Voici un pays civilisé, corrompu certes par la modernité, mais qui reste néanmoins crédible car capable de jeter sa présidente en prison. Ceci est impossible en France, inconcevable même intellectuellement. Les présidents peuvent comploter, tuer, massacrer, voler, corrompre… sans jamais craindre les foudres de la justice ! Ils ont même une justice spéciale – CJR – pour s’occuper de leurs magouilles…
Destituée en mars 2017, Park Geun-hye a été reconnue coupable de corruption et d’abus de pouvoir. Sa peine est assortie d’une amende de 13 millions d’euros.
Selon les juges, cette lourde condamnation doit servir d’exemple.
L’ex-présidente sud-coréenne Park Geun-hye a été condamnée vendredi par un tribunal de Séoul à 24 ans de prison. Première femme élue présidente en Corée du Sud, elle avait été destituée et arrêtée en mars 2017. La femme de 66 ans a été jugée coupable de corruption, d’abus de pouvoir ou encore de coercition par le tribunal qui lui a aussi infligé une amende de 18 milliards de won (13 millions d’euros). «La présidente a abusé du pouvoir que les citoyens lui ont confié», a déclaré un juge, précisant que cette peine sévère était nécessaire pour envoyer un message fort aux futurs dirigeants.
Le juge Kim Se-yoon a notamment affirmé que Park Geun-hye avait contraint des entreprises sud-coréennes à verser des dizaines de milliards de wons à deux fondations contrôlées par sa confidente de l’ombre et «amie de 40 ans», Choi Soon-sil. «Les entreprises ont été contraintes de donner des sommes importantes d’argent et l’accusée a laissé Mme Choi contrôler les fondations alors qu’elle n’avait pas le droit de le faire». «Les sommes que l’accusée a reçues ou demandées en collaboration avec Mme Choi s’élèvent à plus de 23 milliards de wons», a poursuivi le juge.
La destitution de son poste de présidente en décembre 2016 par le parlement avait été confirmée par la Cour constitutionnelle en mars 2017. Elle était en effet accusée d’avoir accepté des pots-de-vin de la part de trois conglomérats sud-coréens, Samsung, Lotte et SK, contre des faveurs politiques. Ces pots-de-vin atteindraient les 46 millions d’euros.
Absente lors du jugement
L’ex-présidente n’était pas présente sur place pour le verdict. Elle a, avec ses avocats, décidé de ne pas s’y rendre après que le tribunal ait annoncé mardi avoir accepté de diffuser le jugement à la télévision face à l’engouement populaire qu’a suscité ce scandale. En effet, pendant plusieurs semaines, des milliers de manifestants ont régulièrement défilé dans les rues de la capitale pour réclamer la démission de la présidente. Selon CNN, Park Geun-hye devrait faire appel. Des centaines de partisans de l’ancienne présidente se sont rassemblés devant le tribunal pour demander sa libération.
« Chacun a certainement des sentiments différents au sujet de l’ex-présidente Park Geun-Hye », a déclaré dans un communiqué la Maison bleue, siège de la présidence sud-coréenne. « Mais un vent de tristesse souffle dans chacun de nos cœurs aujourd’hui.» « C’est un événement poignant pour la Nation et la personne elle-même », a ajouté la présidence au sujet de Park Geun-hye. « L’histoire est vouée à se répéter si on ne s’en souvient pas. Nous n’oublierons pas ce jour.»
Depuis plus d’un an, l’ancienne présidente sud-coréenne, Park Geun-hye, était en détention provisoire. Le 27 février dernier, le parquet avait requis une peine de 30 ans d’emprisonnement assortie d’une amende de 89 millions d’euros. Elle a été reconnue coupable vendredi de 16 des 18 chefs d’accusations qui pesaient contre elle.
Choi Soon-sil a été condamnée, le 13 février, à 20 ans de prison assortie d’une amende de 16,6 millions de dollars. Tout au long de son procès qui a commencé en octobre 2017, Park Geun-hye a refusé de se présenter aux audiences, accusant la justice d’être partisane. Son avocat a, quant à lui, plaidé la clémence. Mais pour le parquet, « l’accusée a abusé du pouvoir qu’elle détenait du peuple pour le bénéfice personnel de Choi Soon-sil et le sien propre ». Un des conseillers de la présidence a également écopé d’une peine de six ans de prison. Parmi les conglomérats impliqués, le président du groupe Lotte a été condamné à deux ans et demi de prison. L’héritier du groupe Samsung a, lui, […]
Guillaume Descours – Le Figar
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