Y a un truc que je pige pas. Cet acharnement hystérique contre Benjamin Netanyahu, vous ne trouvez pas ça louche ? Vous n’allez pas me traiter de collabo parce que je pose une question ?! Ça suffit la terreur intellectuelle ! Vous le savez, je n’aime pas le fanatisme. Alors essayons d’y voir clair en toute sérénité. Et pas de paranoïa s’il vous plaît. On peut déjà noter raisonnablement que Benjamin a toujours gardé le même cap, sans jamais retourner sa veste, ce qu’on ne peut quand même pas lui reprocher. Le courage d’aller jusqu’au bout de la logique est si rare de nos jours, et devrait susciter l’estime plutôt que la condamnation hystérique. En toute objectivité, ça faisait longtemps qu’un philosophe en acte n’avait foulé cette bonne vieille Terre ; Benjamin est à l’évidence ce philosophe en acte, un philosophe-roi, et c’est ça qui est formidable, en toute objectivité. La philosophie de Benjamin est donc déjà formidable. Vous vous demandez sans doute quelle est cette formidable philosophie de Benjamin, eh bien j’y viens, si vous me laissez en placer une. C’est tout simple, d’une simplicité biblique, car Benjamin est un exégète, voici donc sa philosophie : détruire le gène antisémite des Goyim en génocidant les Goyim en général et les Palestiniens en particulier, et les Gazaouis singulièrement. Vous voyez, c’est limpide, précis et sans chichi, mais surtout logique. Évidemment que Benjamin arrêtera tout lorsque la science aura trouvé ce gène de l’antisémitisme pour le modifier, non mais vous croyez quoi ? Cela va sans dire. Allez, ne boudons pas notre plaisir d’avoir le privilège de vivre dans la même époque que ce grand philosophe-roi, et ses très glorieux lieutenants, Jilwilyam, Meyer, Ruth, Apolline, Éric, Christian, Yaël, Gérard, Elie, Tomer, Enrico, Franck… Ah, l’humanité est bénie, putain de merde ! Vous voulez que je vous dise, eh ben je vais vous le dire, tous les chefs d’État du monde sont jaloux de ce grand homme parce qu’ils ne peuvent pas en faire autant. Oui, vous m’avez bien compris. Non, je ne me tairai pas. Regardez-les, ces jaloux, l’accabler de toutes les condamnations parce qu’il bombarde des nourrissons et des maternités, la belle affaire. Ah ces mesquins, qui n’hésitent pas à préciser encore qu’il s’agit de bombes au phosphore blanc. Vraiment mesquin. Je ne relèverai pas. Ces minables en viennent à réclamer une condamnation par la justice internationale… Non mais on est chez les fous. De toutes façons, le gène du terrorisme contenu dans les chromosomes palestiniens doit raisonnablement être détruit, chez les adultes comme chez les bébés palestiniens donc. Pour le bien de tous, comprenez-le bien. En attendant que la science puisse modifier ce gène, bien-sûr. Quoi, vous n’allez quand même pas contester la science ! Allons, soyons sérieux. J’en parlais ce midi avec la délicieuse Véronique Jeunesse et l’exquis Philippe Caveryvière, qui m’ont gentiment invité chez Ducasse, et qui ont eu la charmante attention de me promettre un bon poste à Radio France. À la fin de ce succulent et copieux repas, la vérité m’est apparu entre le fromage et le dessert à la liqueur : ces Palestiniens agonisant dans leur sang qui contrarient l’empereur Bibi commencent vraiment à nous faire chier. « Il faut faire quelque chose ! », dis-je avant d’attaquer le champagne. Et l’idée vint avec mes amis Véronique et Philippe d’organiser une grande marche pour dénoncer ces ignobles colons palestiniens qui volent les terres et les biens des Juifs de Judée, une belle et grande marche fédératrice et chaleureuse pour dénoncer l’insupportable colonialisme des Palestiniens, et pour sauver la civilisation la vraie. Une marche pour l’humanité, oui, c’est ça. Véronique me chuchota à l’oreille, entre le cognac et le whisky, qu’on aurait le soutien de Bibi himself. Ce grand homme a bien raison de vous ignorer, de vous mépriser, de mépriser la plèbe. Car la plèbe est méprisable, Goyim ou pas Goyim. Et