Les révélations faites dans le dernier numéro de Complément d’enquête du 1er décembre 2022 sont catastrophiques, désastreuses et très inquiétantes, on comprend mieux, beaucoup mieux ce qui se passe en France au niveau de la sécurité publique et des violences policières de plus en plus nombreuses et de plus en plus impunies, voire acceptées et encouragées. Petit bémol néanmoins, comme toujours, les journalistes ne parlent pas de l’importance de la franc-maçonnerie au niveau de la police alors qu’elle est omniprésente. Il est d’ailleurs assez drôle de constater à quel point les syndicats polissons puissants alors que les syndicats classiques de travailleurs sont totalement inutiles et impuissants lors des négociations avec le patronat ou le gouvernement !
En dehors de l’affaire du mineur alcoolisé récupéré au milieu de la nuit dans les rues de Pau et qui a été massacré et torturé pendant 13 minutes alors que la police aurait dû le protéger de par son âge. Lorsque l’on se rend compte que 2 policiers complètement fous se sont acharnés à coups de pieds et à coups de poings sur un mineur de 15 ans menotté causant de nombreuses blessures et une ITT de 15 jours, on finit par comprendre que rien ne va, la dérive est gravissime. On a parlé la semaine dernière d’un autre cas dans un autre commissariat à l’intérieur duquel un autre mineur s’est fait tabasser et uriner dessus par des policiers indignes ! Malgré une condamnation judiciaire assez légère à vrai dire mais néanmoins réelle, les 2 policiers seront réintégrés grâce à un lobbying ahurissant des syndicats ; absolument aucune morale, ni éthique ! On imagine, c’est certain, que ce genre de bavures gravissimes continueront puisque la haute hiérarchie n’a pas estimé que leur cas était largement suffisant pour être révoqué de la police ad vitam aeternam. D’ailleurs, nous avons dans cette affaire des policiers qui sont actuellement sous le coup d’une peine de prison avec sursis et qui ont le culot d’arrêter des gens dans la rue pour non-respect de la… loi ! Autre curiosité du reportage, à aucun moment le maire de Pau, François Bayrou, n’a été interrogé !
Mais ce qui est le plus grave, ce que l’on découvre dans le documentaire, c’est l’extraordinaire puissance des syndicats policiers. L’anecdote concernant le paiement des millions d’heures supplémentaires ainsi que l’augmentation de 150 € mensuels lors des négociations avec Christophe Castaner sont d’une phénoménale gravité et une insulte à l’autorité de l’État ! Ce dernier a été sommé d’obtempérer, il a d’ailleurs été éjecté de son poste suite aux pressions de ces mêmes syndicats. Pire encore, en apprend dans ce numéro de complément d’enquête que de nombreuses promotions se font au détriment des meilleurs agents, certains quittent la police nationale tellement le milieu est complètement pourri. Une dame de 25 ans de carrière avec un dossier quasi parfait se voit refuser sa promotion au profit d’un policier beaucoup moins bien noté qu’elle, elle attaquera au tribunal administratif la décision, elle gagnera. Ce type de procédure a d’ailleurs tendance à se multiplier ce qui démontre à quel point la situation est grave. On apprend également jusqu’à quel point les syndicats de police travaillent contre l’intérêt des policiers car lors du mouvement “Policiers en colère”, qu’ils ont tout simplement saboté car il n’était pas de leur initiative et qu’ils ne contrôlaient rien. Sans oublier bien entendu les résultats catastrophiques de la police nationale au niveau du taux d’élucidation des enquêtes criminelles qui est lamentable selon un rapport de la Cour des Comptes ! On comprend aujourd’hui beaucoup mieux le pourquoi de ces résultats étant donné que les magouilles des syndicalistes font passer généralement les plus médiocres avant les meilleurs. Près de 40 % des homicides ne sont pas élucidés ! 90 % des cambriolages ne sont pas élucidés ! 85 % des vols avec violence ! Une question s’impose : à quoi servent ces milliards d’euros dépensés ? En comparaison, les autorités japonaises ont résolu 75,9 % des vols et 95,9 % des homicides, ce qui devrait faire honte aux policiers eux-mêmes et surtout à leur supérieurs hiérarchiques.
