Joli travail d’expertise qui vient encore une fois contredire les rapports officiels ce qui est extraordinairement grave étant donné qu’il s’agit de faux et usage de faux en écriture publique afin de protéger des policiers ayant commis des bavures parfois menant à la mort ! C’est d’ailleurs cette partie qui est la plus inquiétante dans toutes les histoires de bavures policières et de violences, la question de la falsification des documents par des experts et notamment des médecins légistes ! Comment en est-on arrivés là ?
Rappelons que dans le cas de feu Madame Zineb Redouane, l’expertise médico-légale réalisée à Alger contredit totalement la version française. D’ailleurs, l’affaire Michel Zecler donne un éclairage utile sur la façon dont se comportent les autorités. Si on les laisse faire, demain les autorités vont même nier que la grenade lacrymogène a été tirée par un policier !
En réalité, les preuves sont accablantes, Madame Zineb Radwan a été tuée car elle a été touchée en pleine face par une grenade lacrymogène à une vitesse proche de 100 km/h, puis sera asphyxiée par le gaz dégagé dans son appartement ! On imagine que le tireur et son superviseur, ainsi que toutes les personnes qui se ridiculisent à vouloir camoufler cette bavure, sont fiers d’eux et qu’ils arrivent à dormir la nuit…
À l’aide de documents inédits et d’une modélisation 3D des événements, Disclose et Forensic Architecture ont réalisé une contre-expertise dans la mort de Zineb Redouane, le 2 décembre 2018.
Elle contredit formellement les conclusions de la police.
En ce matin du mois de mars 2019, l’enquête sur la mort de Zineb Redouane en est à ses débuts. Le ministre de l’intérieur de l’époque, Christophe Castaner, livre au micro de Nicolas Demorand, sur France Inter, ce qui va devenir la thèse officielle. « Je ne voudrais pas qu’on laisse penser que les forces de l’ordre ont tué Zineb Redouane, parce que c’est faux » Puis, le ministre d’asséner : « Il faut arrêter de parler des violences policières ». A l’aide de documents inédits et d’une modélisation 3D des événements, Disclose et Forensic Architecture ont réalisé une contre-expertise des faits. Cette reconstitution permet de démontrer la responsabilité de la police dans la mort de Zineb Redouane, le 2 décembre 2018.Zineb Redouane est décédée à 22 h 20, à l’hôpital marseillais de la Conception. La veille, le 1er décembre, en marge de l’acte 3 des gilets jaunes, la femme âgée de 80 ans a été percutée en plein visage par une grenade lacrymogène lancée à 97,2 km/h. Au mois de mai dernier, un nouvel élément a été versé à l’enquête en cours. Il s’agit d’un rapport d’expertise balistique censé déterminer si le tir en question était réglementaire. Résultat : l’auteur du coup de feu, qui n’a toujours pas été identifié, est mis hors de cause. L’intérêt public
Pour parvenir à leurs conclusions, les auteurs du rapport, un responsable de la police scientifique de Lyon et un médecin légiste rattaché à l’université Lyon 1, se sont appuyés sur « différents calculs et mesures » effectuées dans la rue et l’appartement de Zineb Redouane. À partir de ces éléments, ils livrent une estimation approximative de l’angle de tir, « entre 30 et 45 degrés » et en concluent que « l’arme a été utilisée selon les préconisations et les procédures d’emploi en vigueur dans la police nationale ». L’enquête de Disclose et Forensic Architecture contredit formellement ce résultat, remettant ainsi en cause la défense adoptée par la hiérarchie policière depuis maintenant deux ans.
Dans l’intérêt du public et de ceux qui souhaiteraient confronter le sérieux de l’enquête avec l’expertise officielle, Disclose publie ici l’intégralité du rapport balistique actuellement entre les mains de la justice.
Disclose, en partenariat avec Forensic Architecture.