Il est donc question de près d’un quart de million de dons de sang réalisés avec cette machine américaine défaillante, ce qui laisse imaginer les dégâts à constater dans un futur proche. C’est d’autant plus délirant que lorsqu’un patient cancéreux se retrouvera avec une aplasie médullaire suite à une chimiothérapie, il sera transfusé avec ce sang et recevra des plaquettes contaminées par des molécules cancérigènes. Bravo !
Vous avez certainement vu la tentative d’interviews de la ministre de la santé Agnès Buzyn qui a évité la caméra du journaliste comme un voleur évite les policiers, ce qui en dit long sur l’état d’esprit de cette responsable politique censée s’occuper de notre santé.
Don du sang : vers un nouveau scandale ?
Le don du sang, un geste altruiste et généreux, « le sang est un don, l’éthique est un devoir ! » annonce fièrement l’Établissement français du sang. Et si la France faisait face à un nouveau scandale de santé publique mettant en cause l’Établissement français du sang ? 30 ans après le scandale du sang contaminé, les autorités sanitaires françaises font face à un nouveau problème, géré dans la plus grande opacité. Au cœur du dysfonctionnement : une procédure, le don par aphérèse. Une pratique qui consiste à extraire de votre sang, votre plasma, vos globules rouges ou vos plaquettes. En France, en 2017, on comptait près de 450 000 dons par aphérèse, cette procédure est réalisée, entre autre, par les machines de la société américaine Haemonetics qui équipent encore aujourd’hui les Établissements français du sang. La PCS2 pour le plasma et la MCS+ pour les plaquettes. À elles deux, ces machines représentent 51% du parc français. Au cours de notre investigation, nous nous sommes intéressés à la dangerosité des machines Haemonetics qui produiraient des microparticules potentiellement cancérogènes, notre enquête a alors révélé la passivité des autorités sanitaires qui tardent à prendre la mesure du problème. À travers le témoignages d’anciens employés de Haemonetics, des membres de l’Établissement français du sang et des documents inédits, Le Média lève le voile sur un risque toxique méconnu qu’encourt les donneurs par aphérèse, et ce, alors que le nombre de dons par aphérèse augmente chaque année. Opacité, business, lanceurs d’alerte écartés, tout au long de notre enquête, nous avons sollicité la multinationale américaine et les autorités sanitaires françaises, sans succès.
Une production Le Média
Journaliste : Yanis Mhamdi
Réalisation : Romain Moriconi, Étienne Millies-Lacroix, Yanis Mhamdi
Rédacteur en chef : Romain Moriconi
Images : Adonis Romdhane, Juliette Faysse, Antoine Depeyre, Marguerite Combes
Son : Jean-Christophe Lion, Nicolas Jean
Montage : Étienne Millies-Lacroix
Mixage : Yves Zarka –
Ciné Son Graphisme : Étienne Millies-Lacroix, Jacques Muller
Directrice de la publication : Aude Lancelin
Directrice de production : Stéphanie Hammou
Musique : CEZAME