Les preuves sont nombreuses, les faits vérifiables. Les juifs israéliens intégristes crachent sur les pèlerins chrétiens lorsqu’ils passent devant eux. On apprend que c’est une “tradition juive” millénaire et ça ne choque pas plus de monde que ça. Bien au contraire, les médias sionistes parisiens continuent de nous faire croire qu’il s’agit aujourd’hui, en Palestine occupée, d’une guerre de civilisation entre d’un côté les judéo-chrétiens et de l’autre les musulmans ! N’est-ce pas comique ? Le sionisme est une maladie mentale car il nie le réel et en fabrique un autre pour l’imposer aux gens sains !
C’est une pratique grossière et infamante qui fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours : le crachat en direction de pèlerins chrétiens soulève l’indignation en Israël alors que le phénomène est en plein essor à Jérusalem, selon les associations religieuses chrétiennes.
Illustration lors de Soukkot – la « fête des cabanes » – qui se déroule jusqu’à samedi 7 octobre cette année et pendant laquelle des dizaines de milliers de pèlerins viennent commémorer l’errance des juifs dans le désert lors de l’Exode : de nombreux juifs religieux, pour la plupart des jeunes, ont été filmés en train de cracher sur des églises ou des fidèles chrétiens croisés au hasard.
Sur une vidéo mise en ligne lundi et massivement relayée sur les réseaux sociaux, plusieurs membres d’une procession de juifs orthodoxes crachent aux pieds de fidèles chrétiens asiatiques portant une croix sur la Via Dolorosa, le parcours traditionnel à Jérusalem retraçant le chemin de croix du Christ.
Devant l’indignation suscitée par ces images, les autorités ont procédé mercredi 4 octobre à l’arrestation de cinq personnes, dont une faisant partie du groupe de juifs orthodoxes mis en cause dans la vidéo.
Selon la presse israélienne, le frère de Simcha Rothman, député du Parti sioniste religieux et grand architecte de la controversée réforme judiciaire menée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, figure parmi des personnes interpelées.
« Rien de criminel »
La veille, le Premier ministre israélien avait promis dans un communiqué une « tolérance zéro » contre ces actes. « Israël est totalement engagé à sauvegarder le droit sacré de culte et de pèlerinage sur les lieux saints de toutes les religions. Je condamne fermement toute tentative d’intimidation des fidèles et je m’engage à prendre des mesures immédiates et décisives à cet égard », a également tweeté Benjamin Netanyahu.
Selon le Bureau central des statistiques israélien (CBS), 182 000 chrétiens vivent en Israël, dont une majorité d’Arabes, soit environ 1,9 % de la population totale.
Le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen s’est pour sa part entretenu jeudi avec l’archevêque Paul Gallagher, le chef de la diplomatie du Saint-Siège et a assuré que ce “phénomène odieux” ne “représente pas les valeurs du judaïsme”.
Mais ces condamnations sont loin d’être unanimes au sein de la coalition au pouvoir composée de plusieurs partis extrémistes et ultraorthodoxes. Réagissant aux récentes arrestations sur une radio publique, Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale et leader du parti Force juive, a affirmé que “cracher sur des chrétiens n’a rien de criminel”.
Le responsable d’extrême droite avait déjà eu l’occasion de minimiser ces actes de haine perpétrés contre une minorité religieuse, qualifiant ces crachats de “vieille tradition juive”.
D’après la loi israélienne, le crachat envers une personne peut être puni de deux ans de prison si le geste est motivé par des raisons religieuses. Mais dans les faits, les religieux chrétiens dénoncent une totale impunité.
« Difficile à digérer »
Selon de nombreux observateurs de la vie politique israélienne, la recrudescence de ces crachats n’a rien de surprenant : l’arrivée au pouvoir en novembre 2022 de partis suprémacistes juifs aurait favorisé un climat d’impunité pour des groupes radicaux qui manquent rarement une occasion de s’en prendre aux Palestiniens, aux chrétiens ou à la communauté LGBT++.
« La présence en haut lieu de personnalités politiques de cet acabit a donné le sentiment que tout était permis : c’était ‘On peut faire ce qu’on veut, puisque le ministre de la police est des nôtres’ », assure au Figaro Denis Charbit, professeur de science politique à l’Université ouverte d’Israël.
Ces derniers mois, la presse israélienne a rapporté de très nombreuses manifestations de haine antichrétienne. Fin mai, un groupe d’ultranationalistes emmené par le maire adjoint de Jérusalem, Arieh King, avait pris à partie des évangélistes américains, les qualifiant de “missionnaires”, une accusation récurrente dans la bouche des juifs ultraorthodoxes à l’encontre de la minorité chrétienne.
En juillet, la vidéo d’un religieux, prié de cacher sa croix par une employée du mur des Lamentations, est venu grossir la liste des incidents entre juifs et chrétiens. Accompagné de la ministre allemande de l’Éducation, l’abbé Nicodème Shnabel s’était vu signifier que cette croix était “vraiment très grosse et inappropriée pour ce site” – alors que le catholique ne se trouvait qu’aux abords du mur des Lamentations, en dehors de l’aire de prière réservée aux juifs. Sous le feu des critiques, la Fondation du patrimoine du mur occidental avait fini par présenter ses excuses.
Si la coexistence entre les trois religions n’a jamais été un long fleuve tranquille dans la Ville Sainte, les Églises chrétiennes disent constater une multiplication d’agissements hostiles : profanations de tombes, actes de vandalisme contre des églises, insultes et… crachats.
« Même dans les récits de la Passion, il y a des gens qui crachent sur Jésus : des juifs, pendant son procès, mais aussi des Romains », expliquait le frère Matteo Munari à l’occasion d’une conférence organisée en juin à Jérusalem pour décrypter le phénomène, rapporte la revue Terre Sainte.
Quelques jours plus tard, un journaliste d’une chaîne privée s’était déguisé en moine franciscain pour mettre en lumière la recrudescence de cette violence dirigée contre la minorité chrétienne.
Au bout de cinq minutes à parcourir les rues de Jérusalem, Yossi Eli essuyait crachats et quolibets de la part de juifs ultra-orthodoxes. « Une expérience difficile à digérer », avait commenté le journaliste. « Imaginez la réaction de ces juifs si un chrétien leur avait craché dessus en Europe. »
Photo d’illustration : Des fidèles juifs prient pendant la semaine de fête juive de Sukkot à côté de l’une des portes du Mont du Temple dans la Vieille Ville de Jérusalem, mercredi 4 octobre 2023. © Ohad Zwigenberg, AP