« Celui qui combat des monstres doit prendre garde à ne pas devenir monstre lui-même. Et si tu plonges longuement ton regard dans l’abîme, l’abîme finit par ancrer son regard en toi », disait Nietzsche. J’ai longtemps combattu les idées des monstres à la tête de notre monde, leur projet, leur idéologie… j’ai longtemps combattu le pire du pire de l’humanité en m’astreignant à cette prudence nietzschéenne, cherchant patiemment à élucider la dialectique négative de ces démons, à pénétrer le saint des saints de la phénoménologie de l’esprit pervers, à déceler le nadir de leur bestialité diabolique.
Autrefois, le pire du pire de l’humanité était honni, maudit, banni, condamné, flagellé, humilié, livrée à la vindicte publique, la lie de la lie de l’humanité était rossée, bastonnée, fouettée, écrasée dans la boue, abattue, jetée dans le gouffre. Aujourd’hui, la lie de la lie de l’humanité dirige le monde, reçoit tous les honneurs, possède toutes les richesses et impose au monde ses désirs abominables en guise de valeurs morales. Il semblerait que tout ait été accompli. Cependant, la lie de la lie de l’humanité ne veut pas en rester là, sa revanche, sa vengeance est inextinguible, elle voudrait asservir définitivement l’humanité après en avoir éliminé le surnuméraire… l’asservir et la soumettre aux avidités les plus criminelles, les plus tordues émanant de cette lie de la lie de l’humanité. Les apôtres de l’abjection voudraient la faire triompher dans tous les cœurs des hommes et des femmes. Ils voudraient vaincre toute résistance – cette résistance qu’on appelle la conscience humaine -, faire triompher définitivement l’abomination en défiant toute idée du bien, faire de l’abomination la loi humaine universelle au nez et à la barbe de toute idée de vertu, faire de la plus épouvantable déchéance le plus brillant triomphe, et du plus profond égarement la plus grande félicité… en un mot, faire triompher l’Enfer sur Terre en le faisant passer pour le Paradis,… aller jusqu’au bout de l’inversion, de la subversion, de la perversion… faire de la perversion la valeur universelle, le principe fondateur de la société humaine mondiale… faire de la perversion la loi du monde… et qualifier ceux qui s’y opposent de fascistes plein de haine et de tyrannie contre l’humanité… ! L’humanité perverse est désormais définie comme l’humanité libre, la seule humanité libre et donc la seule légitime à définir les droits de l’humanité… ! Le salut est désormais dans la perversion, la corruption…, pour résorber les désastres liés à la corruption on injecte encore plus de corruption !
En psychanalyse, la perversion est définie comme la destruction de toute limite à la jouissance… de tout limite morale… « Jouir sans entraves », proclamait-on dans les rue de Paris en mai 1968 en guise d’appel libérateur au progrès de l’humanité… Appel qui se répandit comme la peste avant de parvenir au Pouvoir… Ainsi donc, en modernité occidentale, l’horizon du progrès soutient la jouissance qui n’est entravée par aucunes limites morales. La seule valeur morale acceptable serait donc celle qui précisément promeut la jouissance sans limites aucunes, la jouissance de la transgression, l’ivresse de la destruction. Jacques Attali, qui prête à usure aux enfants pauvres de Bogota, définit exactement la transgression comme le moteur du progrès, définissant ainsi la perversion comme le progrès ultime. Voyons bien que l’ivresse de la destruction procède d’une illusion de libération ; détruire le corps, par exemple, ne nous libère pas pour autant du corps… On ne se libère du corps, de la chair, que par une longue ascèse où l’esprit apprend justement à distinguer l’illusion de l’être… la chair étant une profusion d’illusions…
Si l’ivresse de la destruction devient le principe de la société humaine alors l’aboutissement final de cette ivresse est la destruction totale de l’humanité, de ce qui fait l’humanité, de ce qui différencie l’homme de l’animal : la conscience, l’esprit, la réflexion, la compréhension, les scrupules moraux, les remords, l’amendement, le repentir, l’expiation, les œuvres, la fidélité… Au bout du compte, la destruction totale de l’humanité ne peut que conduire à l’effondrement complet de toute société humaine. Le projet de la lie de la lie de l’humanité, le projet des mondialistes de bâtir une société humaine mondiale fondée sur la perversion est donc vouée infailliblement à l’effondrement, mais ils n’en ont cure, imposant obstinément leur droit inaliénable à la destruction comme le sceau de la liberté. Pourtant, rien ne peut être construit sur le principe de destruction, c’est l’évidence logique la plus élémentaire. Mais les mondialistes nient l’évidence, leur mauvaise foi nourrit le gouffre sans fond de leur orgueil insatiable, ils ne semblent avoir aucune loi morale en eux, cette loi morale que Kant pensait universelle, en chacun de nous… En vérité, la lie de la lie de l’humanité est dépourvue de loi morale en elle, la lie n’a pas de loi, et n’ayant aucune loi en elle, elle ne peut en respecter aucune venant d’autrui, d’une communauté, d’une société, d’un groupe humain quelconque, ni aucune loi de la nature non plus. Pour la lie de la lie de l’humanité, toute loi n’est faite que pour être transgressée, comme l’affirme Attali ; la perversion est leur seule loi, si tant est que le mot « loi » convienne ici.
La lie de la lie de l’humanité n’a finalement qu’un seul projet : détruire intégralement et définitivement la loi morale kantienne, la qualité morale et spirituelle qui fait que l’être est humain, et ce, par tous les moyens, et par la science tout particulièrement, la science libre, nullement entravée par une quelconque loi morale… la destruction scientifique de toute loi morale déchaînera ainsi complètement la science et fera d’elle le fer de lance de la perversion mondialisée… vouée inéluctablement à l’effondrement, qui entraînera dans sa chute la majorité de l’humanité, sidérée par cette monstruosité téméraire, où la perversion devient d’abord une science avant que la science elle-même devienne une perversion. Autrefois, les hommes de science étaient émerveillés par l’harmonie de la nature et tentaient d’en connaître les lois pour permettre à l’humanité de vivre en harmonie avec cette nature en en respectant les lois, aujourd’hui la lie de la lie des êtres vivants, émerveillée par son orgueil incommensurable, s’est emparée de la science qui cherche désormais à connaître les lois de la nature non pour les respecter mais pour les contourner, les détourner, les abolir, les détruire, et en particulier cette grande loi de la nature qu’est la mort… la lie de la lie de la vie voudrait être immortelle… ne pouvant se libérer de la chair périssable, la lie de la lie de l’esprit tente de la rendre impérissable, vainement… la promesse millénaire du Serpent se mord ainsi la queue de ses illusions pourrissantes…
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