Voici un énième ouvrage réalisé par un médecin, Le scandale du dépistage du cancer de la prostate, qui dénonce le dépistage systématique du cancer de la prostate, car selon lui les effets secondaires d’un tel dépistage sont désastreux. Il parle de 300 000 hommes devenus impuissants suite à des traitements inutiles. Nous conseillons à toutes les personnes se retrouvant face à cette problématique de lire ce livre afin d’avoir toutes les informations nécessaires à la prise d’une décision éclairée et ne pas laisser la peur dicter leurs choix.
Nous avions déjà parlé de ce très gros problème sanitaire dans une conférence réalisée par le Docteur Nicole Delépine, Le cancer un fléau qui rapporte, à Marseille et que vous pouvez revoir ci-dessous :
https://www.youtube.com/watch?v=jEHx5N_vZHc&t=4s
Christophe Desportes, médecin généraliste à Fouesnant, condamne le dépistage du cancer de la prostate quasi systématique.
Il publie un deuxième livre sur ce sujet, témoignages à l’appui.
Dans un ouvrage intitulé Le scandale du dépistage du cancer de la prostate, Christophe Desportes, médecin généraliste à Fouesnant (Finistère), met en cause la généralisation de cet examen. D’après lui, près de 300 000 hommes sont impuissants « pour rien » à la suite des traitements.
Pourquoi écrire ce livre six ans après votre premier ouvrage sur le même sujet ?
Parce que rien ne change. D’abord, il faut rappeler que la Haute autorité de santé ne conseille pas ce dépistage. Voici ses termes précis : « Les connaissances actuelles ne permettent pas de recommander un dépistage du cancer de la prostate de façon systématique. » Pourtant, en France, 71 % des hommes de 50 à 69 ans, et 90 % des patients entre 65 et 79 ans, ont accepté de faire des tests entre 2012 et 2015. Ces examens débouchent sur des traitements lourds qui ont de graves conséquences. Alors que le taux de mortalité reste figé depuis 1995. Il est d’environ 9 000 morts par an.
Pourquoi les médecins recommandent presque systématiquement ce test à leurs patients ?
Le point de départ est une fausse évidence qui dit que « quand on dépiste, on guérit mieux ». En partant de ce principe erroné, les urologues se sont engouffrés dans la faille. La Haute autorité de santé déconseille le dépistage systématique mais laisse la possibilité d’un dépistage individualisé. Le patient fait confiance à son médecin. Or, les médecins sont formés pour dépister et soigner, pas pour accompagner les patients et les aider à vivre mieux.
Quelles sont les conséquences de ce dépistage ?
À la suite du traitement, 300 000 hommes sont devenus impuissants pour rien. C’est le sous-titre de mon livre. Parmi eux, 150 000 sont devenus incontinents. Vous imaginez toutes ces vies brisées. Je suis médecin généraliste et j’ai été régulateur au Samu pendant dix ans. J’en ai croisé des hommes souffrant de dépression ou d’infections à répétition après les traitements. Dans le livre, je cite le témoignage de Jacques, qui vit avec une sonde et qui n’a plus de vie sexuelle. Quand on fait une biopsie, on trouve souvent des cellules cancéreuses. Plus on vieillit, plus on en a. Mais le problème c’est que, dans la majorité des cas, ces cellules ne se seraient pas développées.
Vous dénoncez une « spirale de la crainte ». À qui profite-t-elle ?
Il ne s’agit pas de faire le procès des généralistes ou des urologues. Mais on peut s’interroger devant tant de persistance, alors que cette pratique est contestée en France, en Angleterre, aux États-Unis, au Canada… Des études internationales démontrent l’inutilité du dosage des PSA (prostate specific antigen en anglais). L’Organisation mondiale de la santé ne le recommande pas non plus. Pourtant, les cliniques continuent de s’équiper et la chirurgie robotique se développe. Chaque année, la Sécurité sociale rembourse plus de 60 000 biopsies, 20 000 prostatectomies, des dizaines de milliers de radios. Tout cet argent gaspillé alors que les urgences sont saturées et que les maisons de retraite manquent de personnel. C’est grave.
Lucile Vanweideveldt – Ouest France
Le scandale du dépistage du cancer de la prostate, de Christophe Desportes, Éditions Pascal, 112 pages, 15 €. Séance de dédicace, ce samedi, à 11 h 30, chez Hubert à Beg-Meil (Fouesnant).