Le pire ennemi de l’humanité est bien la misère, car cette dernière fait faire des choses monstrueuses, des choses qui, justement, déshumanisent totalement comme vendre son corps en pièces détachées… Ce qui est impardonnable c’est le riche qui achète l’organe et qui profite de cette misère !
La police égyptienne aurait démantelé un « grand réseau spécialisé dans le trafic d’organes ». Une opération qui fait suite à la diffusion d’un reportage d’un journaliste allemand.
Le ministère égyptien de l’Intérieur a annoncé mardi l’arrestation de 12 personnes, dont des médecins, faisant partie d’un « grand réseau spécialisé dans le trafic d’organes ».
Le réseau « avait conclu un accord avec des Égyptiens pour le transfert de leurs organes à des patients étrangers en échange d’importantes sommes d’argent », affirme le ministère. Parmi les personnes arrêtées figurent trois médecins, quatre infirmières, trois employés d’hôpital et deux intermédiaires.
Certaines ont été arrêtées « alors qu’elles étaient en train d’opérer un homme pour lui prélever un rein et une partie du foie dans un hôpital privé » du gouvernorat de Gizeh, au sud du Caire, en échange de 8 500 euros, a précisé le ministère. L’hôpital a été fermé et une enquête a été ouverte, ajoute le texte sans préciser quand les arrestations avaient eu lieu.
L’opération menée par la police égyptienne coïncide avec une polémique déclenchée suite à la publication sur Facebook du reportage d’un journaliste allemand, sous-titrée en arabe. Thilo Mischke y affirme que l’Egypte est une destination de plus en plus attrayante pour le trafic d’organes, suscitant l’indignation des internautes égyptiens. Selon lui, le marché noir s’est développé depuis quelques années grâce à la hausse spectaculaire de la demande européenne.Le Parlement égyptien avait voté une loi en 2010
Dans son reportage, Mischke s’infiltre dans un hôpital en tant que touriste qui cherche une aide médicale pour son père et demande à rencontrer le directeur de l’hôpital. Ce dernier lui présente la procédure et la législation relative au don d’organe. «Nous avons deux problèmes, d’abord il faut que le donneur soit un membre de votre famille, ensuite, il est strictement interdit de payer le donneur. C’est le système ici» détaille-t-il tout d’abord. Curieux d’en savoir plus, Mischke demande s’il est possible de contourner ces restrictions. « Bien évidemment, il n’y aura aucun problème », explique le directeur avant de serrer la main du journaliste. En réalité, les personnes contraintes de vendre leurs organes affirment le faire gratuitement et l’hôpital s’occupe de fournir l’ensemble des pièces justificatives.
Mischke rencontre ensuite deux réfugiés soudanais qui lui dévoilent les coulisses de ce marché. L’un deux raconte comment l’hôpital a abusé de lui, a prélevé un de ses organes et ne l’a pas payé. Le second se souvient de son lynchage par la foule quand on a dévoilé qu’il avait vendu son rein malgré le fait qu’il soit séropositif. Postée sur Facebook par Moustafa Elhusseiny, un journaliste égyptien résidant aux États-Unis, la vidéo a été visionnée par près d’un million et demi d’internautes.
Le Parlement égyptien avait voté une loi en 2010 interdisant le commerce des organes humains, de même que les transplantations entre Égyptiens et étrangers, sauf dans le cas de couples mariés. Le coordinateur de l’Organisation mondiale de la Santé de l’époque, Luc Noël, avait affirmé que l’Egypte figurait parmi les cinq premiers pays en termes de trafic illégal d’organes.
Les autorités égyptiennes avaient annoncé en décembre 2016 l’arrestation de 25 personnes dont des professeurs d’université, des professionnels de la santé, des propriétaires de centres médicaux et des intermédiaires dans le cadre du démantèlement d’un réseau international soupçonné d’avoir organisé un trafic d’organes humains prélevés sur des Egyptiens vivant dans une extrême pauvreté. Selon les Nations unies, des centaines d’Égyptiens pauvres vendent leurs organes chaque année pour […]
Le Parisien