La seule question utile à poser aujourd’hui après le décès est la suivante : est-ce que la prescription de ce médicament était nécessaire, existait-il un risque de carence, de rachitisme dû à une mauvaise alimentation, absence de soleil… ? Rappelons également que ces accidents existent depuis des années et se comptent par centaines, pourtant rien n’a été fait pour y remédier.
Des centres de pharmacovigilance réclament la suspension de l’Uvestérol D après le décès le 22 décembre d’un nourrisson.
Une dose de vitamine D pourrait être à l’origine de la mort d’un nourrisson âgé d’à peine 10 jours, à Corbeil-Essonnes (Essonne), a annoncé lundi soir l’agence du médicament (ANSM), confirmant une information du Figaro. « Des investigations sont en cours pour déterminer les causes exactes du décès et savoir s’il est susceptible d’être imputé à l’Uvestérol D », a précisé l’ANSM.
Ce médicament très courant à base de vitamine D, produit par le laboratoire Crinex, a été l’objet de plusieurs mises en garde par le passé après des malaises de bébés lors de son administration. « Depuis 1990, date de la mise sur le marché de l’uvestérol D, aucun décès n’a été imputé à l’administration de ce produit », souligne l’agence du médicament.Suffocation après une tétée
Le décès remonte au 22 décembre. Le nourrisson a brusquement suffoqué après la prise de cette dose de Uvestérol D, administrée deux heures après une tétée. Il a fait un arrêt cardio-respiratoire et est décédé au domicile de la famille, à Corbeil-Essonnes, avant d’être transporté au centre hospitalier sud francilien, situé dans la même commune, rapporte Le Figaro.
L’information parvient le jour même au directeur général de la Santé. L’agence du médicament en a également connaissance à la même date de manière informelle. L’ANSM ne saisira le centre régional de pharmacovigilance de Cochin-Port Royal, compétent notamment pour le département de l’Essonne, que le 27 décembre, selon Le Figaro.Investigation en cours
L’enfant, « sans antécédent », a présenté « des signes de suffocation (…) immédiatement après l’administration » du produit, « deux heures après la tétée », a détaillé l’ANSM dans un courrier électronique envoyé le 30 décembre aux centres régionaux de pharmacovigilance. Aucun détail n’est donné sur le délai entre la suffocation et l’arrêt cardio-respiratoire. Un « bilan complet » (clinique, biologique, radiologique…) a été réalisé et une autopsie « recommandée », souligne dans ce courriel l’ANSM, ajoutant être « en attente » des résultats de l’investigation. « Elles permettront la mise en place des mesures qui s’avéreraient nécessaires ».
En attendant, au moins trois centres ont demandé la suspension de l’Uvestérol D. Une suspension d’autant plus facile, selon eux, que des médicament de substitution existent et d’autant plus nécessaire que des malaises a priori liés à l’Uvestérol D ont été signalés depuis […]Le Parisien – AFP