Comment pourrait-on croire que des grandes marques soient amenées à offrir des costumes en cadeau, sans contrepartie ? C’est d’une naïveté pathologique et insultante. Qui pourrait croire à de telles sornettes ? Pire encore, comment est-il possible qu’en France, avec des salaires mirobolants, un ministre soit réduit à faire office de vulgaire homme-sandwich pour faire de la pub à des maisons de haute couture !
Dans n’importe quel autre pays démocratique digne de ce nom, notamment en Scandinavie, une telle bourde conduit systématiquement à la démission voire à la case prison, mais en France, comme vous devez le savoir maintenant, notre élite politique mafieuse est au-dessus de ce genre de considérations…
L’ancien ministre de la Culture avait reçu des costumes de la part de la marque Smalto.
Une enquête préliminaire a été ouverte du chef d’abus de bien sociaux le 12 mars 2019, concernant des costumes qui ont été offerts à Jack Lang par le propriétaire de l’entreprise de couture Smalto, Alain Duméril, a appris franceinfo de source judiciaire jeudi 2 mai, confirmant une information du journal L’Obs (article abonnés).
« Jack Lang s’est bien vu offrir des costumes par la société Smalto depuis quelques années, avait confirmé à L’Obs au mois de mars l’avocat de celui qui est aujourd’hui président de l’Institut du monde arabe, maître Laurent Merlet. Mais cela s’est fait à l’initiative du créateur Francesco Smalto, mort depuis (en 2015) », avait-il précisé, assurant que ces cadeaux n’avaient « jamais eu aucune contrepartie ».Déjà des costumes offerts par Thierry Mugler
L’avocat soulignait que « ce n’est pas la première fois que des couturiers proposent à Jack Lang de l’habiller » : « Depuis quarante ans, il a reçu ainsi des cadeaux compte tenu de sa notoriété. Cela s’inscrit dans une sorte de tradition d’ambassadeur de la marque. » Le couturier Thierry Mugler lui avait ainsi déjà offert des vêtements par le passé, dont la fameuse veste à col Mao qui avait fait scandale à l’Assemblée nationale dans les années 80. La marque Yves Saint Laurent lui a aussi fait des dons, selon l’avocat. Une enquête a été confiée à la brigade financière.
Photo d’illustration : Jack Lang, lors de l’inauguration de l’exposition « Splendeurs de l’Écriture au Maroc » le 22 mars 2017. (CHRISTOPHE ENA / POOL)