Le discours a complètement changé en quelques jours seulement puisque après Delfraissy, Alain Fischer vient d’annoncer dans une interview papier qu’il est inutile de vacciner les moins de 70 ans et qu’il faut se concentrer sur les plus âgés, fragiles car “très malades” ! Du coup, on aimerait bien savoir pourquoi maintenir l’obligation vaccinale du personnel soignant suspendu, pire encore, pourquoi pousser à la vaccination des enfants de moins de 12 ans ? C’est pourtant ce que fait actuellement le gouvernement de manière totalement illogique et irresponsable étant donné les effets indésirables graves constatés ! C’est encore une fois la preuve que la gestion de cette crise sanitaire n’est rien d’autre que du charlatanisme qui n’a rien à voir avec la science médicale, les contradictions sont extrêmement nombreuses, les changements de direction également, c’est du jamais vu dans l’histoire de l’humanité sauf que là, malheureusement, on a en plus des effets indésirables graves qui se comptent par millions.
Nouveaux vaccins en cours, disparition du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, élargissement de la dose de rappel… Alain Fischer, en charge de la stratégie vaccinale mise en place par l’État, revient sur les nouvelles perspectives liées à la vaccination, afin de lutter contre la pandémie de Covid-19.
Le 31 juillet, le Conseil scientifique a été supprimé : qu’en est-il du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale ?
Il n’était pas dans la loi précédente donc il n’est pas l’objet de la loi, mais le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, que je préside, arrête aussi son travail. L’idée est que soit mis en place un nouveau comité qui assurera la fonction qu’assure le Conseil scientifique ainsi que celle assurait par le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale. J’imagine qu’il devrait être en place à l’automne.
Allez-vous rester en poste ?
Non. Si le gouvernement me pose des questions, j’essaye d’y répondre avec mes collègues mais ensuite je n’assurerai plus de responsabilité dans ce domaine.
La deuxième dose de rappel vient d’être élargie aux personnes à risque, aux femmes enceintes notamment : va-t-elle être ouverte au reste de la population générale ?
Elle n’est pas recommandée. Maintenant, si quelqu’un qui a 40 ans, qui est en bonne santé, a envie d’avoir un rappel supplémentaire, personne ne l’empêchera de le faire. Mais elle n’est pas spécifiquement recommandée, parce que ces personnes-là sont bien protégées par les vaccinations qu’elles ont eues antérieurement. Ce ne sont pas les personnes à risque d’aller à l’hôpital.
C’est aussi dû au fait que le variant BA.5 ne vous inquiète pas, au point de généraliser cette dose de rappel ?
Oui le variant BA.5 ne provoque pas une maladie plus grave que les variants précédents. En fait, à partir du variant BA.1 (Omicron), tous les variants ont été plus transmissibles, ce qui explique qu’il y ait eu beaucoup de cas au cours de ces derniers mois, mais moins sévères en termes de gravité de la maladie, que ne l’était par exemple le variant qu’on a eu à l’automne 2021, le variant Delta. Ces choses changeraient si on avait un nouveau variant qui apparaissait et qui provoquerait une infection aussi sévère que Delta. Dans ce cas-là, il faudrait probablement recommander un rappel à toute la population. Tant qu’il n’en est pas ainsi, il n’y a pas de recommandation de ce type.
Le vaccin actuel est-il adapté aux nouveaux variants ?
Alors le vaccin actuel c’est encore le vaccin initial, celui qui a été développé courant 2020. C’est-à-dire celui qui a été fondé sur la séquence du virus, la souche dite ancestrale, celle qui est apparue en Chine. Et ce vaccin est efficace. Mais, sont également en cours de développement plusieurs autres vaccins, qui devraient être disponibles à l’automne. Ils sont fondés sur des combinaisons de séquences, notamment avec l’ajout d’une autre séquence à celle ancestrale, soit celle de BA.1 (le premier variant Omicron), soit même celle de BA.5 qui sera peut-être disponible aussi.
Est-ce que cela voudrait dire qu’on devrait tous se faire revacciner ?
Pas forcément. Certainement les personnes les plus fragiles, c’est-à-dire les personnes âgées, très malades, mais aussi leur entourage pour protéger ces personnes-là parce que leur niveau d’immunité est plus faible que les jeunes en bonne santé. Certainement, il faudra envisager de recommander un nouveau rappel à ce public-là. On verra ça à l’automne. Mais pour les personnes plus jeunes et en bonne santé, pas forcément.
A-t-on atteint l’immunité collective grâce à la vaccination ?
Stricto sensu non. Compte tenu du niveau de transmission du virus avec les différents variants qui se sont développés les uns derrière les autres, il y a un niveau de transmission qui est tel qu’on ne peut pas générer une immunité qui évite complètement cette transmission. En ce sens on ne peut pas atteindre une immunité collective, telle qu’on pouvait l’espérer au début de la vaccination, parce qu’à l’époque, au début 2021, le variant qui circulait était beaucoup moins transmissible. Par contre la vaccination garde son objectif de diminuer la transmission, diminuer le nombre de cas et puis surtout prévenir les formes graves.
Photo d’illustration : Alain Fischer, professeur d’immunologie et président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale. / AFP
Lou Vincent
1er août 2022