C’est ce que l’on appelle la rançon du progrès et cela nous invite à être dubitatifs et sceptiques devant toute nouveauté liée à ce que l’on nomme le modernisme. Si le côté pratique d’un tel gel ne fait aucun doute, car permettant de se laver les mains en dehors de chez soi et sans eau, les inconvénients, voire les dangers auxquels expose cette habitude méritent d’y réfléchir avant de se laisser séduire et de s’abandonner à cette pratique. Rien que de parcourir la liste des effets néfastes donne le tournis. À bon entendeur, salut ! …
Une nouvelle étude scientifique révèle que ce désinfectant favoriserait l’absorption par la peau de bisphénol A.
Pour certains, le geste est devenu presque obsessionnel, à la limite du TOC. À peine a-t-on effleuré un objet inconnu ou une barre de métro un peu grasse que l’on sort notre petit flacon de gel hydroalcoolique pour se laver les mains en vitesse. Les accros du gel antibactérien pourraient bientôt voir cette pratique d’un autre œil après l’étude menée par les scientifiques de l’université du Missouri (États-Unis) et publiée dans la revue scientifique Plos One.
Le gel hydroalcoolique dangereux pour la santéSelon cette étude, l’utilisation régulière de ce désinfectant permettant de se laver les mains sans eau aurait des effets néfastes sur la santé. Les solutions hydroalcooliques pourraient engendrer “des irritations, des allergies, un état de somnolence ou au contraire agitation, des vertiges et des nausées, vertiges et même un état ébriété chez les enfants.” Pire encore, le gel antibactérien favoriserait l’absorption du bisphénol A dans le corps humain, un perturbateur endocrinien contenu dans de nombreux emballages. Le bisphénol A peut entraîner une baisse de la fertilité chez les hommes, un risque de fausse couche chez les femmes et dans les cas les plus graves, des cancers.
Deuxième étude alarmante sur le gel antibactérien Cette étude des chercheurs de l’université du Missouri sur les risques de ce type de produit n’est pas la première du genre. En 2013, l’association Santé Environnement France (ASEF) avait déjà alerté l’opinion sur les dangers des gels antibactériens et sur les matières qu’ils contiennent. Le triclosan et le triclocarban engendreraient une résistance bactérienne et même provoquer des dérèglements hormonaux. Rappelons que la même année, le ministère de la Santé conseillaient l’usage des gels hydroalcoolique afin de lutter contre les épidémies de grippe et de gastro-entérite.
Par Sebastien Veyrier, 24Matins.fr –