Ceux qui sont en manque d’infini seront comblés par l’Infini. Et ceux qui sont avides de puissance sans limite seront écrasés sans limite par la puissance.
L’homme n’est pas un point d’arrivée mais un point de départ. Infini départ qui n’arrive jamais.
Il faut finalement abandonner cette idée d’accomplissement, qui induit le terme de quelque chose ; il n’y a pas de terme dans le déploiement, le don, telle l’éternelle éclosion d’une fleur de vie.
L’éternelle vie renaît de toutes les cendres et en renaîtra toujours, comme des fleurs desséchées plongées dans de l’eau brûlante y renaissent en arômes suaves.
D’où vient cette éternelle vie ? De nulle part. Où va-t-elle dans son intarissable déploiement ? Nulle part.
Dompter la solitude n’est pas une bataille épouvantable, il suffit simplement de faire tomber ce voile qu’est la solitude en le détachant délicatement de nos certitudes.
Cette extase évanescente et fugace qui retombe toujours au cours de la volupté charnelle nous indique que l’on doit chercher l’extase, la joie qui ne retombe pas.
L’ivresse de la volupté charnelle est l’ivresse d’une promesse, celle de nous faire pénétrer au cœur du cours du vivant. Promesse jamais tenue. Cette ivresse a même plutôt tendance à nous en faire sortir.
On tombe dans la solitude lorsqu’on sort du cours du vivant.
C’est par le don de soi qu’on chemine dans le cours du vivant.
Le don de soi ce n’est pas le don de ses certitudes !
Le cours du vivant court de l’identité vers l’altérité. Et de l’altérité vers l’identité.
Le don de soi fait fondre notre solitude aussi sûrement que la flamme d’une bougie en fait fondre la cire.
Que n’apprend-t-on dès le plus jeune âge cet art suprême et subtil du don de soi.
La liberté ne nous détruit pas si elle a un sens, et elle n’a de sens que dans le don de soi.
Le don de soi ne finit pas après que l’on se soit libéré de la solitude, il continue jusqu’à ce que l’on prenne conscience que c’est notre essence, si longtemps enterrée dans les douleurs de notre âme.
Qu’ont en commun les âmes ? C’est ce que cherche notre âme, dont le manque fait notre solitude.
La vie non-manifestée est bien plus intense que la vie manifestée. Tout comme la vie des coulisses est bien plus intense que les artifices de vie sur la scène.
L’âme reste vivante même si elle ne se manifeste pas, même si elle ne se met pas en scène.
La mystérieuse unité divine résout par un indicible amour la dualité de l’identité et de l’altérité.
« Dieu est une direction de l’amour », disait Rilke. Je dirais que l’amour primordial précède ce qu’on entend par Dieu, et que cet amour précède tout ce qu’on peut entendre par primordial.
Retenir la vie ou la laisser partir, se déployer à l’infini, embrasser l’horizon doré.
Retenir la vie, en tirer les plus infâmes profits, la souiller de vices et de perversions jusqu’à la faire mourir… Epstein… Israël.
L’usurier n’a pas de prise sur le poète, comme il en a sur l’humanité orpheline.
Désirer faire souffrir éternellement, le désir éternel d’Israël.
Combien d’infinis en nous ? Un nombre infini, le nombre de l’extase que reflète misérablement l’ivresse de l’ombre.
L’exil de l’âme s’achève comme la douceur d’un soir.
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