D’aucuns doutent encore de la gravité de la crise économique actuelle, alors que la réalité sur le terrain est catastrophique, contrairement à la propagande étatique. On parle quand même ici de chefs d’entreprises donc de salariés, eux aussi tombés dans un chômage durable ce qui est encore plus grave…
Selon une étude Altares et GSC, plus de 55.000 entrepreneurs ont perdu leur travail l’an passé suite à la liquidation de leur société. Le BTP et le commerce sont les secteurs les plus à risque.
Nul doute qu’invité ce soir de l’Émission politique de France 2, Emmanuel Macron défendra sa mesure d’extension des allocations-chômage aux indépendants et aux chefs d’entreprise. Mais si elle était mise en place, combien de personnes en bénéficieraient? Une étude, que Lefigaro.fr s’est procuré en exclusivité, et qui a été réalisée par le cabinet Altares et GSC (l’assurance privée pour la perte d’emploi des entrepreneurs) y répond en partie. Elle mesure en effet le nombre de dirigeants ayant perdu leur emploi suite à la liquidation de leur entreprise.
Un chef d’entreprise peut certes perdre son poste pour d’autres raisons, notamment pour révocation ou non-reconduction de son mandat ou lors d’une fusion avec une autre société. Mais ces cas sont plus difficiles à mesurer.
Premier enseignement de l’étude: 55.000 entrepreneurs se sont retrouvés en situation de perte d’emploi en 2016, suite à une liquidation. C’est 8% de moins qu’en 2015. Une amélioration liée à la reprise économique. Un tiers de ces 55.000 chômeurs d’un genre particulier a plus de 50 ans. Et leur nombre a augmenté comparé à 2015, alors qu’il a baissé dans les autres tranches d’âge. L’expérience n’est donc pas toujours un atout…
Plus l’entreprise est petite, plus le risque est grand pour son dirigeant de se retrouver sur le carreau suite à la défaillance de sa société.
En 2016, 75% des entrepreneurs touchés employaient moins de 3 salariés. Les chefs d’entreprise de plus de 50 salariés n’ont représenté, eux, que 0,4% des dirigeants ayant perdu leur poste après une défaillance.
Les entrepreneurs du bâtiment et du commerce sont les plus exposés: ils ont concentré en 2016 respectivement 27% et 23% des pertes d’emploi suite à une défaillance. Viennent ensuite l’hébergement-restauration-débit de boisson et les services aux entreprises. Si la situation s’est améliorée en 2016 dans le BTP et dans la très grande majorité des secteurs, en revanche, «les commerçants en perte d’emplois sont aussi nombreux en 2016 qu’en 2015 dans l’habillement au détail et les magasins multirayons», écrit l’étude. Rien d’étonnant vu le peu d’appétit des Français pour les achats de vêtements. Les pertes d’emploi augmentent même pour les taxis – un secteur bousculé par les VTC – , les auto-écoles, les activités juridiques et les infirmiers.
Les dirigeants ont la possibilité de souscrire une assurance privée contre le chômage, via la GSC.
Cette Garantie sociale des chefs d’entreprise a été créée en 1979 par le Medef et la CPME, rejoints par l’U2P. Pour y avoir droit, il faut être adhérent à une organisation patronale. « Nous avons environ 15.000 affiliés », précise Élodie Warnery, déléguée générale de la GSC. La couverture est donc faible, puisqu’en 2016, du seul fait des liquidations, 55.000 entrepreneurs se sont retrouvés sans emploi. « Nous menons un travail de sensibilisation auprès des chefs d’entreprise pour les convaincre de la nécessité de se protéger. Or il y a de forts freins psychologiques et une croyance liée à l’effort budgétaire que nous devons combattre. Nous constatons que les […]
Cécile Crouzel / Le Figaro