Agnès Buzyn qui ne pouvait être accueillie autrement, aurait dû s’y attendre, tant les personnels de santé n’ont cessé, ces derniers temps, de clamer leur ras le bol. C’est en immersion totale, en effet, que l’on peut prendre le pouls d’un secteur quelconque et la ministre qui aurait dû prendre et répéter cette initiative avant la faillite totale du système, pour mettre le holà à une dégradation inquiétante, palpable chaque jour un peu plus, a dû être exfiltrée par une porte dérobée pour échapper à la hargne de ses poursuivants. Triste tableau où l’on ne peut que constater l’incapacité des gouvernants à redresser la barre et améliorer le quotidien des administrés.
La ministre de la Santé, poursuivie dans les couloirs par des manifestants, a dû être exfiltrée de l’hôpital Saint-Louis.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a été chahutée vendredi à La Rochelle, poursuivie dans les couloirs des urgences par des manifestants, lors d’une visite à l’hôpital Saint-Louis, un des services d’urgence pour lesquels un budget de rénovation ou d’agrandissement est prévu, a-t-elle assuré.
« Je suis venue ici parce qu’il y a beaucoup de personnel en grève, du personnel qui donne de la voix », a indiqué la ministre, accueillie devant l’entrée des urgences par un piquet de grève, et diverses banderoles clamant « Buzyn, stop au buzyness ! », « Urgences à l’agonie », ou « Pour être soignés, prenez la journée ! »
La ministre exfiltrée
Les manifestants, environ 150, des grévistes du groupe hospitalier de La Rochelle-Rochefort, mais aussi du personnel d’aide médicale d’urgence de départements voisins, ont joué au chat et à la souris avec la police, la débordant en partie, pour suivre Agnès Buzyn dans les couloirs des urgences, en lui criant des slogans : « Des moyens pour l’hôpital ! », « L’hôpital n’est pas à vendre ! », « Hôpital en colère ».
Au terme d’une visite de près de deux heures, la ministre a été exfiltrée par une sortie arrière de l’hôpital, a constaté l’AFP. Auparavant, elle avait rappelé aux représentants des grévistes, et devant la presse, les mesures d’urgence annoncées en juin « pour aider [les services d’urgences] cet été à recruter du personnel », et les « primes de risque » dès juillet, ainsi qu’une « prime de coopération » avec les médecins pour infirmiers et infirmières « faisant gagner du temps d’attente aux urgences ».
100 000 postes manquants selon FO
« Et puis il y a un budget dédié à la réhabilitation d’un certain nombre de services d’urgences. Beaucoup sont trop petits…
Photo d’illustration : la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a reçu un accueil mouvementé aux urgences de l’hôpital Saint-Louis à La Rochelle. LP/Frédéric DUGIT
13 juillet 2019