COMMUNIQUÉ DE PRESSE
28 années ont passé depuis que des mains criminelles ont obéi à ceux qui ont planifié l’attentat abject du 21 août 1993 et ordonné de faire feu sur les deux véhicules transportant nos frères Abdellah KHALEF dit Kasdi MERBAH ex-négociateur des Accords d’Évian et ex-chef du gouvernement, Abdelaziz KHALEF médecin et notre neveu Hakim KHALEF, universitaire, accompagnés de Aziz NASRI et L’Hachemi AÏT-MEKIDECHE militants du MAJD, les cinq tués à Bordj-El-Bahri.
Cette opération commando a été menée par des éléments aguerris, lourdement armés et bien renseignés par un félon lui-même liquidé une année après.
À ce jour, aucune enquête véritable n’a été menée : pas de reconstitution de la scène de crime, pas d’étude balistique sur les victimes ni sur les véhicules, pas d’interrogatoire de témoins.
Une parodie de procès permettra de clore le dossier.
Nous n’avons cessé de demander sa réouverture, allant jusqu’à interpeller le procureur général de la Cour suprême, hélas en vain.
Nous avons demandé le témoignage de l’ex-président de la république Liamine ZEROUAL alors ministre de la Défense nationale dont nous savons qu’il était en contact permanent avec Kasdi MERBAH et qu’il suivait de près la progression de la mission informelle qui lui avait été confiée pour mettre fin à l’effusion de sang, au point d’avoir eu avec lui une communication téléphonique en Suisse à la veille de son retour au pays.
Son silence abyssal nous a confortées dans notre conviction, qui est aussi celle du peuple, qu’il s’agit d’un crime d’État, semblable à celui dont avait été victime, près de quatorze mois plus tôt, le Président Mohamed BOUDIAF.
Nous ne cesserons de revendiquer la vérité car nous ne pouvons adhérer à la vision dévoyée que se fait de la justice Farouk Ksentini quand il ose affirmer que « La raison d’état doit prendre le pas sur la justice due à tout un chacun.»
Des langues se sont déliées et des noms ont été avancés, mais rien n’y fait, rien ne bouge.
Dans le contexte actuel de la crise sanitaire et des incendies criminels ayant ravagé essentiellement la Kabylie et certaines régions du pays, nous ne nous faisons aucune illusion, d’autant que la crise politique profonde qui secoue l’Algérie ne laisse entrevoir pour le moment aucune lueur d’espoir. Ceux qui dirigent le pays n’ont pas su être à l’écoute du peuple et des revendications pacifiques du Hirak. Il en est pour preuve le taux d’abstention historique aux trois derniers scrutins.
La crise étant politique, la raison commande que la solution ne peut être que politique et c’est pourquoi nous appelons à l’organisation d’une conférence nationale élargie à même de mener un dialogue fécond et dégager de véritables solutions, des solutions pérennes pour la construction d’un État de droit.
L’Algérie doit se réconcilier avec elle-même, mais la réconciliation nationale ne saurait réussir et perdurer sans l’épreuve incontournable de Vérité et Justice.
Qu’Allah Tout-Puissant aide notre pays à se relever et à mettre fin au chaos !
Vive l’Algérie ! Gloire éternelle aux Chouhada !
S. KHALEF, M. KHALEF et D. KHALEF les 3 sœurs de Kasdi MERBAH.