Il est vrai qu’elle va être jugée par un tribunal mais il est néanmoins légitime de se poser la question de la lenteur assez ahurissante de la justice française puisque cette affaire de corruption date de 2013 ce qui est très long, aussi bien pour un innocent que pour un coupable. C’est tellement long que l’on oublie les affaires et que l’on n’a pas de suivi médiatique. Il faut dire également que ce n’est pas la première personne de cet éminent corps d’état impliquée dans de sales histoires…
Dominique-Claire Mallemanche, sous-préfète à Grasse de février 2011 à mai 2013, est renvoyée cet automne devant le tribunal correctionnel de Nice.
Le parquet reproche à l’ancienne sous-préfète, alors qu’elle était dépositaire de l’autorité publique, des délits de “corruption passive, sollicitation ou acceptation d’avantages”.
Quatre autres personnes dont son ex-mari et deux chefs d’entreprises de la région seront également jugés à ses côtés.
Après une brillante carrière dans le privé, cette énarque de 59 ans, aujourd’hui à la retraite, avait choisi de rejoindre la fonction publique. Grasse était son tout premier poste.
UNE SOUS-PRÉFÈTE ANTICONFORMISTE
Un juge d’instruction niçois qui enquêtait sur un trafic de drogue avait intercepté des conversations téléphoniques mettant en cause la probité de la sous-préfète. Une enquête avait lors été confiée à la section financière de la PJ de Nice.
La sous-préfète, décrite comme charismatique et anticonformiste, est accusée d’avoir sollicité 200.000 euros en échange de l’autorisation de construction d’une piste d’accès pour les pompiers, à la demande du propriétaire du Mas d’Artigny, un hôtel de luxe situé entre Saint-Paul-de-Vence et La Colle-sur-Loup.
La modification du plan local d’urbanisme permettait au propriétaire d’étendre la surface constructible. Des accusations que Dominique-Claire Mallemanche réfute.