C’est encore une bévue caractéristique de nos élites actuelles décadentes, aussi décadentes qu’ignorantes. Cette bévue est lourde de sens, puisque Benjamin Griveaux rend pour ainsi dire hommage à des collabos, n’étant pas question du tout sur ces photos, de victimes juives des rafles nazies !
Croyant rendre hommage aux raflés du Vel’ d’Hiv’, le candidat à la mairie de Paris a publié une photo de… collabos arrêtés en 1944.On avoue, ça nous avait un peu échappé entre la démission de François de Rugy et les commentaires légèrement désobligeants de Benjamin Griveaux envers quasiment tout ce que la capitale compte de macronistes : la semaine dernière, à l’occasion de l’anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv’, le même Benjamin Griveaux a donc commis un autre impair.
Il l’a fait en postant ce message sur Twitter, destiné à rendre hommage aux « 13 152 personnes arrêtées et déportées par la police de Vichy, parce que juives ». Le message est accompagné d’une photo d’époque, prise à l’intérieur du tristement célèbre Vélodrome d’Hiver.
Sauf que, et c’est là qu’est l’impair…, la photographie créditée AFP a bien été prise au Vélodrome d’Hiver, mais en 1944, pas en 1942. Les personnes qui y figurent n’ont pas été raflées en juillet.
Il s’agit de… collabos arrêtés après la Libération de Paris. Une confusion pour le moins malvenue mais que Benjamin Griveaux n’est pas le premier à faire. Et pour cause : cette photo fait partie des premiers résultats affichés lorsque l’on tape « Vel d’Hiv » ou « Vélodrome d’hiver » sur Google.
Hasard qui n’en est sûrement pas un : cinq jours après la date anniversaire, Cédric Villani a tweeté hier un message en guise d’hommage aux victimes de la rafle de 1942. Mais avec les bonnes images, lui. Troll.
« Chez Pol ».
Libération22 juillet 2019