Bien sûr qu’il existe des ingérences politiciennes dans le déroulement de toute enquête ou procédure judiciaire concernant les personnalités importantes ou des affaires d’État ; croire l’inverse relève, au mieux de la niaiserie, voire de la psychiatrie. Ce qui est insupportable, c’est de tenter de faire accroire au peuple que tout est parfait et que le PNF fonctionne de manière totalement indépendante, alors qu’il est placé sous l’autorité du parquet général et du ministère de la justice !
En réalité, la situation est très simple, il faut séparer totalement ces structures afin de garantir l’indépendance du juge d’instruction. C’est exactement la même chose pour la police des polices ou IGPN, car si on veut une lutte efficace et indépendante contre les bavures policières, on ne peut pas accepter que ce soit la police qui se juge elle-même !
Le président demande à l’instance « d’analyser si le parquet national financier a pu exercer son activité en toute sérénité, sans pression ».
D’abord passés inaperçus, les propos de l’ancienne cheffe du Parquet national financier sur les « pressions » qu’elle dit avoir subies quand elle était en charge de l’affaire Fillon, en 2017, n’en finissent plus de secouer la classe politique. Après deux jours de polémique, l’Elysée a annoncé, vendredi 19 juin, qu’Emmanuel Macron saisissait « pour avis » le Conseil supérieur de la magistrature, dont la fonction est de veiller à l’indépendance des magistrats, afin de « lever tout doute sur l’indépendance et l’impartialité de la justice dans cette affaire ».
Les propos d’Eliane Houlette, qui a depuis quitté la tête du PNF, « ont suscité un émoi important » et « sont interprétés par certains comme révélant d’éventuelles pressions qui auraient pu être exercées sur la justice dans une procédure ouverte à un moment essentiel de notre vie démocratique », écrit l’Élysée dans un communiqué.
Selon la présidence, Emmanuel Macron a demandé au Conseil supérieur de la magistrature « d’analyser si le parquet national financier a pu exercer son activité en toute sérénité, sans pression, dans le cadre d’un dialogue normal et habituel avec le parquet général ».Une « pression très lourde »
Le 10 juin, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, Eliane Houlette avait affirmé avoir subi « un contrôle très étroit et une pression très lourde » du parquet général, sous l’autorité duquel est placé le PNF, et qui est lui-même sous l’autorité du ministère de la Justice.
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Photo d’illustration : Penelope et François Fillon au palais de Justice de Paris lors de leur procès pour des soupçons d’emploi fictif, le 10 mars 2020. (THOMAS SAMSON / AFP)
France Télévisions
19 juin 2020