Pour finir, pire encore, concernant les violences policières et surtout les assassinats de conducteurs et de passagers de véhicules pour refus d’obtempérer, la France se positionne en tête depuis 5 ans suite au changement de la loi, les policiers trouvent ça absolument normal ! Il y a eu 13 morts depuis janvier 2022, le chiffre le plus élevé de tous les pays européens et les syndicalistes trouvent ça normal ! On retrouve de très nombreuses affaires de policiers impliqués dans du faux et usage de faux en écriture publique qui est considéré comme un crime et pourtant la justice ne les condamne jamais pour ces faits, ils s’en sortent toujours avec quelques mois de prison avec sursis au pire, souvent ils sont relaxés.
En réalité, en comprend assez vite le pourquoi de la puissance des syndicats de police, ils sont là pour maintenir le régime politique corrompu en place car macron et son équipe savent qu’ils ne doivent leur présence qu’à la violence des forces de l’ordre, des Gilets jaunes en ont fait les frais ! Ils le disent eux-mêmes, ils le répètent, c’est grâce à la police que la “république” tient ! Pourtant, ils savent très bien que le gouvernement est corrompu, que les scandales sont extrêmement nombreux, que les mises en examen n’ont jamais été aussi fréquentes mais malgré cela, ils sont tout contents de travailler dans des conditions lamentables, avoir des salaires misérables et se contenter de chèques cadeaux, de 6 % de remises pour faire leurs courses et continuer à voir le pays s’effondrer sous leurs yeux…
Un responsable syndical qui vole au secours d’agents reconnus coupables de violences policières. Toujours prompt à dénoncer “une justice laxiste” avec les délinquants, le secrétaire général du syndicat policier Alliance, Fabien Vanhemelryck, peut se montrer moins sévère lorsqu’il s’agit de ses collègues.
Selon un procès-verbal confidentiel révélé par le magazine “Complément d’enquête” (diffusé jeudi 1er décembre à 23 heures sur France 2), le syndicaliste a tout fait pour réintégrer deux agents de Pau (Pyrénées-Atlantiques) radiés de la police et condamnés à 15 mois de prison avec sursis pour violences volontaires en réunion sur un adolescent.
L’histoire commence entre les murs du commissariat de Pau, en octobre 2019. En pleine nuit, un mineur de 16 ans, alcoolisé et porteur d’une matraque, est arrêté et amené au commissariat. Agité, il insulte les policiers et tente de leur faire un croche-pied. C’est à ce moment-là que Lionel D. et Jean-Christophe V. se ruent sur lui. Alors que l’adolescent est menotté, assis sur un banc et ne représente aucun danger, ils lui assènent plusieurs gifles, des coups de poing, des coups de pied répétés. Ils le piétinent, l’insultent, lui crachent dessus, lui font une clé de bras. Jean-Christophe V. lui frictionne la tête au sol “à de nombreuses reprises”, selon le rapport des enquêteurs de l’IGPN. Le jeune homme aura un tympan perforé.
« Le jeune criait, appelait au secours »
“C’est d’une violence inouïe. [Ils] lui mettent des coups de pied dans la tête, ils veulent prendre l’armoire et lui jeter dessus”, confie un policier, témoin direct de la scène, interrogé par “Complément d’enquête”. “On avait l’impression d’être dans un film. On était scotchés, ça nous a scié les guiboles. Après, on s’est interposés devant le jeune qui criait, nous appelait au secours, qui nous demandait de l’aide. Il y a des choses qui marquent, dans votre vie. Et ça, ça en fait partie.”
Cette agression de treize minutes a été filmée par la caméra-piéton d’un autre policier et transmise à la justice. En juillet 2021, Lionel D. et Jean-Christophe V. ont écopé en appel de 15 mois de prison avec sursis, d’une amende, et d’une peine d’inéligibilité qui a entraîné leur radiation de la police. L’histoire semblait close, mais c’était sans compter sur l’intervention d’Alliance.
