Si même le torchon de Libé se met à traiter le ministre de l’Intérieur de mythomane c’est que la situation est vraiment grave.
Auditionné lundi par la commission des Lois de l’Assemblée, Gérald Darmanin a, par deux fois au moins, malmené la vérité.
(Extrait de Chez Pol, notre newsletter politique quotidienne réservée aux abonnés)
Ça balance pas mal à Paris, paraît-il. Ça mythonne aussi. Du moins du côté de la place Beauvau dont le locataire a passé beaucoup de temps hier, devant la commission des Lois de l’Assemblée, à malmener la vérité. Par deux fois au moins, Gérald Darmanin a menti.
Premier mensonge lorsque le ministre de l’Intérieur parle de l’agression de Michel Zecler par des policiers. Darmanin assure que les policiers et la préfecture n’avaient pas d’images de l’agression avant leur diffusion par Loopsider, jeudi 26 novembre. « Le ministre de l’Intérieur, le préfet de police, le directeur général de la police nationale, n’ont pas eu accès à des images. Ces images, elles ont été mises en ligne par le site informatif », indique-t-il. Une version contredite par le journaliste de Loopsider mais également par le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz. Dimanche, lors d’un point presse, ce dernier avait indiqué que les vidéos de l’agression avaient été saisies et exploitées par les policiers dès le lundi 23 novembre, soit deux jours après les faits et trois jours avant la mise en ligne par Loopsider.
Deuxième mensonge lorsque Gérald Darmanin évoque le cas d’un autre policier pas franchement raccord avec les valeurs de la République. « L’un de mes premiers gestes en tant que ministre de l’Intérieur a été de ne pas garder dans la police un agent qui avait porté un écusson qui rappelait le IIIe Reich », assure-t-il. Sauf que non.
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Photo d’illustration : Le ministre français de l’Intérieur, Gerald Darmanin, sur le plateau de France 2, le 26 novembre à Paris.Photo Thomas Coex. AFP
1er décembre 2020