Cette étude baptisée Coconel pour « Coronavirus et Confinement, Enquête Longitudinale » menée depuis début mars et qui se poursuit encore aujourd’hui, consiste à réaliser une enquête statistique hebdomadaire portant sur un échantillon jugé représentatif de la population française composé de 1000 personnes adultes. Les résultats sont significatifs et confirment nos propres appréhensions que nous avions, du reste, exprimées sur notre site dès le début du confinement, à savoir :
- une aggravation des inégalités sociales pré-existantes, frappant essentiellement les familles confrontées à des conditions sociales précaires, conditions aggravées par un chômage partiel ou total forcé,
- une acceptation quasi forcée du confinement, les Français ayant pris conscience qu’en l’absence de moyens de protection, il ne pouvait y avoir d’autre solution, considérant leur situation comme un pis-aller,
- une sur-couverture médiatique qui, si elle a servi à faire prendre conscience aux Français de la gravité de la situation, contribuant pour une part à leur faire accepter le confinement, a fini – la durée et le volume d’une information alarmante aidant -, par engendrer de la panique, source, à des degrés divers, de troubles psychologiques.
Cette étude très intéressante a permis de se rendre compte que les Français interrogés acceptent de moins en moins cet état de confinement qu’ils considèrent comme un pis-aller, tout en estimant que la fin de l’épidémie ne saurait intervenir avant le début de l’année 2021. Cette opinion qui a évolué crescendo depuis le début de l’épidémie est le fruit du matraquage médiatique. Sous d’autres cieux, notamment en Corée du Sud, l’épidémie a été jugulée en peu de temps avec des conséquences minimes grâce à une meilleure organisation logistique et à la mise à disposition des citoyens des moyens de protection ad-hoc.
Publiée le 22 avril 2020
Étude COCONEL : le confinement vu par les sciences sociales
Entretien avec Patrick Peretti Vatel, docteur en sciences humaines et sociales.