tout ce qui n’est pas Netanyahu est la plèbe, maudite plèbe avec qui il ne faut surtout pas parler, sauf si elle a des idées pour faire du flouze facilement, comme ce génial Arnaud Mimran avec sa fraude magistrale à la TVA sur les quotas de carbone, sacré Arnaud, qui, désormais anobli par son génie, ne fait plus partie de la plèbe. Mazel Tov ! Rendre des comptes à la plèbe est un signe de faiblesse, et le grand Bibi méprise la faiblesse. Maîtriser la force pour mépriser la faiblesse, tel est le crédo du prophète Netanyahu. Non mais y en a marre à la fin. La force doit triompher et elle triomphera, avec ou sans couches Pampers. La force ou la mort. Les tapettes qui vénèrent la faiblesse et le blabla lénifiant du droit international n’en succomberont pas moins à la force décomplexée de Bibi, je vous le dis. La force a toujours raison, comme on a toujours raison de prendre du vin blanc avec la langouste. Avec ce grand sage visionnaire, et un peu de caviar, nous entrons dans une nouvelle ère. L’ère de la force totale, de la brutalité débridée qui n’aveugle pas, qui éclaire au contraire, qui rassure, qui consolide, qui rayonne, qui réjouit, qui régale, qui fait du bien, quoi. La philosophie solaire de Netanyahu ne peut que apaiser et consoler les coeur meurtris ; que ne l’enseigne-t-on à l’université, au lieu d’enseigner les élucubrations de ce benêt de Pascal. Pas drôle du tout. Tiens, en parlant de drôlerie, nous avons eu un de ces fous rires avec Véronique, quand Philippe a confondu le homard et la langouste !… Vraiment très drôle. Nous avons tant souffert de l’égoïsme épouvantable des Palestiniens qui veulent s’accaparer le monde, le cosmos, l’univers… La puissante charité de Bibi en viendra à bout avec son élégance naturelle et son art de la négociation infaillible. Benjamin pour mille ans ! L’ingratitude vit ces dernières heures, place à la générosité et au Chivas Regal. Avec des glaçons, s’il vous plaît. Écoutez bien, comme le prophète Esaïe avait annoncé la venue du Christ et son sacrifice, je vous annonce que Benjamin est le dernier des prophètes juifs. J’en ai ma claque de ces Français qui ne veulent pas mourir pour Israël, et qui de surcroît dénoncent l’État profond qui soutient Israël. Ces dénonciateurs acharnés de l’État profond commencent à me courir sur le haricot, surtout après la langouste sauce gribiche ; n’est-ce pas dans l’ordre des choses que les plus rusés dominent les moins rusés ? Non ? J’ai loupé un épisode ? Faut me le dire. Vous voudriez que les plus fortement rusés se privent de leur ruse pour avantager les plus faiblement rusés ?!… Mais dans quelle dimension parallèle vivez-vous ?… Revenez à la raison et arrêtez de nous emmerder, surtout après un aussi bon repas. Disons la vérité à la fin, la France n’a plus de sens, si tant est qu’elle en ait jamais eu un jour ; le seul sens de la vie c’est Israël et son arsenal nucléaire. Que ça vous plaise ou non, la France ne sera libérée que lorsqu’elle se consumera intégralement pour Israël et qu’elle accueillera dans les ruines de son ingratitude des millions de Palestiniens pour libérer Israël. Imaginez ce que ferait l’État profond avec le sang de milliards d’individus versé pour Israël…, eh ben il en ferait des merveilles ! Israël est le roi du monde, fascinant et subjuguant le monde par le courage de sa liberté, la force de sa conviction admirable, sa conviction que sa ruse viendra à bout de tout ce qui met en péril son existence, et viendra à bout de la mort elle-même. Israël vaincra la mort, bande de blaireaux. Vous pouvez brandir la liste d’Epstein, ça n’y changera rien. Israël est le nom secret de l’univers qui résonne dans les entrailles de la matière et dans les meilleurs restaurants. Vous ne voulez pas comprendre ? Bon, je ne peux plus rien pour vous, et je dois y aller, j’ai un dîner en ville, avec Meyer et Éric. Je vous enverrai des photos.
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