Le frère la truelle, et désormais conspirationniste, Gilbert Collard a été victime du lobby des crêpiers. Il fallait la sortir ! C’est une première mondiale, le complot par la crêpe pour l’instauration d’une Nouvelle Crêpe Mondiale, que vous le vouliez ou non !
Depuis que le député proche du Front national a ironisé sur les formations de crêpier offertes par Pôle Emploi, les organisations professionnelles du secteur s’indignent.
Entre Gilbert Collard et les crêpiers, le temps est à l’orage. En s’offusquant, fin décembre, des formations de crêpier offertes aux chômeurs par Pôle Emploi, le député proche du Front national s’est mis toute une profession à dos. « On a pu apprendre par Le Canard enchaîné qu’il y avait même des stages de crêperie et d’hypnose ! On se rend compte que ce sont d’un côté des faux emplois qui sont créés et de l’autre des emplois d’État », a lancé Gilbert Collard le 27 décembre dernier sur Europe 1 pour remettre en doute les statistiques sur le chômage, lequel serait en forte baisse selon le gouvernement.
« Faux emplois », une expression qui a fait bondir les professionnels du secteur. « Les propos de Gilbert Collard sont ceux d’un homme politique qui ne connaît pas la réalité du terrain », s’est insurgé François de Pena, élu en charge des crêperies au sein de l’Union des métiers et des industries hôtelières (Umih). Cité par le quotidien régional breton Le Télégramme, il a précisé que « la profession manque cruellement » de crêpiers « malgré les centres qui en forment à tour de bras ».
« Des petits coups enfarinés » contre le FN
Une réplique, parmi d’autres, qui a agacé le parlementaire. « J’ai simplement voulu rappeler un article du Canard enchaîné – pas très ancien et passé inaperçu. Ce que dit le Canard enchaîné est forcément bien et ce que dit le Front national est forcément une attaque…même contre les crêpes. Si on parlait des grenouilles demain, on aurait probablement le lobby des grenouilles qui monterait à l’assaut contre nous », a rétorqué Gilbert Collard, interrogé lundi par le site proche de l’extrême droite, breizh-info.com. « Ce n’est pas le métier de crêpier qui est en cause, ce sont les conditions dans lesquelles les formations sont données et l’importance factice qu’on leur accorde pour donner l’impression qu’on crée des formations pour faire baisser le chômage », a-t-il juré.
Et de viser les représentants des crêpiers qui sont montés au créneau contre lui: « Il y a des lobbys. Des gens – espèces de crêperie de veille – guettent les propos que nous tenons. Ils utilisent la moindre chose pour essayer d’une manière ridicule de monter des petits coups enfarinés contre nous ». Mais que les professionnels se rassurent: « J’adore les crêpes, d’autant plus lorsqu’elles sont parfois sans gluten (…) Je suis relativement pratiquant (de la crêpe), à la chandeleur, je mange des crêpes ».
Le Figaro – Le scan politique