Un livre qui doit certainement regorger de petites anecdotes croustillantes et fort intéressantes pour comprendre comment fonctionne, ou du moins comment a fonctionné le parti socialiste ces cinq dernières années avec la montée victorieuse de Macron, la chute de Valls et le retrait pathétique de François Hollande !
Ce qui est par contre beaucoup plus intéressant à observer c’est leur appartenance commune à la franc-maçonnerie qui ne les a pas protégés pour autant du désastre cet été, comme nous l’a d’ailleurs démontré l’histoire à plusieurs reprises, car il n’y a bien entendu qu’un seul poste à pourvoir pour cinq candidats et qu’in fine l’ego reste le seul capitaine à bord…
Pour finir, on peut rappeler au lecteur que nous avions prévu avec certitude et assurance que le PS allait disparaître conformément au plan des élites maçonniques car il ne sert plus leurs intérêts, il fallait laisser de la place au bankster Macron. Quelle que soit la puissance du protagoniste, il peut s’effondrer dès que la décision est prise.
Dans son dernier livre, l’ex-Premier secrétaire du PS règle ses comptes avec ses anciens amis sur un tempo assassin.
Comme l’est la réaction à ce pamphlet du philosophe Daniel Salvatore Schiffer : « N’est pas mémorialiste qui veut ! Chateaubriand se retournerait dans ses mémoires d’outre-tombe si, à Dieu ne plaise, il pouvait prendre connaissance de l’indigne pamphlet que Jean-Christophe Cambadélis vient de commettre avec sa Chronique d’une débâcle, publiée, il y a quelques jours seulement, aux Éditions de l’Archipel. »
Le degré zéro de la politique
Qu’un ancien Premier secrétaire du Parti socialiste, le fiasco des présidentielles à peine consommé, se livre ainsi, sans pudeur ni réserve, à un tel salmigondis d’invectives à l’encontre de ses anciens “camarades” (Manuel Valls traité, par exemple de “génie des carpettes” au vu de son opportunisme dans son ralliement zélé à Emmanuel Macron) a quelque chose d’abject. Cette langue vipérine, à défaut d’élégance, aurait-elle donc avalé autant de couleuvres, tout au long de son mandat, pour ainsi tomber à un tel (ca)niveau de bassesse, sans la moindre hauteur de vue ? Il est vrai que les vipères et autres serpents à sornettes, ça rampe, et pas seulement au ras des pâquerettes: c’est le degré zéro de la politique, une insulte pour le peuple!
Cambadélis, en outre, devrait savoir que les bons mots, même enrobés de formules réputées assassines, ne suffisent pas toujours, loin s’en faut, pour élever le débat. Ils ont même parfois, au contraire, le nauséeux goût de cette aigreur, plus encore que de ce “ressentiment” qu’il prête de façon non moins amène à Macron, qui caractérise ceux qui, après s’être trop vite crus au pinacle, ne sont, du jour au lendemain, plus rien: ce qui est effectivement le malheureux cas, aujourd’hui, du désastreux Cambadélis, désormais aussi piètre écrivassier qu’il fut naguère médiocre Premier secrétaire.Si débâcle du PS il y a, comme il se plaît à le ressasser dans sa toute récente Chronique, c’est aussi, et peut-être d’abord, parce qu’il en fut justement, de 2012 à 2017, le très mauvais chef, incapable, par manque de charisme humain tout autant que d’intelligence politique, de tenir ses troupes en rang serré, ordonné, cohérent, discipliné et efficace tout à la fois. Autant dire que c’est lui qui en est, en vérité, le pitoyable fossoyeur. Il est des boomerangs qui, lorsque le vent se met soudain à tourner et qu’on les prend donc tout à coup en pleine figure, font vraiment mal.
Emmanuel Macron et le Moon walk
Le plus navrant, en cette pénible affaire, où seul un immature règlement de compte tient lieu de discours prétendument politique, ne se situe pourtant pas là. Qu’en dire sur le plan intellectuel, voire idéologique? Que c’est un abscons fouillis d’anecdotes, dénuées de tout intérêt sociologique comme de toute pertinence philosophique, pour expliquer cet important pan – le passage du quinquennat Hollande à l’ère Macron – de l’histoire de France en ce qu’elle a de plus sacré quant à la noble vie de la démocratie elle-même.
Que l’on songe un instant à cet inepte tableau, bâclé et ridicule, que brosse Cambadélis de Macron lorsque celui-ci n’était encore que le secrétaire général adjoint de l’Elysée sous la présidence de François Hollande: il possède, ne craint-il pas d’y écrire, “le déhanché de Michael Jackson et le regard de Margaret Thatcher”.
Camba l’ingrat
Ainsi va le monde, trop souvent emporté, dans sa course folle et aveugle, par une vaine gloire: Jean-Christophe Cambadélis, maintenant que François Hollande n’est plus là pour lui octroyer ses grades ni dorer son blason, n’a plus rien de contemporain. Il n’existe plus, pour qui a encore le courage de lui prêter quelque crédit littéraire, que sur ces plateaux de télévision où il pérore, au gré cette bruyante mais triste “société du spectacle” que fustigea naguère, à raison, Guy Debord.
Pis: Camba a beau s’évertuer à écrire de mauvais livres pour y dézinguer ses anciens “amis”, s’échiner à cracher dans la soupe où il prit pourtant ses kilos de socialisme germanopratin, il passera désormais, aux yeux de la postérité, comme un modèle d’ingratitude, doublée, après avoir perdu la bataille, de lâcheté.
La seule chose qui vaille en ce livre, c’est peut-être le fait, certes non négligeable, que […]
Daniel Salvatore Schiffer
philosophe, auteur, notamment, de Philosophie du dandysme – Une esthétique de l’âme et du corps (Presses Universitaires de France), Oscar Wilde et Lord Byron (Gallimard – Folio Biographies), Du Beau au Sublime dans l’Art – Esquisse d’une Méta-esthétique (L’Âge d’homme), Oscar Wilde – Splendeur et misère d’un dandy (Éditions de La Martinière), Le Testament du Kosovo – Journal de guerre (Éditions du Rocher). À paraître: Traité de la mort sublime – L’art de mourir, de Socrate à Bowie (Alma Éditeur).