Au lendemain de leur condamnation, le syndicat lance une cagnotte “de soutien”, en interne, “afin de les aider dans cette période difficile”. “Merci pour la solidarité dont vous ferez preuve”, écrit le délégué syndical local dans son mail, dont “Complément d’enquête” s’est procuré une copie.
Après la condamnation des policiers, une cagnotte de soutien a été lancée par des responsables du syndicat Alliance. (FRANCE 2)
Puis Fabien Vanhemelryck, le patron du syndicat, s’implique en personne lors d’une réunion au sommet convoquée le 2 décembre 2021. D’un côté, les représentants de l’administration, de l’autre, les pontes des grands syndicats de police. Les échanges sont consignés sur procès-verbal. Ils débattent des cas de Lionel D. et Jean-Christophe V., qui souhaitent redevenir policiers.
Au début, l’administration s’y oppose en bloc. “Les faits sont graves et se déroulent en plus dans l’enceinte même du commissariat (…). Ces policiers n’auraient jamais dû avoir ce genre de comportement”, critique le directeur central de la sécurité publique, Laurent Mercier. “La réputation de la police nationale peut être mise en cause en cas de réintégration”, abonde Simon Babre, directeur des ressources et des compétences de la police nationale.
Une justice « intransigeante », déplore Alliance
Autre difficulté, de taille : les agents ont désormais un casier judiciaire. Or, pour être fonctionnaire de police, il faut un casier “qui ne soit pas incompatible avec l’exercice de ses fonctions”, selon la loi. “Il faut se poser certaines questions”, avertit Simon Babre. Mais Fabien Vanhemelryck balaie ces réticences. “La perte de la maîtrise de soi et l’excès d’énervement ne devraient pas contraindre à les radier. (…) Malheureusement, la justice a été intransigeante. (…) Ils sont bien notés, n’ont jamais eu de sanction. (…) Ils ont eu le courage de reconnaître les faits [et] se sont excusés auprès du mineur. (…) Je demande donc leur réintégration.”
La pression syndicale paie. Malgré ses réticences initiales, l’administration change d’avis et la réunion se conclut avec un avis favorable à leur réintégration. Depuis, après sept mois sans salaire, ces policiers ont retrouvé leur poste et exercent à la sécurité publique de Pau. Sollicités via leur avocate, ils n’ont pas répondu à nos demandes d’interview.
“Les faits ont été considérés comme une erreur de parcours isolée”, assure aujourd’hui le ministère pour expliquer ce revirement. Simon Babre (devenu entre-temps préfet de l’Eure) n’a pas répondu à nos questions. Chez Alliance, Fabien Vanhemelryck tire une fierté d’avoir sauvé ses adhérents de la révocation. “Bien sûr qu’ils ont leur place dans la police, sinon je ne les aurais pas défendus. Je peux vous le dire droit dans les yeux, à 400%, à 500% si vous voulez ! Pourquoi ? Parce que ces agents ont été sanctionnés. En effet, ce qu’ils ont fait, ce n’est pas nécessaire, c’est condamnable et ils ont été condamnés. En effet, nous nous devions, à Alliance, de les défendre.”
Interrogé par “Complément d’enquête”, Frédéric Péchenard, ancien directeur général de la police nationale, assure qu’il les aurait “probablement révoqués”. “Bien sûr qu’on est là pour défendre les policiers, mais pas quand ils font n’importe quoi. La violence, elle peut être légitime, auquel cas il faut défendre les policiers. Soit la violence est illégitime, et dans ce cas, il faut les sanctionner.”
Regardez ce numéro de “Complément d’enquête”, intitulé “Police : quand les syndicats font la loi”, jeudi 1er décembre à 23 heures sur France 2, ainsi que sur franceinfo.
Photo d’illustration : Le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale, Fabien Vanhemelryck, le 19 mai 2021 lors d’une manifestation de policiers devant l’Assemblée nationale, à Paris. (MAXPPP)
Hugo PuffeneyFrance Télévisions
1er décembre 2022