Il semble que Bernie et son avocat ne soient pas très gourmands ; à leur place, on demanderait 200 milliards d’euros et toute la région PACA à titre de dédommagement ! C’est la moindre des choses, car cet escroc a assez souffert comme ça… Il est évident qu’avant que cette affaire n’aboutisse en justice, les protagonistes seront morts et enterrés.
VIDÉO – L’homme d’affaires demande mardi à la Cour d’appel de Paris réparation pour la revente d’Adidas par le Crédit Lyonnais, qu’il accuse de l’avoir floué au début des années 1990.
Bernard Tapie a revu ses exigences à la hausse. L’homme d’affaire a demandé mardi à la justice entre 516 millions et 1,174 milliard d’euros en réparation du préjudice économique lors de la revente d’Adidas par le Crédit Lyonnais, qu’il accuse de l’avoir floué au début des années 1990. À ces montants, son avocat Emmanuel Gaillard a demandé à la Cour d’appel de Paris, d’ajouter un «préjudice moral et personnel», chiffré à 50 millions d’euros. Si elles étaient accordées, ces sommes excéderaient la sentence arbitrale de quelque 400 millions d’euros, dont avait bénéficié Bernard Tapie en 2008 mais annulée en février par la cour d’appel en raison des soupçons d’escroquerie l’entachant. Bernard Tapie est mis en examen avec cinq autres personnes dans ce dossier. La Cour d’appel de Paris doit aujourd’hui revoir l’affaire. Elle devra trancher deux questions principales: Bernard Tapie a-t-il été victime des agissements des sociétés du Crédit Lyonnais, comme l’assure sa défense, et peut-elle autoriser un déplafonnement du litige, comme il le demande? Ce plafond, avec lequel doit en principe statuer la Cour d’appel, a été fixé en 2007 à 295 millions d’euros pour le préjudice matériel, plus 50 millions pour le préjudice moral. Il doit toutefois être actualisé avec les intérêts légaux depuis le 30 novembre 1994. Les avocats du Consortium de réalisation (CDR), la structure chargée de gérer l’héritage du Lyonnais, contesteront mardi après-midi les exigences de Bernard Tapie, absent à l’audience. La décision devrait être mise en délibéré d’ici la fin de l’année.
Mardi, l’avocat de Bernard Tapie, Me Emmanuel Gaillard, a eu des mots très durs pour la banque publique et ses représentants: «Ce sont des génies malhonnêtes de la finance», qui auraient prémédité et organisé la «captation» de ses avoirs et prêté leur «main à un dessein politique», son élimination. Pour ses adversaires, Bernard Tapie était informé du montage et aurait été sauvé de la faillite par le rachat par le Lyonnais de ses parts dans Adidas. En décembre 1992, quand il décide de cesser ses activités économiques, Bernard Tapie paraît encore être au sommet. C’est aussi, selon la partie adverse, un homme quiest lourdement endetté. Un scénario que conteste Bernard Tapie. Quand bien même, il serait exact, il s’apparenterait à «de l’exploitation de l’état de nécessité», a plaidé Me Gaillard. D’après le camp Tapie, il y a donc eu tromperie, avec un montage conçu à l’avance dans l’objectif de capter la plus-value sur la vente d’Adidas, notamment par le biais des structures off-shore. Il y aurait eu déloyauté du Lyonnais, banque historique de Tapie, qui n’aurait pas respecté son obligation de conseil. Si ce scénario était choisi, le préjudice est de 516 millions d’euros. Mais l’ex-ministre à un deuxième grief: la mise en Bourse de la société à Francfort en 1995 qui la valorise à 11 milliards de francs et sur laquelle la banque touchera une rémunération. L’homme d’affaires assure qu’éclairé par le Lyonnais d’un projet de mise en Bourse, il l’aurait fait lui-même. Dans ce scénario, c’est 1,174 milliard que réclame Bernard Tapie.
Le Figaro.fr avec agences et I Télé