Victoire judiciaire en demi-teinte car l’Etat dirigé par macron a été condamné pour avoir mal géré les stocks de masques comme tant d’autres choses d’ailleurs. On apprend également dans cette décision que le port du masque n’est pas une garantie de non contagion ! Ce qui est intéressant dans cette affaire c’est le fait de démontrer que les membres du gouvernement ont utilisé le mensonge pour se débarrasser d’un énorme scandale, l’absence de stock de masques en cas de crise sanitaire. Étant donné qu’il n’y avait pas de masques, les macronistes multipliaient les déclarations d’inutilité du port de masques. À partir du moment où en on a reçu suffisamment, ils sont devenus obligatoires même chez les enfants qui ne sont pas concernés par la maladie ! Ceci est encore une fois la démonstration de la légèreté de nos dirigeants, du charlatanisme avec lequel cette crise sanitaire a été gérée…
La justice administrative a estimé mardi que l’État avait commis une faute en ne veillant pas à maintenir des stocks suffisants de masques avant l’épidémie de Covid-19, mais n’est pas allée jusqu’à le juger directement responsable de certains cas.
« L’État a commis une faute en s’abstenant de constituer un stock suffisant de masques permettant de lutter contre une pandémie liée à un agent respiratoire hautement pathogène », a déclaré le tribunal administratif de Paris dans une décision rendue mardi. Le tribunal a également estimé que l’État avait commis une faute en tenant des « déclarations qui ont pu avoir notamment pour effet de dissuader la population d’avoir recours à des masques ». Dans les premiers mois de la pandémie, début 2020, le flou avait régné sur l’intérêt de porter des masques chirurgicaux pour se protéger du Covid-19 ou éviter de le propager.
Le gouvernement avait, à l’époque, privilégié l’idée de réserver les masques aux soignants directement exposés aux malades, dans un contexte de stocks insuffisants. Avec un stock d’État d’à peu près 100 millions d’unités, la France s’est en effet trouvée rapidement démunie, laissant parfois désemparés les professionnels de santé et d’autres métiers exposés, comme les caissières de supermarchés. Les critiques ont aussi visé la communication fluctuante du gouvernement sur le sujet. D’inutile pour le grand public, le masque est finalement devenu obligatoire dans les lieux clos en juillet 2020 et s’est généralisé partout à la fin de l’été.
Une trentaine de plaignants avaient donc attaqué l’État en justice, jugeant que cette attitude avait directement contribué au fait qu’ils attrapent le Covid. Mais la justice ne leur a qu’en partie donné raison. S’il reconnaît que l’État a fauté sur sa gestion des masques, le tribunal juge qu’on ne peut pas établir un lien direct avec les contaminations des plaignants. La justice souligne trois points: la nature « aléatoire » de la transmission du virus, l’observation qu’un masque ne protège pas à coup sûr contre le Covid et, enfin, le fait que l’État ait pris à l’époque d’autres mesures de nature à limiter la contamination comme l’encouragement à maintenir les distances physiques. Il rejette donc les demandes d’indemnisations des plaignants. Par ailleurs, il estime injustifiées d’autres accusations sur la gestion de crise, comme celle de ne pas avoir lancé assez tôt de dépistage généralisé.
Photo d’illustration : Un panneau installé à l’entrée d’un magasin parisien en mars 2022. JOEL SAGET / AFP
28 juin 2022