Là encore, ils vont commercialiser leur monstre génétique 20 ou 30 ans avant de l’arrêter et après avoir constaté les dégâts sur la santé des consommateurs. On en a déjà parlé il y a maintenant 10 ans grâce aux travaux de Marie-Monique Robin et son excellent Le monde selon Monsanto, aussi bien le documentaire que le livre : les OGM sont définitivement dangereux pour la santé et n’ont aucun intérêt économique (pas de rendement supérieur au naturel, pas de résistance spécifique…) !
Le premier saumon transgénique vient d’arriver sur les tables canadiennes.
C’est la première fois qu’un animal génétiquement modifié est commercialisé, même si l’entreprise américaine travaille sur cette production depuis au moins deux décennies. Aquabounty en aurait déjà vendu près de cinq tonnes en filets au Canada.
Pour l’instant, on ignore à qui cet aquaculteur a vendu ce fameux saumon OGM. Une chose est sûre, les principales chaînes de distribution alimentaire du Canada jurent la main sur le cœur qu’elles ne vont pas vendre ce genre de saumons à leurs consommateurs. Les géants de l’alimentation préfèreraient qu’un étiquetage approprié permette aux acheteurs de savoir qu’ils font leurs sushis ou leurs papillotes de saumon avec un poisson dont les gènes ont été modifiés.
Or, pour l’instant, le Canada constitue l’un des seuls pays dans le monde qui n’exige pas ce type d’information. Même les Etats-Unis, pourtant généralement favorables aux OGM pour les céréales, exigent des producteurs d’apposer une étiquette sur les animaux génétiquement modifiés. Voilà pourquoi ce fameux saumon Aquadvantage se vend au Canada et pas au sud de la frontière.
Une croissance plus rapide
Grosso modo, il s’agit d’un saumon Atlantique classique, comme on en retrouve dans les rivières ou les élevages canadiens. À une différence importante près : il dispose d’un gène du saumon chinook, une espèce qui se retrouve surtout sur la côte ouest du Canada et en Alaska. Intégrer une partie d’une autre espèce a permis à Aquabounty d’obtenir un saumon qui atteint sa taille adulte en deux fois moins de temps que les saumons de l’Atlantique.
Actuellement, les œufs de saumon viennent de bassins sur l’Ile du Prince-Edouard dans l’est du Canada. Puis les jeunes saumons sont élevés au Panama. Selon l’Agence canadienne des aliments, ce poisson serait aussi sain et nutritif que les autres, que ce soit pour la consommation humaine ou animale.
Méfiance des consommateurs
Selon un sondage effectué récemment, six Canadiens sur dix se méfient des aliments génétiquement modifiés. Même si la plupart du maïs produit dans le pays vient de semences OGM, il s’agit d’une céréale surtout destinée au bétail. Les épis de maïs que les gens mangent grillés ou bouillis ne sont pas génétiquement modifiés.
En revanche, le manque d’étiquetage pose problème. On peut très bien imaginer que le maïs utilisé dans les […]
RFI – Correspondant à Montréal