Assis sur 500 milliards de dollars, l’entrepreneur Elon Musk est en quête de sens face à l’immensité de l’univers. Mais même face au cosmos infini, c’est encore l’esprit de l’homme qui donne du sens. Husserl avait bien décelé cette donation de sens par la conscience intentionnelle – suivant l’axe noético-noématique – soustendue par la conscience transcendentale, sans pour autant élucider l’origine de cette dernière. L’univers infini ne donne pas de sens. S’il y a une énigme, c’est bien cette donation de sens par l’esprit humain, et l’origine de cet esprit.
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Donner du sens, former des idées, c’est finalement exprimer des souvenirs. Toute la théorie des idées platoniciennes, la fameuse théorie de la réminiscence repose sur les souvenirs de l’âme. Oui, Platon croyait en l’âme.
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Au cinquième siècle avant le Christ, il y avait aussi des influenceurs, Empédocle, Anaxagore, Socrate… et pendant que l’épouse de Péricles, Aspasie, conviait Hérodote et Sophocle en prime-time, Praxitèle et Phidias faisaient le buzz à l’Acropole… Quant à l’humoriste Aristophane, il avait beaucoup d’abonnés.
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Pourquoi les hommes sont-ils condamnés à la dégénérescence… ? Parce qu’ils choisissent le chemin le plus facile. « Je ne suis pas un fanatique de l’escalier quand il y a un ascenseur », disait le grand philosophe Jean Yann. Le chemin le plus facile mène inexorablement à la pusillanimité, à la lâcheté, à la servilité, à la prostitution… aux hommes politiques… aux journalistes… aux influenceurs… Le chemin du vice est tellement plus facile que le chemin de la vertu.
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La patience est mère de toutes les vertus, et la facilité mère de tous les vices.
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Songez tout de même que si la guerre de Troie n’avait pas été rapportée par Homère mais par des journalistes, il n’y aurait pas eu de civilisation grecque, ni romaine, ni européenne… Je pense à quelque chose, si la guerre de Troie avait été rapportée par Charlie-hebdo… ?
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Carpe diem, écrivait Horace, cueille le jour…, profite du moment, dans la traduction populacière… Horace écrivait aussi : sapere aude… Ose savoir… devise des Lumières, et des franc-maçons… Ose manger du fruit de l’Arbre de science… Je traduirais plutôt sapere aude par : ose être sage, ose te gouverner toi-même…
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Il faut bien distinguer, me disait l’autre jour très justement un ami, entre « populaire » et « populacier ». Effectivement, le néoréalisme italien était populaire, et Hanouna est populacier.
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L’homme est une poussière emportée par le vent de la fatalité, mais une poussière capable de sagesse.
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L’hypothèse de l’âme est prouvée par les expériences de mort imminente, et tout particulièrement celle de Pamela Reynolds. Mais si certains scientifiques doutent encore, il y a aussi le phénomène de xénoglossie. Mais si certains scientifiques doutent encore, il y a aussi les aveugles de naissance qui rapportent des visions sous expérience de mort imminente. Mais si certains scientifiques doutent encore, il y a aussi les enfants ayant des souvenirs de vies antérieures, souvenirs vérifiés. Tous ces cas prouvent une certaine réalité, l’âme, qui n’est cependant pas mesurable. Mais des scientifiques doutent encore et affirment que les preuves doivent prouver du mesurable, car le réel c’est le mesurable, disent-ils. Ils postulent que le prouvable doit être mesurable, mais ce postulat est indémontrable. Et s’il existait une réalité non-mesurable… La science ne veut même pas se poser la question, elle l’exclut. Et cette exclusion est idéologique… La science est idéologique… l’idéologie la plus totalitaire de l’histoire de l’humanité. Une idéologie qui remonte à Sumer… à Caïn…
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Le temps n’est pas réductible au mesurable, le temps est l’horizon de l’être, l’horizon de la compréhension de l’être, disait Heidegger ; chez l’homme moderne, le temps est aliéné au mesurable, et tout le réel est aliéné au mesurable. Le réel n’est pas réductible à des équations mathématiques.
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Si le temps est l’horizon de la compréhension de l’être, alors la matière est le gouffre de la compréhension de l’être.
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En réduisant le réel au mesurable, au calculable, les sciences empiriques ne font pas que « arraisonner l’homme et la nature », comme disait Heidegger, elles finissent par réduire le sujet à un objet, le sujet humain pensant à un objet… c’est-à-dire détruire le sujet. En commençant d’abord par le réduire à un objet mathématique, à des équations mathématiques, en l’axiomatisant, comme le fit Alain Badiou. Mais le sujet pensant, la pensée n’est pas réductible à des équations mathématiques.
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« Les sciences ne pensent pas, elles calculent », disaient encore Heidegger, élève de Husserl. Oui, non seulement elles ne pensent pas mais elles détruisent la pensée du sujet humain, en détruisant celui-ci, en le réduisant à un objet, mesurable, calculable, contrôlable, réparable, augmentable et interchangeable… Et en le détruisant, elles détruisent le sens qu’il produit.
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La pensée véritable n’est pas la pensée vérifiable.
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En 1936, Husserl dénonçait déjà la naturalisation de la conscience, révélait déjà la crise des sciences européennes, la science aliénée à des modèles mathématiques… Elon Musk est l’un des derniers visages de cette crise.
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« Le monde sensible est le corrélât de la conscience », écrivait Husserl. Mais il faut aller plus loin. L’univers extérieur n’est qu´un reflet de l’univers intérieur.
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Et si l’Ereignis, c’était tout simplement le Christ.
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