Pour revenir sur cette affaire d’accident causé par une conductrice qui serait consommatrice d’un somnifère, il faudrait que les gens comprennent qu’un très grand nombre de patients prennent des médicaments qui contre-indiquent totalement la conduite de véhicules ou d’engins. Il est imprimé sur les boites le triangle rouge avec la voiture à l’intérieur et pourtant beaucoup prennent ces drogues pharmaco-chimiques sans prendre aucune précaution concernant la conduite de voiture ou d’engins de chantiers…
La conductrice du car impliquée dans l’accident mortel de Millas en décembre 2017 prenait depuis plusieurs années un somnifère, l’Imovane®, dont la prescription est normalement très encadrée.
Les révélations de franceinfo sur l’accident de Millas, en décembre 2017, montrent que la conductrice du bus qui a percuté un train, prenait un somnifère depuis sept ans. Quels effets ont pu avoir ce médicament, pris au long terme, sur le comportement de cette femme, mise en examen dans l’accident qui a fait six morts ?
Quelle pathologie soigne le médicament ?
La zopiclone commercialisée par le groupe français Sanofi sous le nom d’Imovane® est « un hypnotique, un médicament donné pour traiter les insomnies », précise Béatrice Clairaz, pharmacienne et présidente du syndicat des pharmaciens des Hauts-de-Seine. Il se présente sous la forme d’un comprimé de 3,5 mg ou d’un comprimé sécable de 7,5 mg, selon les données publiques de la base des médicaments du ministère de la Santé. Ce médicament contre les troubles du sommeil, réservé à l’adulte, est prescrit pour de l’insomnie occasionnelle ou transitoire. Le dosage le plus faible est « plus particulièrement adapté au sujet âgé de plus de 65 ans et aux populations à risque ».
Quelle durée pour le traitement ?
Selon la fiche présentée par le ministère de la Santé, dont les recommandations ont été mises à jour le 20 décembre 2018, « le traitement doit être aussi bref que possible ». La durée dépend de l’origine des troubles du sommeil du patient. De façon générale, « il ne doit pas excéder quatre semaines, y compris, la période de réduction de la posologie », précisent les données. Si la prise du somnifère est liée à une insomnie occasionnelle, comme du décalage horaire lors d’un voyage, la prescription conseillée est de « 2 à 5 jours ». Elle peut aller de « 2 à 3 semaines », en cas d’insomnie transitoire. Ce peut être dans le contexte d’un événement grave vécu par le patient.
Si une prolongation est nécessaire, elle « ne doit pas avoir lieu sans une réévaluation de l’état du patient, puisque le risque d’abus et de dépendance augmente avec la durée du traitement ».
Quels sont effets secondaires ?
Des altérations des fonctions psychomotrices peuvent apparaître dans les heures qui suivent la prise du somnifère. « Le risque d’altération des fonctions psychomotrices, dont l’aptitude à conduire, augmente » s’il est pris « moins de 12 heures avant d’exercer une activité qui requiert une vigilance ou si la dose est supérieure à celle qui est recommandée ».
La notice précise que le patient doit être prévenu « de ne pas entreprendre d’activités dangereuses requérant une vigilance totale ou une coordination motrice telles que l’utilisation de machines ou la conduite de véhicules suite à la prise de zopiclone et en particulier durant les 12 heures suivant cette prise ».
Peut-on ignorer les risques de l’Imovane® ?
Le patient lui-même ne peut ignorer le pictogramme présent sur la boîte d’Imovane®. Dans la réponse de Sanofi, fabricant du médicament, au juge chargé du dossier, que franceinfo a pu consulter, le laboratoire explique que ce médicament « comporte un pictogramme rouge de niveau 3 considéré comme le niveau le plus élevé et équivalent à une interdiction de conduire ».
Le laboratoire joint également une photo de la boite d’Imovane® telle qu’elle est vendue en pharmacie, et sur laquelle est visible un triangle avec une voiture à l’intérieur sur fond rouge, accompagnée d’une mise en garde : « Attention danger : ne pas conduire ! »
Pictogramme figurant sur les boîtes de médicament. (DR)
Une prescription de deux ans est-elle possible ?
Ce que révèle franceinfo, c’est que le médecin généraliste de la conductrice du car lui a prescrit pendant deux ans ce médicament. « Les médecins peuvent prescrire par période de quatre semaines, quand ils revoient les patients, donc il n’y a pas d’interdiction, assure Béatrice Clairaz. Par contre, c’est vrai qu’on ne peut pas le prescrire plus d’un mois en une seule fois, ajoute la pharmacienne. » Le patient est obligé de retourner voir son médecin, qui réévalue, dit-elle et qui, s’il le juge nécessaire, peut renouveler cette prescription pour quatre semaines. « On peut effectivement envisager que la conductrice n’ait pas donné son métier à son médecin, mais cela paraît peu probable », souligne-t-elle.
La conductrice du car, au total, a pris ce médicament pendant sept ans. Cela pose la question de la dépendance et des effets multipliés par d’autres médicaments, selon Béatrice Clairaz. « Il faudrait essayer de faire un sevrage de manière progressive et de passer sur d’autres produits un petit peu moins embêtants, notamment dans ce contexte-là », souligne la pharmacienne. D’autant que la diminution de la vigilance peut être accentuée par d’autres médicaments, « comme les anxiolytiques ou les antihistaminiques contre les allergies », ajoute la présidente du syndicat des pharmaciens des Hauts-de-Seine.
Photo d’illustration : boîte d’Imovane. (FRED TANNEAU / AFP)
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