La première question qui nous passe par la tête c’est naturellement de se demander pourquoi Monsieur Fillon n’a-t-il pas appliqué hier tous ces excellents conseils, fort bien rémunérés aujourd’hui, lorsqu’il était au gouvernement ? Deuxièmement, comment peut-il nous expliquer l’existence de toujours plus de précarité pour les salariés mais toujours plus de profits pour le CAC 40 et ses amis milliardaires ? Troisièmement, et là est la vraie question économique, la plus pertinente : comment compte-t-il relancer la croissance si les salaires sont misérables d’autant que les taxes et autres impôts explosent ? Ainsi, comment peut-il relancer l’emploi si le pouvoir d’achat est en berne ? De surcroît, brandir la sempiternelle excuse : vaut mieux un travail précaire que le chômage est d’une stupidité abyssale car il est évident qu’il vaille mieux avoir deux jambes qu’une seule, être en bonne santé que malade, avoir 5 millions d’euros en banque qu’être à découvert… Le peuple croyait que Monsieur François Fillon allait justement gouverner pour régler les problèmes des Français, ce qu’il n’a pas fait malgré cinq années entières au pouvoir, à la tête du gouvernement.
C’est avec ces trois questions simples que l’on comprend que Monsieur François Fillon manque totalement de vigueur intellectuelle, pour ne pas dire qu’il est débile et qu’il ne comprend absolument rien à l’économie, étant tout simplement une marionnette servile au service de la finance apatride. Pour finir, il faut dire qu’il est très aisé de faire la promotion des emplois précaires lorsque l’on touche soi-même 30 000 € par mois et que l’on réalise des conférences dans le monde entier avec des rémunérations mirobolantes…
Devant quelques Français installés aux États-Unis, le candidat à la primaire de la droite a estimé qu’il « serait temps » que les Français acceptent la précarité plutôt que les aides sociales.
On savait François Fillon admirateur de Margaret Thatcher. Ce vendredi à New York, il l’a prouvé une nouvelle fois en affirmant que la précarité est utile à la lutte contre le chômage. Le candidat à la primaire de la droite, qui a fait de l’économie son cheval de bataille, a assuré devant quelques Français installés aux États-Unis qu’il « serait temps qu’on accepte qu’il peut y avoir des emplois précaires ». « C’est toujours mieux de travailler que d’être au chômage ou au RSA », a lancé l’ancien premier ministre.
Reprenant une formule de Tony Blair, il a estimé que « ce qui est social, c’est ce qui crée de l’emploi ». En parlant de l’ancien premier ministre britannique, François Fillon a assuré qu’il « avait raison ». « C’est avec ce raisonnement là que la Grande-Bretagne est passée devant nous. Elle est devenue la 5e puissance économique, elle a 5% de chômage quand nous, nous en avons 10% », a noté le candidat.
« C’est le travail qui libère »
« Alors immédiatement quand je dis ça, il y a ces fameux experts en tout qui parlent à la télévision: “En Grande-Bretagne ou en Allemagne, il n’y a pas de chômage parce qu’il y a de la précarité.” Bah oui c’est vrai, nous on a la précarité mais on n’a pas les emplois », a raillé François Fillon pour appuyer son raisonnement.
Un éloge de la précarité qui ne l’empêche pas de marteler que son « programme est social ». « Je le revendique », a-t-il plaidé, « parce qu’il fait du travail la priorité absolue. Et que c’est le travail qui libère, qui […]
Tristan Quinault-Maupoil – Le Figaro