Avant toute chose, ce ne sont pas ces pathétiques convocations qui vont faire arrêter la contestation, ce serait totalement stupide que de le croire mais ça ne nous étonne pas de la part de Macron et des zombies qui l’entourent. Deuxièmement, où est passé Charlie ? Ils sont où tous les discours magnifiques concernant la liberté d’expression et l’importance du modèle français qui ne doit pas se soumettre à la dictature de la bien-pensance ou de l’islamisme… bla-bla-bla ? Pour finir, comment est-il possible que les forces de l’ordre, notamment la gendarmerie, puissent-t-ils accepter de perdre leur temps précieux avec des choses aussi futiles ? N’ont-ils rien de plus important à faire concernant les cambriolages, le trafic de drogue, la pédocriminalité… ?
Le 29 octobre 2021, Ornella Vaudron, plus connue sous le pseudonyme de N’Orny sur les réseaux sociaux, a reçu une convocation à la gendarmerie de L’Aigle (Orne) pour outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Elle a dû se présenter dans les locaux de la gendarmerie ce lundi 22 novembre à 9 h. Une perquisition à son domicile avait également eu lieu. « Ils ont pris les jouets de mes enfants en forme d’arme, et un fusil
d’airsoft » décrit-elle.
Le parquet saisi par la préfecture
La procédure à l’encontre d’Ornella a été engagée après que la préfecture ait saisi le parquet pour mener une enquête sur les caricatures postées par N’Orny sur Facebook. Ces dernières s’attaquent à la classe politique et principalement au président Emmanuel Macron.
Le motif de la convocation étonne Ornella. « Je suis peinée d’avoir été convoquée pour ça. Quand on pense à Samuel Paty ou Charlie Hebdo, il y a des gens qui sont morts pour le droit à la caricature… » explique-t-elle devant la gendarmerie, après sa convocation.
Ils sont une vingtaine à avoir fait le déplacement pour la soutenir. Certains sont venus d’Alençon après avoir suivi l’affaire sur les réseaux sociaux, d’autres sont des amis de longue date.
« Je la connais depuis un moment, c’est une femme combative, je ne pense pas qu’elle soit plus touchée que ça par la convocation. On est surtout tristes parce que nos libertés fondent comme neige au soleil » explique un de ses soutiens qui a battu le pavé avec elle lors des manifestations des Gilets Jaunes de 2018.
Un chef d’État peut-il faire l’objet d’un outrage ?
Lundi 22 novembre, Ornella Vaudron était convoquée à la gendarmerie afin d’expliquer les caricatures qu’elle publie régulièrement. Le parquet détient désormais les clés de la suite de la procédure. Soit les éléments apportés par Ornella et sa défense sont considérés par le parquet comme suffisants et la procédure s’arrête là. Soit le parquet considère que les caricatures peuvent véritablement caractériser un outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique et un procès peut être engagé.
Pour l’avocat Juan Branco, un outrage ne peut pas être caractérisé s’il est dirigé vers un chef d’État. « Depuis l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme, Eon contre France, on ne peut pas caractériser un outrage envers un chef d’État, c’est la jurisprudence « Casse toi pov’ con » », explique-t-il.
En 2008, Hervé Eon avait brandi une pancarte à l’encontre du Président Nicolas Sarkozy lors d’une visite à Laval, où il était écrit « Casse toi pov’ con ». Ce dernier avait été condamné pour délit d’offense au chef de l’État à verser 30 euros au Président, décision confirmée en appel avant que la CEDH n’intervienne. La Cour européenne a jugé « disproportionné » ce recours juridique, le risque étant que ce genre de décision ait « un effet dissuasif sur des interventions satiriques qui peuvent contribuer au débat sur des questions d’intérêt général ».Pour l’occasion, un barnum est dressé devant la gendarmerie, la convocation est un moyen de mobilisation pour les proches d’Ornella et pour les Gilets Jaunes. « Alors on n’a pas le droit de caricaturer le président mais lui ne se gêne pas. Il nous a fait passer pour des fainéants et des racistes. Aujourd’hui on est tous Ornella comme on était Charlie. C’est important de se mobiliser parce que les libertés régressent, une émission comme Les Guignols passait son temps à caricaturer le pouvoir, c’est normal » explique une membre des Gilets Jaunes…