, il avait quitté la firme avec un sentiment de devoir accompli.
Mais le paraquat, constate-t-il dix ans plus tard, a continué à tuer. « Et là, j’ai pensé : « Merde ! » Ses efforts n’ont-ils donc servi à rien ?, se demande Jon Heylings, d’ordinaire fort courtois, les cheveux blancs traversés par la lumière qui baigne son bureau. Petit à petit, l’idée de s’exprimer fait son chemin et le scientifique de 65 ans, qui se décrit comme un « employé modèle », est aujourd’hui déterminé à raconter son histoire. Le Monde, en collaboration avec le site d’investigation américain The Intercept, a recueilli sa première prise de parole publique, lors d’un long entretien en ligne.
Notre enquête s’appuie aussi sur plus de 350 documents internes à ICI, société devenue Zeneca puis Syngenta, obtenus à la suite d’une procédure de divulgation (« discovery »), liée à un procès intenté contre Syngenta aux États-Unis par des personnes ayant développé la maladie de Parkinson, une pathologie incurable qui affecte le contrôle des mouvements, à la suite d’une exposition au paraquat. Une trentaine de documents supplémentaires proviennent d’une enquête conjointe des organisations environnementales Public Eye et Greenpeace Unearthed.
Un carnet comme point de départ
Le procès, qui devrait commencer en mai, a beau porter sur la maladie de Parkinson, il inclura aussi une autre facette du paraquat : celle d’un poison extraordinairement toxique, sans antidote connu. « Des dizaines de milliers de personnes » sont mortes empoisonnées au paraquat depuis sa mise sur le marché dans les années 1960, a indiqué au Monde Michael Eddleston, professeur de toxicologie clinique à l’université d’Edimbourg (Ecosse). « Probablement plus de 100 000. » […]
Photo d’illustration : PHILIP HATCHER MOORE POUR « LE MONDE »
24 mars 2021